Albertine est unique. Son style est sombre et aristocratique, poétique et cynique. Son regard de poète — aigu et épuré — traverse ses récits comme un ruisseau qui se heurte à des cailloux ; une artère sombre qui s’écrase et se reforme. Albertine, la petite sainte des écrivains non conformistes. Avec quelle rapidité j’ai été entraînée dans son monde — prête à gribouiller toute la nuit et à descendre des litres de café brûlant, m’arrêtant à peine le temps de remettre du mascara. J’ai accueilli son chant ardent de toute mon âme. Sans Albertine pour me guider, aurais-je fanfaronné de la même façon, fait face à l’adversité avec la même ténacité ? Sans L’Astragale comme livre de chevet, mes poèmes de jeunesse auraient-ils été aussi mordants ? Préface de Patti Smith