« Les Jours Heureux » de Vincent Dugomier et Benoît Ers, tome 9 de la BD « Les Enfants de la Résistance » offre aux jeunes lecteurs une belle cure d'Histoire et de transmission. De quoi allier plaisir et devoir de mémoire et célébrer le 80e anniversaire de la Libération. Marc Phalippou a rencontré les deux auteurs, aussi complices qu'enthousiastes.
A gauche, Vincent Dugomier, à droite Benoît Ers, auteurs des Jours heureux
Vincent Dugomier et Benoît Ers signent avec « Les Jours Heureux » le tome 9 de leur « success-série » Les Enfants de la Résistance. 80 ans après la Libération, qu'apportent leurs trois jeunes héros, François, Eusèbe et Lisa, aux enfants d'aujourd'hui ? Réponse en chœur de la rédaction de Viabooks et des auteurs que nous avons rencontrés : une belle, vivante et saine cure d'histoire et de transmission. À mettre entre toutes les mains à partir de 9 ans.
Janvier 1944, le débarquement allié pointe le bout de son nez. Au Lynx, le réseau créé par François, Eusèbe et Lisa ont du pain sur la planche : poursuivre et accroître le travail de sape du moral des troupes et de l'état des forces allemandes n'est pas tout. Il faut aussi préparer l'après et éviter que la France libérée ressemble à une succursale des USA et de l'Angleterre...
80 ans après, nous voilà - petits et grands - plongés dans la France en passe d'être libérée, dans la peau d'enfants qui vivent, résistent et agissent. Qu'aurions-nous fait à leur place ? À celle de leurs parents ? Le récit est vivant, riche de sens avec ses dialogues vifs et saisis dans leur jus. Le dessin souple et chaleureux a le réalisme poétique et coloré. Les Jours Heureux cultive de belle manière, le souvenir, l'empathie et le discernement. Et du discernement, il en faut en 1944 : la guerre déjà était devenue très complexe, alors... la Libération !
Depuis le 1er tome paru en 2015, François, Eusèbe et Lisa – les trois jeunes héros de la série, 13 ans en 1940 - occupent la tête et le cœur de nombreux enfants d'aujourd'hui. La série dépasse 2 millions d'exemplaires vendus. Transmission et humanisme accrochés au cœur, le duo Dugomier et Ers y œuvre ensemble depuis 10 ans. Avec trois autres séries en commun, une amitié et un travail partagé de plus de 35 ans, les deux anciens du Journal de Spirou vivent leur aventure à deux comme un ping pong permanent et fructueux.
Vincent Dugomier, l'auteur chevronné qui ne suit pas les recettes toutes faites des scénaristes, et Benoît Ers, le dessinateur que rien n'effraie, surtout pas l'imagination débridée de son compère auteur, nous ont donné un peu de leur temps avant une nouvelle rencontre avec leurs jeunes lecteurs. Les questions de ces derniers n'étaient pas si loin des nôtres : la genèse de la série, leur travail à deux… mais aussi comment devenir auteur de BD ?
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Vincent Dugomier et Benoît Ers : Nous voulions aborder la seconde guerre mondiale autrement qu'en dessinant des avions et des « takatakatak ». Nous avions tous les deux un parent ou grand-parent résistant. Mais les souvenirs de résistant, même au sein de la famille, c'était secret... secret défense ! Alors je (Vincent) les ai questionnés sur la vie de tous les jours : la lessive de la semaine au lavoir, la bassine d'eau tiède près du poêle pour la toilette, le frisson au premier passage d'un soldat allemand... Nous avons plongé dans leur quotidien avec leurs ressentis et (Benoît) pour leurs faits de résistance, nous leur avons aussi à la fin tiré les vers du nez !
-Vincent Dugomier : L'époque et ses grands événements, le village et sa vie, le trio de personnages principaux, j'ai la grande histoire en tête. Il me faut environ 3 mois pour le scénario d'un album, dont 2 pour la documentation.
-Benoît Ers : Et moi 12 à 13 pour le dessin et les couleurs. Vincent me livre par séries de 4 pages... il sait que j'aime bien les surprises ! Maintenant, chaque album a sa « page 13 »... et elle tombe toujours plus ou moins autour de la vraie page 13 ! Au lieu de prendre un ou deux jours, au bout d’une semaine on y est toujours. Heureusement, on a l'énergie que nous donnent tous nos lecteurs ! Pour le casting, Vincent me raconte le personnage, je fais des essais et on choisit ensemble. Comme pour Hippolyte qu'on retrouve dans Les Jours Heureux. Les plus anciens lui trouveront des airs de Lacombe Lucien...
-Vincent Dugomier et Benoît Ers : Nous pensons que ce regard d'enfant sous l'Occupation, avec sa violence mais aussi toutes ses nuances, exerce le nôtre sur le monde actuel : les plus jeunes aiguillent les adultes. Les femmes font fonctionner les réseaux. Nos héros savent chacun le prix de la liberté collective, la solidarité et l'amitié. Le tome 1 où François accueille Lisa dans le village est sorti au moment où éclatait la crise des migrants... Nous ne l'avions pas fait exprès. Discernement, conscience et engagement : qui sont aujourd'hui les Enfants de la Résistance ?
(cette dernière question a été posée par un jeune auteur de 11 ans qui vient d'envoyer son premier scénario à un éditeur de BD).
- Vincent Dugomier : Devenir espion !
- Benoît Ers : Et avoir un carnet pour noter tes idées...
> Les Enfants de la Résistance - Tome 9 - Les Jours heureux, de Vincent Dugomier et Benoît Ers - Le Lombard - 56 pages >> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
Plus de 400 photos fruit d'un partenariat exclusif avec l'AFP, un beau livre de 3kg, une couverture cartonnée au jaspage doré...
Fondé en 1994 par Carole Chrétiennot et Frédéric Beigbeder, le Prix de Flore célèbre cette année ses 30 ans d’audace littéraire !
Le jury du prix Femina vient de livrer sa première sélection : 15 romans français et 16 romans étrangers. La prochaine sélectio
