Une question, une réponse

Qu’est-ce que le « wokisme » ?

Le « wokisme » est-il en train de devenir la nouvelle dictature de la pensée en Occident ? Pas un jour sans qu'un auteur ou un philosophe ne fasse l'objet d'une critique des défenseurs de la bien-pensance et de l'équité raciale, sexuelle et sociale. Mais, au fond, de quoi le « wokisme » est-il le nom ? 

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Le terme « wokisme » est souvent utilisé de manière informelle pour décrire un ensemble de croyances, d'idées et de comportements associés à la justice sociale, à l'activisme social et aux préoccupations liées à l'équité raciale, sexuelle et sociale. Cependant, il est important de noter que le terme « wokisme » est souvent utilisé de manière péjorative par ceux qui critiquent ces idées et ces mouvements.

Les pour et les contre

Les partisans du« wokisme » défendent généralement l'idée que la société doit s'efforcer d'éliminer les inégalités sociales, raciales, de genre et d'autres formes de discrimination. Ils militent souvent pour la reconnaissance des privilèges, la diversité, l'inclusion et la lutte contre le racisme systémique, le sexisme, l'homophobie, la transphobie, et d'autres formes de discrimination.

Les critiques du « wokisme » estiment pour leur part que ces idées et ces mouvements vont trop loin, en mettant trop l'accent sur l'identité et en divisant la société en groupes selon des catégories telles que la race, le genre, l'orientation sexuelle, etc. Ils accusent également parfois le « wokisme » d'être excessivement politiquement correct et de restreindre la liberté d'expression en décourageant les débats ouverts et en imposant des normes strictes en matière de langage et de comportement.

Notons que la pensée woke n'est pas un monolithe. Il existe diverses perspectives au sein de ce mouvement. Les critiques et les détracteurs du « wokisme »  peuvent également avoir des désaccords avec certains aspects de ces perspectives, tout comme ceux qui soutiennent le w« wokisme » peuvent avoir des désaccords internes sur la manière de traiter les questions de justice sociale. Cela promet de prochains débats enflammés où les sensitive readers ( ces relecteurs chargés d’expurger les manuscrits de tout contenu qui pourrait blesser des minorités ethniques ou sexuelles et provoquer des polémiques) seront rois.

Les auteurs accusés de « wokisme »

Il y a d’ores et déjà plusieurs cas d'écrivains et d'artistes critiqués ou attaqués par des mouvements ou des individus associés à ce que certains appellent le « wokisme » en raison de la manière dont ils abordent des questions liées à la race, au genre, à l'orientation sexuelle et à d'autres questions sociales. Voici quelques exemples :

1.           J.K. Rowling : L'auteure de la série Harry Potter a été critiquée pour ses opinions sur les questions de genre et de transidentité. Elle a exprimé des points de vue qui sont perçus par certains comme transphobes, ce qui a suscité des réactions mitigées et des appels au boycott de ses livres.

2.           Suzanne Collins : L'auteure de la série Hunger Games a été critiquée pour son traitement des personnages raciaux dans ses livres, en particulier dans les adaptations cinématographiques. Certains ont reproché une représentation insuffisante des personnages de couleur.

3.           Lionel Shriver : L'auteur de We Need to Talk About Kevin a été critiquée pour ses opinions sur la question de l'appropriation culturelle, qu'elle a défendue dans des discours et des articles. Certains estiment que ses opinions minimisent les préoccupations légitimes concernant la représentation culturelle.

4.           Margaret Atwood : L'auteure de La Servante écarlate a été critiquée par certains pour ses réflexions sur les mouvements #MeToo et l'annulation culturelle. Elle a exprimé des inquiétudes concernant la justice procédurale et le respect de la présomption d'innocence.

5.           Dr. Seuss (Theodor Geisel) : Les livres de Dr. Seuss ont été retirés de certaines bibliothèques et écoles en raison de préoccupations concernant leur représentation de certains groupes ethniques. Les détenteurs des droits d'auteur ont également retiré certaines publications en raison de problèmes de contenu jugés offensants.

6.    Agatha Christie fait aussi partie des cibles. Ses Dix petits nègres ont été rebaptisés.

7.     Quand à Roald Dahl, auteur prisé des enfants, il a fait l’objet d’une réécriture pour ménager certaines sensibilités.

Il est important de noter que ces exemples ne sont que quelques-unes des controverses qui ont éclaté en relation avec le « wokisme »  et les débats sur la représentation, la diversité et l'inclusion dans la littérature et les arts. Les opinions sur ces questions sont variées, et les critiques peuvent provenir de diverses perspectives, notamment celles de militants des droits civils, de groupes de défense des minorités, de féministes, d'auteurs, et d'autres. Les débats autour de ces questions sont complexes et reflètent les tensions qui existent au sein de la société en ce qui concerne l'équité sociale et culturelle.

Les philosophes critiqués par les tenants du « wokisme »

Débats et critiques au sein concernent tout autant la communauté philosophique à propos de certaines idées ou positions qui seraient en désaccord avec les principes du « wokisme » . Voici quelques exemples :

1.           Emmanuel Kant : Certains philosophes et universitaires ont critiqué la philosophie morale de Kant en raison de son universalisme et de son manque de considération pour les contextes culturels et sociaux spécifiques. Ils ont fait valoir que cela peut négliger les questions de justice sociale et de diversité.

2.           John Stuart Mill : Mill, célèbre pour son ouvrage De la liberté, a été critiqué par certains qui estiment que ses idées sur la liberté d'expression et la non-interférence peuvent ne pas suffisamment prendre en compte les inégalités de pouvoir et les préjudices subis par les groupes marginalisés.

3.           Thomas Hobbes : Les travaux de Hobbes sur le contrat social et la nature humaine ont été remis en question en ce qui concerne la manière dont ils traitent la question de l'injustice sociale et de l'oppression.

4.           Philosophie de l'épistémologie : Certains philosophes ont remis en question les approches traditionnelles de l'épistémologie en raison de leur manque de considération pour les expériences et les perspectives des personnes marginalisées, plaidant pour une épistémologie plus inclusive.

5.           Philosophie de la science : Les discussions sur la philosophie de la science ont porté sur la question de savoir si les théories scientifiques traditionnelles sont influencées par des biais de genre, de race et de classe, et comment cela peut affecter la recherche scientifique.

6.         Récemment c’est Albert Camus qui a reçu les foudres de la communauté « woke »

Et vous ? Que pensez-vous de ces remises en question au nom de la pensée « woke » ?

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