L'écrivain Jacques Abeille est mort dimanche 23 janvier à 23 heures. Né le 17 mars 1942 à Lyon, il a été influencé par le mouvement surréaliste auquel il participera dans les années 1960-1970. Il est principalement connu pour le cycle romanesque organisé autour d'un univers imaginaire initié par la publication au début des années 1980 des Jardins statuaires. Il a par ailleurs écrit plusieurs recueils de poésie et de nouvelles, et est l'auteur d'une œuvre érotique importante, publiée pour partie sous le pseudonyme de Léo Barthe.
L'hommage de Frédéric Martin, directeur du Tripode
Son éditeur au Tripode, Frédéric Martin a souhaité témoigner de son émotion à la disparition de Jacques Abeille.
«Aujourd’hui encore les mots se heurtent en nous pour dire la douleur née de sa disparition. Il est d’usage de rappeler à la mort d’un écrivain l’importance de son œuvre. Pour Jacques Abeille, dont le Tripode a publié l’intégralité de son Cycle des contrées, cela serait d’autant plus aisé que nous ne comptons plus les critiques littéraires, les libraires et les universitaires qui ont dit l’importance de ces romans.
Mais, dans notre chagrin, c’est l’homme que nous aimerions rappeler, et sa bouleversante beauté. La photo reproduite ici fut prise au tout début de notre aventure éditoriale avec lui, dans un ancien jardin ouvrier. Dans ce regard, je crois retrouver l’émotion de sa parole, la vérité de son expérience, souvent douloureuse et âpre, toujours dédiée aux rêves et aux autres. Jacques Abeille rappelait souvent que ce qui comptait le plus dans nos vies était la gentillesse, et que nous avions tort de dénigrer cette valeur aujourd’hui.
(...) Dans une récente interview, il exprime la position qui fut la sienne, et qui est la seule à nous consoler un peu aujourd’hui : « Je vis dans la présence de ce que j’écris ».
Nos pensées vont à tous ceux qui ont accompagné Jacques Abeille sur ses chemins, et plus particulièrement à son épouse, Pauline, dont l’amour sans faille lui a permis de nous quitter en paix.»
Légende photo : Portrait de Jacques Abeille avec l'aimable autorisation des éditions Le Tripode