« Quarante années ne pesaient guère au personnage principal de toute ma vie, à Sido, quand elle me mit au monde. Mais après ma naissance, elle engraissa, devint ronde sans enlaidir, dut renoncer à des robes qui soulignaient sa taille de jeune fille. C'est donc à cause de moi qu'elle entra dans son automne de femme, et qu'elle s'y établit sereinement. Même elle voulut porter les insignes qu'arboraient, autrefois, les vieilles dames, c'est-à-dire qu'elle coiffa, un temps, le bonnet à ruche, et le dimanche un "chapeau fermé". Alors se dressèrent contre elle, unis, ses enfants indépendants et qui ne connaissaient d'autre cohésion qu'une tendresse obscure et dissimulée. Ils apparurent outragés, maudirent le bonnet, vitupérèrent la capote à brides et ses violettes funéraires. Ils refoulèrent vers le futur – « le futur, disait l'un de nous, c'est ce qui n'arrive pas » – une forme maternelle inadmissible, fixèrent au déclin de Sido d'inflexibles limites. L'automne, et rien de plus ! »