Barbapapa, Barbamama et Barbidouille ont toujours fait fondre vos cœurs d’enfants ? Il est temps de les découvrir sous un œil nouveau, à l’occasion de la sortie de 10 livres interactifs mis au point par les enfants des fondateurs des Barbapapa, Annette Tison et Talus Taylor. Thomas Taylor, leur fils, répond à nos questions et nous présente ses nouveaux projets à la suite de la création du studio AppsGo, grâce auquel ont été développées ces applications fort séduisantes.
Thomas Taylor : Mon père a fait les premiers croquis du personnage au début des années 70. Il a ensuite affiné le concept avec ma mère pour aboutir au personnage que l’on connait. Le dessin des Barbapapa a cependant beaucoup évolué depuis le premier album. Les nouvelles histoires sont maintenant écrites et dessinées par ma soeur et moi.
Thomas Taylor : Les livres interactifs tels que nous les avons conçus se rapprochent des pop-up book (livres à tirettes), l’enfant peut déclencher des animations et des effets sonores en appuyant sur l’écran. C’est un concept qui semble évident mais encore très peu de livres pour enfant ont été adaptés à ce format. Cela va prendre plusieurs années pour que les tablettes tactiles deviennent un objet naturel de lecture pour lire des histoires illustrées. Il faut en particulier que les tablettes soient suffisamment grandes pour offrir un confort de lecture équivalent au papier pour les parents et les enfants.
On avait été approché par quelques sociétés mais rien de ce que je voyais ne me plaisais. Je cherchais en particulier à faire des animations traditionnelles.
Thomas Taylor : Je crois que tous les auteurs qui souhaitent créer un livre-disque, un pop-up book ou un livre d’activités autour de leur personnage se posent à un moment la question d’utiliser les tablettes numériques comme support. Selon moi, le livre interactif sera à long terme l’évolution naturelle du livre illustré pour enfant. Je reviens du salon du livre pour enfant de Bologne, les auteurs et les éditeurs sont désormais unanimes, le livre interactif est un bon complément au livre papier. Par contre c’est un marché encore très jeune et les gens se demandent encore comment créer quelque chose qui soit plus qu’un gadget.
Thomas Taylor : On a monté un studio d’animation avec des animateurs traditionnels 2D, des compositeurs pour les musiques et les effets sonores et bien sur des développeurs pour installer les livres sur les store d’applications. Je m’occupe pour ma part de la direction artistique. Ça a effectivement été un processus long avec beaucoup d’exploration parce qu’il n y a pas encore de standard pour le livre interactif.
Pour vous donner un exemple les premières versions que nous avions réalisé n’avaient que quelques animations par page, les tests avec les enfants nous ont montré que tous les éléments de la page devaient être activables. Une autre évolution a été d’ajouter des musiques originales d’un compositeur. Les livres sont disponibles depuis le début de l’année sur les stores d’applications mobiles mais nous continuons à les faire évoluer. On va en particulier permettre aux parents de s’enregistrer racontant l’histoire.
Thomas Taylor : Les deux, les Barbapapa sont connus dans de nombreux pays. En Europe bien sur y compris dans les pays nordiques. En asie les Barbapapa sont connus depuis les années 70. On est par exemple très heureux d’être de nouveau diffusé en Chine qui est sans doute un territoire très prometteur.
En revanche pour différentes raisons, Barbapapa a été très peu diffusé dans les pays de langue anglaise. Le tout premier livre avait eu beaucoup de succès aux États-Unis, mais à l’arrivée de Barbamama, la compagne de Barbapapa, un éditeur américain avait proposé de changer sa couleur en bleu foncé, ce que mes parents avaient refusé. Les temps ont changé, on espère pouvoir revenir sur ce territoire dans les prochaines années même si les États-Unis sont très protectionnistes concernant les produits culturels entre autres.
Thomas Taylor : La version interactive est exactement la même que la version papier, si l’enfant ne touche à rien, il n y a pas de différence. En tant qu’auteur je ne voulais pas altérer l'œuvre originale et du point de vue des parents, ils doivent pouvoir si ils le souhaitent conserver une expérience de lecture identique à celle du papier.
Thomas Taylor : L’Education nationale fait en effet figurer le premier album des Barbapapa dans la liste des livres recommandés par l’Éducation nationale, il y a une dimension pédagogique mais c’est surtout pour éveiller la curiosité de l’enfant. Mes parents ont toujours veillé à faire primer la narration sur l’aspect éducatif. Les nouvelles histoires que je créé avec ma sœur privilégient aussi l’intrigue.
Thomas Taylor : Les histoires des Barbapapa s’adressent à un très jeune public, principalement en classe de maternelle. On a acquis une bonne compréhension de ce public à la fois pour les histoires et les jeux et on a en effet en projet d’adapter d’autres classiques de la littérature enfantine.
Thomas Taylor : J’ai fait des études d’architecture, comme ma mère. Tout comme ma soeur j’ai ensuite travaillé avec mes parents sur les nouvelles créations.
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Manon Guesdon vient d'achever son master d’édition et de communication. Elle a deux passions dans la vie: la musique et les bouquins, d’où son idée de créer un site de littérature jeunesse qu’elle aime depuis toujours. Elle a co-créé le site lisonsjeunesse.
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