Concours «Les Plumes francophones»

Géraldine Codron : « Grâce à l'autoédition, Amazon contribue au rayonnement des auteurs francophones indépendants»

Pour sa 7e édition, le concours des Plumes francophones organisé par Amazon et présidé cette année par Alexandre Jardin, a couronné une historienne belge, Charlotte Deleval, pour son livre Les Bannis, Les Premières pierres. L'occasion de revenir avec Géraldine Codron, responsable de la catégorie Livres chez Amazon France, sur la place d'Amazon dans l'autoédition et son rôle moteur dans l'émergence des nouveaux talents. 

Géraldine Codron, Responsables catégorie livres chez Amazon France photographiée au café Griffon lors de la remise du 7e prix des Plumes francophones © Olivia Phelip Géraldine Codron, Responsables catégorie livres chez Amazon France photographiée au café Griffon lors de la remise du 7e prix des Plumes francophones © Olivia Phelip

Lors d'une soirée organisée par Amazon France à Paris au café Griffon le 16 novembre 2022 , les membres du jury ont dévoilé le palmarès du 7e Prix des Plumes francophones. Lorsqu'Alexandre Jardin, son président, a présenté les 5 finalistes, il n'a pas caché qu'il avait été enthousiasmé par le niveau des 5 livres, chacun dans leur style (polar, dystopie, suspense, romance...). « L'autoédition est devenue un vivier de talents de premier plan.» a-t-il déclaré. N'oublions pas que le premier écrivain issu de l'autoédition est Marcel Proust qui après s'être vu refuser l'édition de son Du côté de chez Swann par Gallimard l'a d'abord publié à compte d'auteur...

 La lauréate 2022 est Charlotte Deleval, pour son livre, Les Bannis, Les Premières pierres.

Un concours qui consacre la meilleure plume de l'autoédition francophone publiée chez Amazon 

Ce Concours qui consacre la meilleure plume de l'autoédition francophone publiée chez Amazon avait aussi retenu ces quatre autres finalistes: 


Légende photo : Les cinq livres finalistes

Une écrivaine est née !, dixit Alexandre Jardin à propos de Charlotte Deleval

Alexandre Jardin a confié qu'il avait eu un coup de cœur particulier pour le livre de la lauréate : « Charlotte Deleval a écrit un livre remarquable, tant par son fond de recherches, que sa fluidité dans la forme et l'originalité de son monde. Ce soir, nous ne couronnons pas seulement un livre. Nous couronnons aussi une auteure. C'est émouvant d'assister à la naissance d'un écrivain, non ? »  a- t -il déclaré.  

L'autoédition, nouvel eldorado pour les auteurs ?

L'autoédition est aujourd'hui un espace où s'expriment des talents venant d'horizons différents. Il y a ceux qui osent se lancer chez Amazon et qui n'auraient pas eu la possibilité de le faire avant. Ceux qui y trouvent aussi une communauté avec laquelle partager conseils et lectures croisées.
«Un vent d'air frais souffle au royaume des livres. Il est essentiel de désenclaver l'édition pour permettre à d'autres talents d'émerger. L'autoédition est là pour ça . Et qui eût cru qu'Amazon allait devenir ce nouvel acteur qui défend la création des auteurs ? » a poursuivi Alexandre Jardin.  

Alors Amazon, nouvel eldorado pour écrivains en herbe ? Nous avons posé la question à Géraldine Codron, responsable de la catégorie Livres chez Amazon France.
Légende photo : Géraldine Codron au café Griffon lors de la soirée des Plumes de la Francophonie.

Viabooks : Amazon qui occupe une place de leader dans l'autoédition est-il en train devenir la meilleure rampe de lancement pour les jeunes auteurs ?

-Géraldine Codron : Amazon représente de fait aujourd'hui une opportunité d'expression, de lancement et même de professionnalisation de nombreux auteurs (plusieurs millions à travers le monde). N'oublions pas que notre vocation première était de vendre des livres. Il est donc naturel pour nous de nous investir dans le soutien au processus d'écriture, comme nous le faisons par exemple depuis sept ans avec le Concours des plumes francophones. Grâce à nos très grandes audiences, un auteur qui fait le choix de l'autoédition chez nous bénéficie d'une vitrine pour se lancer. Certains d'ailleurs font le choix comme Agnès Martin-Lugand ou Aurélie Valogne de se tourner ensuite vers l'édition traditionnelle. Mais c'est bien leur autoédition via Amazon qui leur a donné cette visibilité et cette rencontre avec le public. Amazon contribue en effet donc activement à l'émergence de nouveaux talents.

Derrière votre plateforme d'autoédition, il semblerait qu'une communauté ait émergé. Pensez-vous que se soit formée une vraie famille d'auteurs chez Amazon ?

-G.C : Notre espace KDP est très intuitif, très complet et facile d'utilisation. L'auteur y trouve de nombreux services qui l'accompagnent à chaque étape. Ceci est le fruit de notre savoir faire de commerçant. Nous savons gérer l'expérience client. Ceci explique l'attrait que nous exerçons spontanément vis à vis des auteurs potentiels. Mais il est vrai que, depuis quelques années, nous  assistons à l'émergence d'un esprit de communauté entre certains auteurs. Nous sommes très heureux de voir qu'il existe beaucoup d'échanges entre eux. Les auteurs qui se sentent bien chez nous finissent par donner des conseils en ligne, d'autres échangent entre eux. Cette communauté s'élargit aux lecteurs qui communiquent beaucoup avec leurs auteurs préférés, via leurs sites personnels et les réseaux sociaux pour faire leur promotion. C'est un cercle vertueux.

Vos auteurs deviennent de plus en plus professionnels. Jusqu'à quel point ? 

-G.C : Aujourd'hui plusieurs milliers d'auteurs francophones font partie de la «famille» Amazon. Ils savent que pour toucher les lecteurs, ils doivent apprendre à s'autopromouvoir aussi. Ils finissent par maîtriser une partie de la chaîne de leur livre. Au point que certains de ces auteurs vivent vraiment de leur plume grâce à notre plateforme. Ces auteurs publient régulièrement, parfois plusieurs livres par an. De plus, chaque ancien livre, reste toujours en référence, que ce soit pour sa version numérique ou sa version papier qui sera imprimée à la demande lors de la commande. Si bien qu'un auteur peut continuer de faire vivre simultanément un grand nombre de livres, et ainsi multiplier son revenu d'autant. Et comme les auteurs autoédités gagnent jusqu'à 70 % de leurs droits sur les ventes *, cela peut avoir un véritable impact. Certains abandonnent même leur profession pour ne plus se consacrer qu'à l'écriture. En cela, ils deviennent d'un point de vue économique des «auteurs professionnels», puisque leur activité d'écriture devient leur activité principale. En 2021, 2000 auteurs Amazon ont gagné plus de 100 000 euros via leurs ventes chez nous. 

Cette volumétrie des livres publiés par auteur est intéressante. Une autre différence avec l'édition traditionnelle ?

-G.C : Pas historiquement. Alexandre Jardin a rappelé que des écrivains tels Balzac, Dumas ou Simenon écrivaient continuellement et publiaient plusieurs livres par an. Aujourd'hui, le marché de l'édition classique a plutôt défini la règle implicite d'un maximum d'un livre par an. Impossible donc de vivre de ses droits sauf en cas de vente exceptionnelle. Mais ce n'est pas qu'une question économique. Beaucoup d'auteurs nous disent aimer écrire beaucoup et se sentiraient frustrés de devoir limiter leur nombre de publications. Chez nous, ils sont libres de publier comme bon leur semble.

Vos auteurs osent s'exprimer simultanément dans différents genres ?

-G.C : Pas tous. Mais un auteur n'a pas toujours une seule forme d'expression. Que ce soit sous un même nom ou sous pseudonyme, cette liberté dans le volume de production donne lieu à une liberté sur les exercices de style, les formats et les genres. Il n'est pas rare qu'une autrice de romance par exemple ait aussi envie d'écrire un polar, de la science-fiction ou même un livre pour enfants. Tout est possible. Nos auteurs sont souvent avant tout des conteurs.

Vous venez d'annoncer la mise en place d'un nouvel espace d'impression à Brétigny-sur-Orge dans votre entrepôt. Le premier en France ?

-G.C : Afin de rendre notre service d'impression à la demande plus réactif, nous venons de créer ce premier pôle d'impression en France à Brétigny. Ce service est offert à tout éditeur de livre, que ce soit un auteur qui s’auto-édite avec KDP ou un éditeur. Ceci nous permet des délais de livraisons courts. Quel que soit l'endroit où se trouve l'acheteur, son livre en impression à la demande arrivera chez lui très rapidement. Presque dans les mêmes délais que si le livre était déjà en stock. 

Qu'en est-il de la promotion de la francophonie que vous appelez de vos vœux ?

-G.C :  Notre dimension mondiale nous permet de toucher des auteurs et des lecteurs du monde entier. Pour ce qui concerne la francophonie, il y a un vrai enjeu à donner la possibilité à des plumes francophones d'exister dans notre site. Qu'elles viennent de France, de Belgique, de Suisse, du Québec, d'Haïti ou d'Afrique ou d'ailleurs... Cette année notre lauréate est belge par exemple. Si l'on en croit Alexandre Jardin, elle risque fort d'être approchée par des éditeurs français. L'aurait-elle été sinon? Nous souhaitons de plus en plus permettre aux auteurs du monde de la francophonie de trouver un territoire d'expression chez nous. Et en corolaire, permettre aux lecteurs francophones, majoritairement français aujourd'hui, de pouvoir découvrir des livres d'horizons différents. La langue française s'enrichira d'autant plus qu'elle sera portée et lue par des talents et des personnes de cultures diverses. C'est pourquoi, lorsque nous avons créé le Concours des plumes francophones, nous avons choisi cet adjectif francophone et non celui de français.

* Les auteurs touchent en moyenne 10 % de droits d'auteur dans l'édition classique (NDLR
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