" Le chauffeur ne se fit pas prier. Il avait la bosse du commerce. Je paierai de ma personne. Ces vingt kilomètres goulûment avalés allaient me coûter ma virginité. Il souleva ma jupe et, de sa main calleuse d’ouvrier machiniste, fouilla en dessous. Sans galanterie superflue.
Le car domptait effrontément l’asphalte dur. Le machiniste m’entraînait vers la banalité d’une vie de femme. Dire que pendant vingt ans, j’avais rêvé d’une révolution ; celle du jour j où je donnerai à un homme, le plus heureux d’entre eux, mon trésor de virginité. Et voilà que par un banal incident de parcours, j’allais perdre mon hymen dans un horrible autobus de campagne. Pendant une pause-café, j’allais être croquée comme une banale cerise, amorphe et compatissante.
Je suis une aristocrate, une héritière des ..."Extraits de "les années virginales" de Christian Sabba Wilson ( Erato Editions )