Dans l’Ogresse, trois nouvelles se chahutent la première place, pleines du talent d’un auteur aux qualités tant humaines que littéraires. L’une décrit comment Marjolaine se débat avec l’ogresse dans une vallée de Franche-Comté. Une autre raconte le couple, le quotidien, l’amour et la séparation. La troisième parle d’Albanie et de prison. On entre dans la danse plein pot. D’abord on sourit jaune de l’ironie des destins puis, vite, on s’évade... Avec Thierry Poncet, nous sommes des bêtes des bois, des spectres vivants, frileux, enferrés dans des habitudes qui claquent la porte au nez du froid, de l’amour, de la vie... Mais sous la plume d’un écrivain sans arrangements avec la vérité nous sommes aussi des héros, des phénix, des aventuriers courageux, bref de terribles humains.
Extrait
« Marjolaine n’aimait pas les toubibs. On ne fait guère le malade, par nos vallées. Nous sommes aussi solides que nos compères les sangliers, gelés que nous sommes l’hiver, rôtis pendant l’été, nourris de grand air libre et endurcis par les violences de la nature. Les gens ne vont généralement consulter le médecin que pour qu’il entérine leur mort prochaine. »