Les foudroyés

Extrait de Les foudroyés de Paul Harding

A la fin nous n'étions même plus capables de le voir, seulement de le sentir, dans de brefs frôlements d'ombre ou de lumière, ou sous la forme d'une légère pression, comme si l'espace qu'on occupait  se retrouvait soudain encombré de quelque chose de plus, ou encore nous discernions la trace d'une odeur inusitée pour la saison, celle par exemple de la neige fondue imprégnant la laine de son manteau d'hiver, mais dans la fournaise d'un plein midi d'août, comme si, les dernières fois où j'avais perçu de lui la présence réelle d'un être au lieu d'une simple réminiscence, il avait pensé à se rappeler au bon souvenir du monde au mauvais moment et s'était par pur hasard extirpé de je ne sais quels limbes hivernaux pour surgir au beau milieu des jours de canicule.

(Extrait de la page 130)

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