La bande dessinée fait partie de ces indémodables sous le sapin. Qu'il s'agisse de romans graphiques ou de BD traditionnelles, elle séduist toujours. Pour les grands comme pour les petits, pour rire ou s’instruire, retrouvez les 10 albums nouveautés, incontournables de cette fin d’année.
Pourquoi on aime ? Pendant deux ans, Marion Montaigne a suivi l’astronaute Thomas Pasquet de Cologne à Moscou, en passant par Houston. Cette bande dessinée ne se contente pas seulement de reprendre ce qu’on a vu et revu dans les médias à propos de Thomas Pesquet. Nous découvrons un travail très bien documenté, le lecteur sent qu’il y a eu un véritable échange avec lui, sur sa profession mais également sur sa vie en générale. Au fil des pages les anecdotes s’accumulent, toujours sujet à dérision. L’auteur se moque de tout, sans jamais faire de distinction. De blagues potaches aux satires parodiques, en refermant cet album deux sentiments dominent ; la satisfaction d’avoir appris énormément sur l’astronomie et sur Thomas Pesquet, et le souvenir des rires à chacune des pages.
Pourquoi on aime ? Très attendu, Les vieux fourneaux revient et tient ses promesses. Dans ce nouvel opus on retrouve avec plaisir les papys hauts en couleurs et la jeune Sophie, mère célibataire. Anticonformistes, anarchistes, révolutionnaires, grincheux et impulsifs ils ne perdent rien de leurs caractères qui nous font rire depuis quatre tomes et abordent toujours avec humour les grands débats de notre société. La croissance et le profit comme thème principal, au détriment de la préservation de l'environnement. Une nouvelle fois la résistance, qui prend ici le visage d'une Zone A Défendre, est la préoccupation de nos protagonistes préférés. On termine l’album par un éclat de rire qui confirme le talent de Paul Cauuet et Wilfrid Lupano. On attend la suite avec impatience.
Pourquoi on aime ? Les tomes se suivent et Esther grandit. Aujourd’hui elle a 12 ans, le lecteur découvre le portrait d’une enfant qui murit, mais également le portrait de la société actuelle. Avec Riad Sattouf on rit continuellement, et pourtant les thèmes ne sont pas toujours légers. L’enfant aborde les attentats, la religion, la politique mais aussi l’argent et le rapport extrêmement matérialiste des enfants avec ce dernier. La naïveté enfantine qui était l’empreinte et la drôlerie des premiers Cahiers d’Esther s’efface et laisse place à son innocence touchante et pure qui nous charme. Cette bande dessinée au concept original, peut s’adresser autant aux enfants qu’aux adultes. On se questionne alors sur ce que nous sommes devenus et sur ce que nous avons gagné ou perdu depuis nos 12 ans. L’œuvre devra se conclure sur les 18 ans de l’enfant. Nous avons hâte de découvrir la suite de la vie de cette enfant attachante.
Pourquoi on aime ? Bug est une œuvre que l’on peut qualifier de retour en force. Enki Bilal, auteur incontournable de la BD, revient avec une dystopie glaçante. L’auteur nous transporte dans un monde en 2041, où le tout numérique est devenu la mémoire collective et où un bug va tout bouleverser. Il décrit les conséquences que ce tsunami aurait sur notre quotidien et met en avant une humanité à la vulnérabilité éclatante. Ce premier tome de « Bug » concentre forcement tous les ingrédients d'une bande dessinée complétement réussie, au scénario haletant de la première à la dernière page et un univers graphique, encore et toujours avec Enki Bilal, d'une incroyable richesse. Vivement la suite de cette somptueuse BD !
Pourquoi on aime ? On le connait tous, et on l’aime tous, Le Chat est une valeur sûre à offrir pour les fêtes de fin d’année. Après autant de temps, il serait normal de s’en lasser, et pourtant Philippe Geluck parvient à chaque fois à conquérir le cœur de ses lecteurs avec la capacité de se renouveler continuellement et de coller au plus près de l’actualité. Tous les thèmes y sont abordés ; le terrorisme, les migrants, la religion, les handicapés, Le Chat a un avis sur tout et aime tourner en dérision chacun de ces sujets. Cette légèreté sur des sujets aussi délicats est très agréable et fait toujours mouche. Certaines cases sont en couleurs et d’autres en noir et blanc, ce choix donne un effet plutôt plaisant au style retro. Le chat est de retour et croyez nous il est en pleine forme.
Pourquoi on aime ? Adapté du célèbre roman, ce roman graphique se veut fidèle à la mémoire d’Anne Franck. Que ce soit pour revisiter l’histoire de cette jeune juive pendant la seconde Guerre Mondiale ou pour la découvrir, cette BD restitue très bien le roman. A la fois ludique, drôle et émouvant l’œuvre oscille entre adaptation fidèle et liberté. Les auteurs ont choisi de ne pas reprendre la totalité du roman original, mais de cibler les passages qui les intéressaient le plus. Aussi, certains moments qui ne font que quelques lignes dans Le Journal d’Anne Frank, sont au contraire très détaillés, et inversement. Si la guerre et les événements tragiques du destin de cette jeune fille sont abordés, l’auteur et le dessinateur ont davantage axé leur œuvre sur la psychologie d’une adolescente en proie aux rêves et aux envies. A offrir aux plus jeunes, dans l’espoir que cela les mène vers l’originale.
Pourquoi on aime ? Cette œuvre intimiste nous invite à suivre le parcours de Tristan et de ses parents, de la maternité au service de néonatalogie jusqu’à l’entrée de Tristan au collège. Très émouvant et sincère, il amène le lecteur à s’interroger et à prendre conscience du combat que certaines familles mènent, pour lutter contre la fatalité et le découragement. L’histoire est un cri pour tous ces parents confrontés au handicap et à l'intégration de leurs enfants dans la société. Elle est illustrée par Grégory Mahieux avec environ deux cents planches en noir et blanc, toutes aussi éloquentes que marquantes. Le réalisme des dessins est frappant, la scène à l’école montrant l’isolement total de Tristan est extrêmement touchante. Avec ce thème insuffisamment abordé , cet album est une leçon, un hymne à la vie qui ne nous laisse pas indifférent.
Pourquoi on aime ? Jacques Ferrandez s’est lancé pour défi d’adapter en roman graphique le manuscrit inachevé du roman auquel travaillait Camus pendant les dernières années de sa vie. Son adaptation est d’une grande justesse. Il faut dire qu’il était assez familier avec l’univers de Camus puisqu’il a déjà adapté deux livres de l’auteur en BD (L’Etranger et L’Hôte). De plus sa famille vivait dans le même quartier que celle d’Albert Camus. Les dessins sont donc tous fidèles à la réalité. On retrouve des couleurs chaudes du Sud qui subliment cette histoire inachevée. L’artiste a d’ailleurs préféré laisser les « vides » du roman pour optimiser l’imagination du lecteur. Sous la plume, et les pinceaux de Jacques Ferrandez, Le premier homme, prend une dimension inattendue et émouvante.
Pourquoi on aime ? Ce dernier tome, marque la fin des aventures de Moustique, ce chat diabolique et si attachant. Fidèle aux deux premiers albums, les gags s’enchainent, et nous laisse constamment le sourire aux lèvres. Les dessins sont simples, épurés, en noir et blanc, cependant ils reflètent très bien les situations cocasses provoquées par ce chat. La relation entre l’animal et son maitre est bien exploitée. Si tous les chats ne sont pas comme Moustique, de nombreux propriétaires risquent de reconnaître leur chat. Les réflexions de Moustique sur les humains, les politiques sont vraiment drôles, ce petit livre est plein d’humour. A offrir à tous ceux qui aiment les chats, malgré cette fin plutôt inattendue.
Pourquoi on aime ? Les émotions marquent ce témoignage précieux et intemporel des actes horribles commis par les nazis sur le peuple juif. Les deux artistes mettent en scène la venue de Primo Levi dans une salle de classe. Les enfants découvrent l'horreur de la guerre et l'enfer de ceux qui l’ont subi. Le récit alterne entre flashbacks évocateurs et l’intervention du rescapé d’Auschwitz dans cette classe. Le lecteur se plonge totalement dans la terreur, au point parfois de rester paralysé par cette narration si simple. Le dessin apporte également beaucoup à l’histoire. Les tons de gris des cases traduisent une grande finesse. Cet album rend hommage à Primo Levi avec délicatesse, un travail de mémoire nécessaire pour qu’on n’oublie jamais ces ignominies.
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