Georges André Malraux, est un écrivain, un aventurier et un homme politique français.
Enfance
Il naît à Paris le 3 novembre 1901. Après la séparation de ses parents en 1905 il vit avec sa grand-mère, sa mère et sa tante à Bondy dans une maison à un étage (l'épicerie étant située au rez-de-chaussée) dont il ne gardera pas un très bon souvenir : " Presque tous les écrivains que je connais aiment leur enfance, je déteste la mienne" ( Antimémoires, 1967).
Amour de la littérature
En 1914 il obtient son certificat d'études primaires et commence à aller au théâtre, s'évadant en lisant Hugo et Flaubert.
En 1916 il est élève au lycée Turgot, et sa passion pour la littérature dépasse les romanciers et poètes français pour la littérature russe, notamment, Tolstoï et Dostoïevski.
Mais il essuie un échec en 1918 face au refus du lycée Condorcet de l'inscrire. Il décide d'abandonner les études secondaires. Son amour de la lecture lui permet de se passionner pour Corneille, Hugo, Flaubert, Nietzsche, Tolstoï, Dostoïevski, Michelet, Baudelaire, Loti, Barrès, le fait devenir un véritable bibliophile grâce à quoi il commence à gagner sa vie par ses activités de chineur chez les bouquinistes.
Rencontres et éditions
En 1919 il travaille pour le libraire René-Louis Doyon. Par ce biais il rencontre le poète Max Jacob.
Son patron lance sa revue, La Connaissance, et ouvre ses colonnes à André Malraux. Ce dernier publie un premier article consacré à la poésie cubiste. Il côtoie alors les milieux artistiques et littéraires parisiens : Paul Morand, Jean Cocteau, Raymond Radiguet, André Salmon, Max Jacob, André Suarès, Pierre Reverdy, Vlaminck, Derain, ou encore Léger.
René-Louis Doyon lance également une activité d'éditeur à laquelle Malraux collabore. Il publie aussi des articles dans la revue d'avant-garde, Action, de Florent Fels, notamment sur les Chants de Maldoror de Lautréamont, Les Champs magnétiques de Philippe Soupault et La Négresse du Sacré-Coeur d'André Salmon.
Puis le libraire Simon Kra lui confie la direction artistique des Éditions du Sagittaire où il publie le Livret de l'imagier de Remy de Gourmont et Carnet intime de Laurent Tailhade.
Ces activités permettent à Malraux de quitter le pavillon de Bondy pour s'installer à Paris.
En 1921 Max Jacob le présente au marchand de tableaux Kanhweiler, qui engage Malraux comme éditeur à la Galerie Simon. Malraux travaille alors à la publication de textes de Max Jacob, de Vlaminck, de Radiguet et de Reverdy.
Malraux publie Lunes en papier, son premier livre aux éditions de la Galerie Simon.
Voyage en amoureux
Il rencontre Clara Goldschmidt à un dîner organisé par Florent Fels et partent ensemble fin juillet en Italie : Florence, puis Venise. Lors de ce voyage ils télégraphient leurs fiançailles à la mère de Clara et ils se marient en octobre à Paris. Ils partent en voyage de noces à Prague et à Vienne et passent les fêtes de fin d'année à Magedbourg, berceau de la famille de Clara.
En 1922, André Malraux et Clara Goldschmidt poursuivent leur voyage vers Berlin où ils découvrent l'expressionnisme allemand.
André Malraux entame une collaboration avec la NRF et publie un compte rendu sur L'Art poétique de Max Jacob.
Le couple Malraux continue son voyage en Tunisie et en Sicile.
André Malraux parvient à échapper au service militaire, en se faisant réformer en 1923.
Mais le mauvais placement de la fortune de son épouse en bourse doit faire face à l'effondrement des valeurs mexicaines qui constituaient la majorité de son portefeuille boursier. Le couple est ruiné.
Pour se reconstituer rapidement, André Malraux prend la décision d'aller s'emparer de quelques statues khmères dans la jungle cambodgienne pour les revendre ensuite en occident. L'expédition montée avec Louis Chevasson, ami d'enfance, est un vrai désastre. Ils embarquent en octobre sur l'Ankgor. À la mi-décembre, ils arrachent sept pierres au temple de Banteaï-Srei qi'ils emballent et emportent sur des charrettes. De retour à Phnom-Penh, à la veille de Noël, ils sont arrêtés après la fouille de leurs bagages et assignés à résidence.
Mésaventures de Malraux
En juillet 1924 André Malraux est condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Phnom-Penh.
Clara Malraux bénéficie d'un non lieu et parvient à rentrer en France où elle réussit avec l'aide de Marcel Arland à réunir les signatures d'une vingtaine d'écrivains au bas d'une pétition qui paraît dans Les Nouvelles Littéraires le 6 septembre (Gide, Mauriac, Breton, Aragon, Gallimard, Max Jacob…). En octobre, la cour d'appel de Saigon réduit la peine de prison d'André Malraux et l'assortit d'un sursis : André Malraux rentre en France en novembre.
Avant de repartir pour Saigon, André Malraux signe un contrat pour trois livres avec l'éditeur Bernard Grasset en 1925.
Le couple fonde à Saigon, avec l'avocat Paul Monin, L'Indochine , un journal d'opposition au gouvernement colonial. Le premier numéro sort en juin mais sa parution doit cesser du fait des pressions du gouverneur sur les imprimeurs locaux.
André Malraux et ses amis parviennent à acheter des caractères d'imprimerie à Hongkong, et feront paraître L'Indochine enchaînée de fin novembre 1925 à janvier 1926.
Retour en France comme auteur de l'Orient
Malade , André Malraux doit rentrer en France. De ce séjour en Indochine il garde l'expérience de son combat contre la société coloniale et le goût d'un journalisme engagé.
En juillet 1926 La Tentation de l'Occident, paraît chez Grasset. Cet "essai-roman " est un récit épistolaire entre un jeune occidental et un jeune oriental : le français A.D qui découvre l'Asie échange ses impressions avec le chinois Ling, qui lui, visite l'Europe.
André Malraux fait maintenant figure en France de spécialiste de l'Extrême Orient. En 1927,il doit malheureusement garder le lit pendant près de trois mois, en raison d'une grave crise de rhumatisme articulaire.
En mars de la même année, il publie chez Grasset l'essai D'une jeunesse européenne.
Il travaille également à son roman Les Conquérants, qu'il publie en 1928. Il continue cependant de rédiger des comptes rendus à la N.R.F.
Puis il signe un contrat chez Gallimard, et entre au comité de lecture .
Parait ensuite Les Conquérants chez Grasset et Royaume-Farfelu chez Gallimard.
En 1929 il devient directeur artistique chez Gallimard et crée la collection des Mémoires révélateurs.
De nouveau en voyage
Il va effectuer avec Clara, de 1929 à 1931, plusieurs voyages en Orient.
Au printemps, ils partent pour la Perse en passant par Naples, Constantinople et Bakou. Au chemin du retour ils reviennent par l'Irak, la Syrie et Beyrouth.
Succès littéraire
Parit en 1930 La Voie royale (Grasset) avec qui il obtient le prix Interallié. Ce roman tiré de l'expérience de Malraux dans la forêt cambodgienne, narre les aventures "métaphysiques" de Claude Vannec, archéologue, et de l'énigmatique Perken, ancien agent secret. Ces deux personnages effectuent un voyage " au bout de la nuit", à la recherche d'un autre aventurier, perdu dans la région proche des temples.
Dans le même temps, Malraux édite Calligrammes d'Apollinaire et crée la Galerie de la N.R.F
En décembre, survient un drame familial : son père se suicide par asphyxie, suivi de près par le décès de sa mère en mars 1932.
En 1931 il organise plusieurs expositions à la Galerie de la N.R.F. sur l'art gothico-bouddhique, l'art indo-hellénistique, et l'art des nomades de l'Asie centrale.
La N.R.F. d'avril publie La Révolution étranglée, article de Trotski sur Les Conquérants, suivi de la réponse d'André Malraux.
Le tour du Monde
En mai, nouveau voyage de Clara et André Malraux en Asie. Ils vont à Ispahan, puis en Afghanistan et en Inde. Grâce à Gaston Gallimard qui finance ce voyage, celui-ci se transforme en tour du Monde : Birmanie, Singapour, Hongkong, Chine, Japon, Canada, et Etats-Unis. Ils rentrent en France en décembre.
A son retour, il travaille à la rédaction de La Condition humaine et s'installe au 44, rue du Bac.
En mars 1933 le couple annonce la naissance de Florence Malraux. S'ajoute à son bonnheur la parution de La Condition humaine en volume chez Gallimard qui obtient le prix Goncourt fin 1933.
Auteur engagé
La même année André Malraux s'engage dans la lutte contre le fascisme et prend la parole lors de la première réunion de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires présidé par André Gide. Il prend la défense de Dimitrov, accusé de l'incendie du Reichstag. En août, il rencontre Trotski.
Il a une brève liaison avec Louise de Vilmorin qu'il retrouvera dans les années soixante, et il commence à partager sa vie entre Clara et Josette Clotis.
En janvier 1934, André Malraux se rend à Berlin avec André Gide pour tenter d'obtenir la libération de Dimitrov en participant à toutes les manifestations pour sa libération.
Il se lance dans une nouvelle aventure périlleuse : en mars 1934 il part reconnaître en avion, avec le capitaine Corniglion-Molinier, le site de Mareb, la capitale légendaire de la reine de Saba au Yémen. Ils survolent les ruines le 7 mars et, sur le chemin de retour, sont reçus par l'empereur Haïlé-Sélassié à Addis-Abeba.
De juin à septembre, Clara et André Malraux sont en Union soviétique ; il accorde des entretiens à la Pravda . Lors de ce séjour, il rencontre Staline, Gorki, Eisenstein, et Pasternak. Il assiste en août au Congrès des écrivains où il prononce le discours L'art est une conquête.
En mai 1935 il publie Le Temps du Mépris chez Gallimard qu'il dédie aux victimes du nazisme : s'ouvre alors un nouveau cycle romanesque. Malraux a décidé cette fois de combattre les fascismes.
André Malraux organise, avec André Gide, le Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, au Palais de la Mutualité.
Il fait un bref séjour en Union soviétique et rencontre Gorki peu avant sa mort en mars 1936.
Dès le début de la guerre civile espagnole, il apporte son soutien aux républicains et participe à plusieurs combats aériens à la tête de l'escadrille España.
En février 1937, il effectue sa dernière mission pour protéger les réfugiés de Málaga puis rentre à Paris.
Il part aux États-Unis pour une tournée de conférences destinée à aider financièrement la République espagnole. Il entreprend une collecte dans tout le pays américain, successivement à New York, Philadelphie, Washington, Hollywood, San Francisco, Toronto et Montréal.
De retour à Paris, il participe en juillet au congrès des écrivains pour la défense de la culture puis séjourne dans les Pyrénées avec Josette Clotis.
Son oeuvre l'Espoir parait à la fin de l'année 1937.
Tourant cinématographique
Clara et André Malraux se séparent en 1938 alors qu'il travaille à la préparation du film Sierra de Teruel. Il commence, fin juillet, le tournage à Barcelone qui se poursuit à Tarragone et dans la sierra de Montserrat.
En janvier 1939, l'équipe du film Sierra de Teruel évacue Barcelone investie par les nationalistes. Le tournage se finit en France et est projeté trois fois pendant l'été avant d'être censuré en septembre. Il obtient après la guerre le prix Louis Delluc sous le titre l'Espoir.
Surpris par la déclaration de guerre, et le pacte germano-soviétique, qu'il se refuse à dénoncer, il tente en vain de s'engager dans une unité de chars.
Il travaille à Mayrena second volet des Puissances du désert (dont La Voie royale constitue le premier volume) et à La Psychologie de l'art, tandis que Verve publie son Esquisse d'une psychologie du cinéma en 1940.
Position pendant la Seconde Guerre Mondiale
Il parvient enfin à s'engager dans l'armée française comme soldat de deuxième classe. En avril, il est incorporé au dépôt de cavalerie motorisée de Provins.
Il est fait prisonnier dès le mois de juin et interné dans la cathédrale de Sens.
Toujours méfiant face à l'influence des communistes sur la résistance, une fois libre en 1941, il refuse de s'engager malgrè l'insistance de Wildé, d'Astier, Bourdet, Stéphane, Sartre et Beauvoir.
André Malraux se consacre à la rédaction de deux récits Le Règne du malin et Le démon de l'Absolu , ouvrages restés inachevés et qui ne seront publiés qu'après sa mort.
En 1944 André Malraux rentre en résistance au printemps sous le pseudonyme de colonel Berger.
En juillet, sa voiture tombe dans une embuscade à Toulouse : blessé, il est arrêté, interrogé, et transféré à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il ne doit sa libération, en août, qu'à un départ précipité des allemands.
En août 1945, l'auteur rencontre le Général de Gaulle. Il se crée une grande admiration réciproque entre les deux hommes et Malraux accepte de devenir son conseiller technique à la culture et devient un éphémère ministre de l'Information ( novembre 1945 à janvier 1946).
Le film Sierra de Teruel, rebaptisé Espoir reçoit le prix Louis Delluc en décembre de la même année.
Engagement politique au côté du Général de Gaulle.
En novembre 1946, André Malraux prononce un discours à la Sorbonne pour la naissance de l'Unesco.
Le Général de Gaulle crée le Rassemblement du Peuple Français (RPF) en 1947 et André Malraux prend la direction du service de presse. C'est lui qui organise les interventions publiques du Général. Ainsi, André Malraux prononce un discours au premier meeting du RPF au Vélodrome d'hiver en juillet.
En 1949 il collabore à la revue mensuelle du RPF, Liberté de l'esprit, dirigée par Claude Mauriac. mais il abandonne ses activités au sein du RPF en 1952.
Il prononce le discours à Stockholm pour le 350e anniversaire de la naissance de Rembrandt en 1956 et l'année d'après parait, en novembre, le premier tome de La Métamorphose des dieux.
Toujours engagé, André Malraux adresse avec plusieurs écrivains (Martin du Gard, Mauriac et Sartre) une lettre au Président de la République contre la torture en Algérie en 1958.
En juin, il devient Ministre de l'Information du Général de Gaulle. En juillet, il est chargé de l'expansion et du Rayonnement de la Culture française.
Il prononce trois grands discours : en juillet (Fête Nationale), août (Anniversaire de la Libération de Paris) et septembre (Référendum sur la nouvelle constitution).
En 1959 Malraux devient ministre d'État chargé des affaires culturelles en janvier.
Tournée en Amérique du Sud en août et septembre, Malraux visite le Brésil, le Pérou, le Chili, l'Argentine et l'Uruguay.
Malraux prononce un discours à l'occasion de l'Indépendance des colonies d'Afrique noire en 1960.
Le 4 août 1962 est adoptée par le Parlement la loi dite loi Malraux assurant la sauvegarde des quartiers anciens et la création des maisons de la culture.
En 1964, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon Malraux prononce un discours resté célèbre : "Entre ici, Jean Moulin..."
Début août1965, il est en Chine, où il rencontre Mao Tsé Toung.
En 1969 il prononce ses derniers discours politiques pour le Oui au référendum. Suite à la démission du Général de Gaulle, il s'installe à Verrières-le-Buisson avec Louise de Vilmorin .
Il signe aux côtés de Mauriac et de Sartre une pétition en faveur de Régis Debray, détenu en Bolivie.
Il rend une dernière visite à Colombey au Général de Gaulle, qui mourra l'année suivante.
Au crépuscule de sa vie
Début novembre 1972, Malraux est victime d'un grave malaise. Il est hospitalisé à la Salpêtrière.
Malraux soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas aux élections présidentielles.
En mai 1975, il prononce un discours à la Cathédrale de Chartres pour le trentième anniversaire de la libération des camps de concentration.
En octobre, les Antimémoires et leurs suites entrent dans la bibliothèque de la Pléiade sous le titre Le Miroir des limbes.
En novembre, il est victime d'une congestion pulmonaire. Il est hospitalisé à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Il y meurt le 23 novembre et est inhumé le 24 Novembre à Verrières-le-Buisson.
Le 27 novembre il reçoit un hommage national dans la cour carrée du Louvre.
Parution de la version définitive du premier volume de La Métamorphose des dieux : Le Surnaturel.
Le 23 Novembre 1996, vingt ans après sa mort, transfert de ses cendres au Panthéon.
Du 18 au 21 Novembre, le salon Paris Photo 2010 présente les plus beaux clichés de la photographie contemporaine avec comme invitée cette année, l’Europe centrale.
Nous vous proposons une liste de lecture sur l'oeuvre et la vie d' André Malraux. Notre sélection est constituée de livres récents mais aussi plus anciens à compléter au gré de vos découvertes
Viabooks vous propose de redécouvrir quinze dates clés qui ont ponctué le parcours exceptionnel d'aventurier, écrivain et homme politique d'André Malraux.
André Gide jugeait que l'écrivain André Malraux était avant tout un aventurier. Il n'aura de cesse de faire correspondre sa carrière d'écrivain et son image d'aventurier.