La Grande Librairie est l'émission littéraire phare de France 5. Animée chaque mercredi soir en prime time par Augustin Trapenard, qui a pris la suite de François Busnel, La Grande Librairie propose une heure et demie de conversation avec quelques auteurs triés sur le volet. Mais comment une telle émission se fabrique-t-elle ? Nous sommes allés dans les coulisses, pour assister à l'ensemble des étapes, de sa préparation jusqu'à sa diffusion en direct. On vous raconte.
> A lire aussi : l'interview d'Augustin Trapenard
La Grande Librairie est l'émission littéraire phare de la télévision française. Tous les mercredis soir sur France 5, la grand messe des livres, animée par le sémillant Augustin Trapenard, propose pendant une heure et demie, une conversation avec les auteurs invités, ponctuée par quelques surprises, ici une lecture, là une chanson, ici encore un document projeté sur l'écran en lien avec le propos du livre évoqué. Unique au monde, une telle émission diffusée en prime time sur une chaîne de télévision nationale, montre bien l'exception française d'une attention particulière portée aux livres et à la lecture.
Comme le dit Augustin Trapenard : « Lire est une résistance et un plaisir. » Résistance contre la pression des images, des séries et des jeux vidéo ; plaisir, car s'adonner à la lecture est source de grandes émotions. Alors, une émission de télévision qui aide à familiariser le grand public avec le monde des écrivains est une bénédiction pour tous ceux qui défendent les livres. Mais comment une telle émission se fabrique-t-elle ? De loin, on se dit que ce sont juste quelques invités sur un plateau, éclairé et filmé par un cameraman avec un animateur. Que nenni ! Pour arriver à ce niveau d'excellence et de fluidité, pour que l'actualité des livres bénéficie d'un écrin à sa mesure, il faut le travail de toute une équipe, tant technique qu'éditoriale.
Le plateau de La Grande Librairie est composé d'une scène avec son décor et ses coulisses. A l'arrière, dans l'ombre, se trouvent, comme dans un théâtre, tous les techniciens avec leurs caméras et les innombrables câbles et rails pour les traveling... Chacun travaille de manière concentrée et silencieuse. Le régisseur, ici une régisseuse, veille à ce que tout soit bien en place. Les caméras sont manipulées par les cameramen, ce qui permet différentes prises de vue pendant l'émission. Le choix de montrer l'un ou l'autre plan reviendra au réalisateur Adrien Solland, mais les cameramen filmeront de bout en bout, chacun à partir de leur angle de vue.
Pas de plateau sans lumières. Les nombreux projecteurs sont aussi dirigés aux différents points de la scène. Ils sont organisées pour donner le rythme et les mises en avant, selon les prises de parole des invités. Certains sont manipulables à distance pour les différents réglages. Là encore, les responsables regardent en continu le rendu de l'émission devant leur écran et vérifient que les lumières soient bien orientées et que leur intensité soit appropriée. C'est un flux permanent qui demande une adaptation constante.
Pendant l'émission, un écran diffuse le texte qui permet à Augustin Trapenard de lire en direct les documents écrits au préalable avec son équipe. Ce prompteur est l'allié indispensable de toute émission aujourd'hui, a fortiori une émission littéraire dont les propos sont par essence plus écrits. Comme le dit Laurent Mothe, l'opérateur prompteur, qui veille au grain devant son écran et fait défiler le texte, en fonction du rythme de parole de l'animateur : «Je suis le souffleur des temps modernes.» C'est pourquoi, il doit à la fois suivre à la seconde l'émission et la diffusion de son prompteur. Une sacrée responsabilité !
Bien avant le début de l'émission qui se déroulera en direct, les équipes répètent, afin que les réglages de son, lumière et les différentes mises en place soient effectuées. Ci-dessus, c'est le jeune Eliott Bonduelle, lauréat du Concours national de lecture à voix haute 2023, qui s'exerce à lire un texte du Petit Prince. Un peu plus tard, c'est Augustin Trapenard qui effectuera ce qui s'appelle un filage, pendant lequel c'est lui-même qui va répéter ses différentes introductions et réfléchir à sa mise en musique personnelle. Jusqu'au bout, il affine ses textes et ses enchaînements. Pendant ce temps, les auteurs invités ont été installés dans des loges particulières et se font maquiller.
Les invités viennent s'installer. On les équipe de micros. Augustin Trapenard est bardé de son oreillette discrète qui le relie à son producteur Emmanuel Perreau et à son réalisateur Adrien Soland. Quand le signal rouge On air est allumé, plus personne ne doit entrer sur le plateau et plus personne ne doit faire de bruit. Silence, ça tourne !
Le générique est lancé. Dès qu'il est terminé, Augustin Trapenard démarre l'émission. Il en introduit le thème et présente ses invités. Puis, les échanges commencent. Tout est minuté. Il ne faudrait pas qu'un auteur parle beaucoup plus longtemps qu'un autre. Augustin Trapenard tient les rênes de l'émission, avec à son oreillette les éventuels messages de son producteur.
En régie, toute une équipe dédiée gère les écrans de tournage, pendant qu'Adrien Solland le réalisateur jongle avec les retours des différentes caméras et, en temps réel, décide de ce qui apparaîtra en diffusion publique. Le nom des intervenants est affiché à chaque fois qu'ils prennent la parole, l'image de leur livre réapparaît en incrustation par intervalles. De multiples détails et réglages sont contrôlés en direct à ce stade et corrigés éventuellement. C'est depuis la régie, que les documents et images sont diffusés sur le grand écran placé derrière les invités. Emanuel Perreau, le producteur, suit le déroulé avec son conducteur écrit et son chronométrage. Il signale dans l'oreillette d'Aurélien Trapenard un éventuel problème. Le compte à rebours final s'affiche en régie. Augustin Trapenard introduit le thème de l'émission de la semaine prochaine. Générique de fin. Le tournage est terminé. Les invités se lèvent. On récupère leurs micros. Augustin Trapenard les salue. Tout le monde quitte le plateau.
Nous retrouvons Augustin Trapenard dans sa loge un peu plus tard. Il est vidé après une heure et demie de direct. Soulagé aussi que tout se soit bien passé. Il débriefe avec son producteur sur le déroulé précédent et lâche prise. Une émission est terminée. Mais la prochaine se prépare déjà. La Grande Librairie est un perpétuel recommencement.
Un grand merci à toute l'équipe de La Grande Librairie qui a rendu possible ce reportage. Texte et photos : Olivia Phélip
> A lire aussi : l'interview d'Augustin Trapenard
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La Grande Librairie, sur France 5, chaque mercredi à 21.00
Présenté par Augustin Trapenard, ce magazine littéraire créé par François Busnel, est le grand rendez-vous de l'actualité littéraire sous toutes ses formes : romans, essais, histoire, polars, bandes dessinées, jeunesse... Replay disponible sur France.tv
Maison de production : Rosebud Productions / France Télévisions
Réalisation : Adrien Soland
Producteur : Emmanuel Perreau
Journalistes: Victoire Boutron, Dorothée Fries, Inès de la Motte Saint-Pierre
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Prochaine émission : Mercredi 29 mars à 21h sur France 5. Emission spéciale pour fêter les 80 ans du Petit Prince. Avec Alban Cerisier, Michel Bussi, Joann Sfar, Laurence Vanin, Thomas Rivière, Marie Desplechin et Eliott Bonduelle.
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