Philippe Jaenada remporte le prix Femina pour La Serpe (Julliard), récit qui revient sur le triple meurtre Girard intervenu dans les années 40 et le procès du suspect n° 1 Henri Girard, qui, acquitté, écrira des livres sous le pseudonyme de Georges Arnaud, parmi lesquels le célèbre Le Salaire de la peur.
C'est au tour de Philippe Jaenada de créer la surprise en remportant le prix Femina pour La Serpe (Julliard). Le romancier a été choisi au cinquième tour par six voix contre quatre à Véronique Olmi, signe qu'aucun écrivain ne semblait s'imposer. Philippe Jaenada est un conteur qui ne lâche pas son sujet ni son lecteur. D'un fait divers il fait une histoire exemplaire et un récit rempli de facétie.
Décidément les jurés des grands prix littéraires cette année sont particulièrement
1/masculins
2/attirés par des sujets sombres, liés à l'Histoire, comme les Goncourt et Renaudot ou la justice comme dans le cas présent.
Le livre de Philippe Jaenada revient sur l’affaire Henri Girard, un triple meurtre, en 1941, Henri Girard fut suspecté. Un château familiale à Escoire en Dordogne, celui des Girard. Le père, la tante et la bonne sont retrouvés morts, massacrés à coups de serpe. Henri Girard, qui dormait dans une autre aile, n’a rien entendu. Il devient au fil de l’enquête le suspect n°1. Mais il sera pourtant acquitté grâce à la plaidoirie célèbre, aussi rapide qu'un coup de serpe, de son avocat Maurice Garçon. Henri Girad écrira ensuite des livres sous le pseudonyme de Georges Arnaud, parmi lesquels le célèbre Le Salaire de la peur.
Pour autant l'ombre du soupçon et du doute ne sera jamais effacée, et les meurtres jamais résolus. Qu'est-ce que la justice ? Qu'est-ce que l'intime conviction? Comment les meurtres peuvent-ils rester insolubles ? Philippe Jaenada raconte et redonne vie avec humanité à un procès et une époque, les années 40, qui ne cesse d'inspirer les écrivains.
Dans son site internet Philippe Jaenada se présente ainsi : "Je suis né le 25 mai 1964 à Saint-Germain-en-Laye, et j'habite Paris depuis 1986. J’ai fait des études scientifiques jusqu’à 20 ans, mécaniques, puis un début d’école de cinéma, consternant, puis quarante-trois mille petites choses (vendeur de croûtes immondes en porte à porte, sous-stagiaire dans la pub, animatrice de minitel rose, rédacteur de fausses lettres de cul), jusqu’en 1989 où j’ai déraillé et me suis enfermé un an chez moi, sans voir personne, sans sortir, sans téléphone. Comme je m’ennuyais, je me suis mis à écrire des nouvelles, plus ou moins par hasard. Curieusement, l’une d’elles a été publiée en 90 dans l’Autre Journal, auquel j’ai ensuite collaboré pendant deux ans (nouvelles, chroniques, textes d’humeur, pseudo-reportages.). Puis, après la chute pathétique de ce mensuel, j’ai recommencé les petites choses (trucs à l’eau de rose pour Nous Deux, traduction de romans de gare pour J’ai Lu, potins à Voici). En 1994, je me suis mis à rédiger Le Chameau Sauvage, histoire de m'occuper (et d'oublier les nouvelles prétentieuses et chiantes que j'avais écrites jusque-là) : 80 feuillets jusqu’en 1996, puis 500 feuillets en octobre-novembre 1996, dans une maison à Veules-les-Roses. Il a été publié chez Julliard en 1997, et J’ai Lu en 1998. Ça racontait, en gros, ma vie aventureuse et naïve. Ensuite, j'ai rencontré une fille renversante qui s'appelle Anne-Catherine Fath (je me suis retrouvé comme électrocuté, pour la première fois de ma vie), et je suis parti avec elle à Veules-les-Roses, quasiment fou, pour écrire Néfertiti dans un champ de canne à sucre (Julliard en 1999 et Pocket en 2000), qui parle d'elle. Deux ans plus tard, elle était enceinte et nous nous sommes enfermés à Veules-les-Roses, où j'ai écrit La Grande à bouche molle (Julliard en 2001 et J'ai Lu bientôt, en janvier 2003), une histoire de détective qu'une enquête entraîne loin de sa femme, sur les routes – et ça ne lui fait pas de mal. Maintenant nous avons un enfant de deux ans, Ernest, et je viens de terminer Le Cosmonaute, un roman sur l'horreur de la vie de couple (mais avec de l'amour quand même), qui paraîtra chez Grasset en septembre 2002. Après, faut voir."
Philippe Jaenada est décidément un écrivain qui nous en fait voir de toutes les couleurs avec un style personnel qui le rend si singulier et inclassable.
Alice Zeinter, une de ses challengers dont le livre faisait partie de la sélection a salué le lauréat d'un tweet très fair play : @AliceZeniter : Le #prixfemina couronne un auteur que j'aime et un ami. Me voilà condamnée au fair-play... Bravo Philippe Jaenada
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