Vent d'Asie

Prix Emile Guimet 2024 : Han Kang, Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin lauréats pour «Impossibles adieux» et «Le fils de Taïwan»

Tous les ans, le musée Guimet couronne une œuvre littéraire originale offrant un regard contemporain sur l’Asie. Cette année, ce sont Han Kang pour Impossibles adieux (Editions Grasset), dans la catégorie roman (déjà lauréate ex-aequo du Prix Médicis étranger), ainsi que Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin pour Le fils de Taiwan-Tome 3 ( Editions Kana) dans la catégorie roman graphique, qui ont été récompensés. Deux formidables récits, graves et puissants.

Tous les ans, le musée Guimet décerne son « coup de cœur » à une œuvre littéraire originale offrant un regard contemporain sur l’Asie.

Des lauréats célébrés pour la puissance de leurs récits

Sous la présidence de Laure Adler, auteure, journaliste et productrice, le jury du 7e Prix Émile Guimet de littérature asiatique a décerné le 29 février le prix du roman à "Impossibles adieux", de Han Kang (Corée du Sud), aux éditions Grasset, traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. Déjà couronné par le Prix Médicis étranger, le jury a souhaité récompenser un ouvrage "dont l’écriture et l’univers poétique ne pourront qu’inciter les lecteurs à découvrir d’autres auteurs coréens."

Pour la première fois cette année, le musée Guimet a également souhaité remettre un prix du roman graphique, attribué à Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin (Taïwan), pour "Le fils de Taïwan", tome 3, aux éditions Kana, traduit du taïwanais par An Ning. Le jury a ainsi souhaité récompenser une fresque mémorielle qui décrit avec une grande justesse l’entrelacement à Taïwan de l’histoire personnelle et de la grande Histoire.

A propos d'Impossibles adieux

Comme un long songe d’hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.
  Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu’elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d’un an, lorsqu’elles avaient passé quelques jours ensemble sur l’île de Jeju. C’est là que réside Inseon et que, l’avant-veille de ces retrouvailles, elle s’est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l’ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu’elle puisse être opérée de toute urgence. L’intervention s’est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d’Inseon n’a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d’ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l’animal.
  Malheureusement, une tempête de neige s’abat sur l’île à l’arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l’oiseau d’Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l’enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu’un cauchemar bien pire l’attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l’histoire de la famille d’Inseon a envahi la bâtisse qu’elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l’un des pires massacres que la Corée ait connu – 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.
  Impossibles adieux est un hymne à l’amitié, un éloge à l’imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l’oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu’un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
>Impossibles adieux, de Han Kang, éditions Grasset, Corée du Sud (traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou)Traduit du coréen (Corée du Sud) par Kyungran Choi et Pierre Bisiou >> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
> Lire un extrait du livre de Han Kang

A propos du Fils de Taiwan

Le fils de Taïwan est un manhua biographique qui raconte la vie de Kunlin Tsai, acteur de l’ombre derrière la légende de l’équipe espoirs de baseball Hongye, fondateur du magazine Prince et victime d’oppression politique. Après sa libération de l’île Verte, Kunlin travaille comme traducteur et éditeur de manhuas, participant à l’essor de la bande dessinée taïwanaise jusqu’à son sommet. En 1966, il crée le magazine de jeunesse Prince afin d’aider les jeunes dessinateurs mis au chômage en raison de la censure qui frappe les bandes dessinées. Ce troisième tome couvre les années 1961 à 1969. Les empreintes de sa vie sont des reflets du Taïwan moderne : malgré des nuits lugubres, des lueurs persistent ; malgré de terribles épreuves, on est toujours empli de forces.
Le fils de Taiwan, tome 3, de Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin, éditions Kana, Taïwan (traduit du taïwanais par An Ning) >> Pour acheter le livre, cliquer sur le lien

Le Prix Emile Guimet récompense l’œuvre originale d’un auteur ou d’autrice originaire d’Asie

Rappelons que lancé par le musée en 2017, le Prix Émile Guimet de littérature asiatique récompense l’œuvre originale d’un auteur ou d’autrice originaire d’Asie, récemment traduite et éditée en France.
Il couronne un roman qui fait écho aux grandes questions de notre temps, telles que la liberté de conscience et d’expression, l’adhésion ou le refus d’une identité et d’une histoire collective, l’universalité, la citoyenneté et les grandes questions environnementales.

Un jury aux horizons multiples

Présidé par Laure Adler, le jury de cette 7e édition était composé de Yannick Lintz, présidente du musée Guimet, Pierre Haski, journaliste et président de Reporters sans frontières, Nicolas Idier, écrivain et sinologue, Didier Pasamonik, éditeur et journaliste, Constance Rivière, écrivaine et directrice générale de l’établissement public du Palais de la Porte Dorée, et de Ryoko Sekiguchi, autrice et traductrice japonaise.

Pour rappel : les autres ouvrages finalistes 

*Catégorie Roman
• La cité de la victoire, de Salman Rushdie, éditions Actes Sud, Inde (traduit de l’anglais par Gérard Meudal)
• Des chevaux et du vent, de Akiko Kawasaki, éditions Picquier, Japon (traduit du japonais par Patrick Honoré)
*Catégorie Roman graphique
• Les Daronnes, de Yeong-shin Ma, éditions Atrabile, Corée du Sud (traduit du coréen par Hyonhee Lee)

> Le Prix Emile Guimet est décerné avec le soutien d'Oxford Bookstore et le concours de la Société des Amis du musée Guimet. Plus d'informations sur le site du Musée Guimet.

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