Yasmina Reza remporte le prix Renaudot pour "Babylone" et Aude Lancelin pour "Le Monde Libre"

Et de deux : après le Goncourt attribué à Leila Slimani, les jurés du prix Renaudot ont choisi de couronner une femme, Yasmina Reza pour son livre Babylone (Flammarion). La romancière succède à Delphine de Vigan, lauréate 2015, pour  "D'après une histoire vraie".

Un drame sur fond de conversation badine

L'histoire est celle d'une Parisienne de soixante ans, qui décide d'organiser une fête à laquelle elle invite sa famille, ses amis, des collègues de travail et un couple de voisins. Tout se passe pour le mieux, on parle de tout et de rien, les conversations sont légères. Mais un drame va se produire pendant la nuit. Rien ne sera plus comme avant pour les convives de cette soirée. Un roman dans le pur style de Yasmina Reza qui sait comme personne nous prendre à la gorge avec des conversations en apparence anodines, qui masquent des abymes de non-dits et des deuils. Le charme discret des échanges civils, masquant les pires dangers...  « Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C’est l’image d’eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l’excitation d’être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d’autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l’infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j’entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l’irrémédiable. »

Aude Lancelin lauréate pour son essai Le Monde libre

Aude Lancelin a été l'outsider qui a été rajoutée lors de la dernière sélection . L'ancienne directrice adjointe du Nouvel Observateur qui décrit dans son livre Le Monde libre (Les Liens qui Libèrent) les déboires des journalistes dans un "monde" médiatique de plus en plus inféodé au pouvoir a convaincu les jurés. Un choix presque militant en faveur de la liberté d'expression, à défendre  plus que jamais, y compris dans notre pays.

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