La révolte des filles perdues

  • Année de publication : 2023
  • Genres :
    Fiction
  • Nombre de page : 320 pages
  • Prix éditeur : 21,50 €
  • ISBN : 2234095093
  • Source : Amazon

Extraits & Citations (1)

"Toutes sont mineures selon la loi, la plus jeune a seize ans, la plus âgée vingt et un ans. Elles ne sont pas des détenues, elles ne sont pas des criminelles : elles sont de mauvaises filles. C’est pour ça qu’on les a capturées."

Les avis sur ce livre (1)

Les avis

Le 9 octobre, 2023 - 06:55

Indociles et insurgées : les oubliées de Fresnes
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant.
Contre toute attente, La révolte des filles perdues n'est pas la reconstitution romancée de la grande révolte des pupilles de Fresnes qui défrayé la chronique au printemps 1947.

Dans l'immédiate après guerre, mai 1947, une centaine de jeunes filles de 16 à 21 ans incarcérées à la prison de Fresnes se sont soulevées, molestant les gardiens et saccageant la prison avant d'être canalisées.

C'est en partant de ce fait historique, que l'auteure imagine le destin de l'un des plus grands ténors du barreau des années 2000, Me Serge Valère, livré à sa naissance à l'Assistance publique et dont la mère pourrait bien avoir pris part à la grande révolte de Fresnes.

Pour en avoir le cœur net, ce dernier embauche une généalogiste, Elvire Horta, aussi zélée côté professionnel que paumée côté personnel (un aspect qu'elle se garde bien de dévoiler à son client, cela va de soi).

Au fur et à mesure de ses recherches, nous entrons dans le cœur de la mutinerie : qui étaient ces "filles perdues", quels ont été les manquements dont elles furent l'objet pour finir derrière les murs de ce centre d'éducation surveillé, dans quelles conditions ont-elles vécu leur enfermement ?

Pour ma part ,

Il y a des mots, la magie de quelques lettres à peine, qui, dès leur évocation, m'enchantent et me transportent : "révolte" en fait partie.

J'ai aimé le style, la construction et les apartés : dans ce roman, il y a la narration proprement dite puis la voix d'Elvire Horta, à laquelle je me suis plus ou moins identifiée dans la mesure où j'ai ressenti qu'elle porte en elle une braise, celle de la colère, que le moindre souffle est à même de raviver.

C'est cette dernière qui, au fil de ses investigations pour le compte de Serge Valère, anime le récit de ses réflexions incisives existentielles très souvent et sur la judéité et la politique parfois.

Pour ainsi dire, j'ai davantage découvert l'histoire d'une enquête, la mise en lumière d'un fait historique significatif de la condition féminine.

J'ai apprécié ma découverte mais l'épopée et l'enchantement présagés par le titre et auxquels je m'attendais n'étaient pas au rendez-vous.

J'aurais aimé plus de drame pour rythmer le récit en général: in fine, cela m'a tout de même paru assez long.

Mention spéciale: Vous trouverez à la fin du livre les sources et les références avec la liste des centres d'archives , des ouvrages et de la presse consultée. Ce roman est donc le fruit d'un important travail de recherche de l'auteure; sans qui cette révolte des Filles perdues aurait bien failli tomber dans l'oubli.

+ À lire: une œuvre singulière pour (re)découvrir la France d'après-Guerre et les Trente Glorieuses où les filles rebelles et marginales étaient enfermées dans des institutions répressives et violentes comme la prison de Fresnes.

- S'abstenir si et seulement si vous préférez les péripéties intenses : ce roman n'est ni une épopée ni une reconstitution historique, mais principalement le récit d'une enquête généalogique.

A propos de l'auteur
Dorothée Janin
Dorothée Janin ou Dorothée Janin-Goldman (née en 1976) est journaliste et écrivain français. Fille d'Évelyne Goldman, Dorothée Janin est...

& aussi