Du 22 au 25 Juin

"Le marathon des mots": Toulouse à l'assaut de l''Amérique latine

Pour la 13ème édition du Marathon des Mots, cap sur le Golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Le festival international de la littérature revient du 22 au 25 juin à Toulouse. A cette occasion plusieurs écrivains d’Amérique Centrale seront à l’honneur. Rencontres avec des auteurs, lectures publiques, échanges des mots et des idées accompagneront ce voyage littéraire dans toute la ville. Viabooks vous en dit plus sur la prochaine édition du Marathon des mots.

Qu’est-ce que le Marathon des mots ?

Le Marathon des mots est un festival international de littérature, créé en 2005 par Olivier Poivre d'Arvor et Olivier Gluzman. La manifestation est désormais dirigée par Serge Roué et Dalia Hassan. Chaque année organisé à Toulouse dans le courant du mois de juin le marathon des mots regroupe plus de 150 rendez‐vous littéraires, des débats, des lectures, des cafés littéraires, des rencontres et des spectacles en 4 jours dans des lieux multiples, librairies, théâtres, centres culturels ou maisons de quartiers de Toulouse. Considéré comme l'une des plus importantes manifestations littéraires en France, cet évènement rassemble plus de 60 000 spectateurs par édition. Dédié à la lecture à haute voix, à la littérature et à la scène, le Marathon des mots a accueilli depuis sa création les plus grands noms de la littérature mondiale (J. M. G. Le Clézio, Yasmina Reza, Daniel Pennac, Jean d'Ormesson, Umberto Eco…) de prestigieux comédiens (Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Jean Rochefort, André Dussollier, Richard Berry…), des éditeurs (Christian Bourgois, Paul Otchakovsky-Laurens, Teresa Cremisi, Olivier Cohen, Antoine Gallimard…) et de nombreux artistes et musiciens (Charles Aznavour, Jane Birkin, Cali, Arthur H, Sanseverino, Oxmo Puccino…). Le Marathon des mots collabore également à une version européenne de son concept à Bruxelles tous les deux ans, qui se nomme Le marathon des mots de Bruxelles, et à une édition méditerranéenne annuelle, Al Kalimat, à Tunis. Deux autres Marathons sont également organisés, Le Marathon d’avril et le Marathon d’automne. Le premier se déroule début avril et est consacré au jeune public et aux scolaires afin de participer à des rencontres insolites avec la littérature, et particulièrement les littératures européennes. Le Marathon d’automne à lieu début décembre et rend un hommage particulier à un mouvement littéraire ou à une grande figure du monde des lettres et de l’édition.

Mundo Latino

Toulouse franchit l’Atlantique et met le cap sur le Golfe du Mexique et la Mer des Caraïbes pour cette 13ème édition. De la frontière des Etats-Unis et du Mexique jusqu’au Chili, en passant par Cuba, la Caraïbe, le Brésil, le Pérou ou la Bolivie, le Marathon des mots partira à la découverte des grandes métropoles d’Amérique Latine. Pour l’occasion vous pourrez rencontrer des écrivains, des poètes et des artistes qui font la modernité de cet ensemble linguistique, partagé entre l’espagnol, le portugais et le français. Le marathon sera donc l’occasion de découvrir la jeune scène littéraire d’Amérique Centrale mais également de redécouvrir les piliers de cette littérature, comme Octavio Paz. Cette mise à l’honneur de la littérature latine sera propice pour aborder les problèmes politiques de certains pays. Serge Roué et Dalia Hassan évoquent notamment cette situation dans leur communiqué de presse ;  « À l’heure où les tensions entre le Mexique et les États-Unis préfigurent des temps nouveaux et incertains sur la scène internationale, une quinzaine d’écrivains et artistes d’Amérique Centrale viendront témoigner de la situation politique de leur pays, de leur histoire, mais aussi de leur inspiration et de la vitalité culturelle qui agitent chacun de ces pays… ».

Mundo Latino : Les auteurs présents

  • Rodrigo BLANCO CALDERÓN, The night (Gallimard)

Né à Caracas en 1981, Rodrigo Blanco Calderón a été sélectionné en 2007 par Hay Festival comme l’un des 39 jeunes écrivains les plus prometteurs de l’Amérique latine. Publiées dans plusieurs anthologies nationales et internationales, ses nouvelles ont été récemment traduites en anglais par la revue McSweeney’s. Il fut l’invité du programme d’écriture créative de l’Université de l’Iowa en 2013.

  • Patrick CHAMOISEAU, La matière de l’absence (Le Seuil), Frères migrants (Le Seuil)

Patrick Chamoiseau est né en 1953 à Fort-de-France en Martinique. Prix Goncourt pour Texaco (en 1992), il est l’auteur de récits intimes (Une enfance créole, en trois volumes), de romans (Chronique des sept misères, Solibo Magnifique, Biblique des derniers gestes), d’essais (Éloge de la créolité, Lettres créoles, Écrire en pays dominé), de pièces de théâtre, de poèmes et de scénarios. Il vit au Lamentin.

  • Louis-Philippe DALEMBERT, Avant que les ombres s’effacent  (Sabine Wespieser)

Louis-Philippe Dalembert est né à Port-au-Prince et vit à Paris. Il a publié depuis 1993 chez divers éditeurs, en France et en Haïti, des nouvelles (au Serpent à plumes dès 1993 : Le Songe d’une photo d’enfance), de la poésie, des essais (chez Philippe Rey / Culturesfrance en 2010, avec Lyonel Trouillot : Haïti, une traversée littéraire) et des romans (les derniers en date, au Mercure de France : Noires blessures en 2011 et Ballade d’un amour inachevé en 2013). Professeur invité dans diverses universités américaines, il a été pensionnaire de la Villa Médicis (1994-1995), écrivain en résidence à Jérusalem et à Berlin, et a été lauréat de nombreux prix dont le prix RFO en 1999, le prix Casa de las Américas en 2008 et le prix Thyde Monnier de la SGDL en 2013.

  • Laïa JUFRESA, Umami (Buchet-Chastel)

Laïa Jufresa est née en 1983 au Mexique. Son travail a été primé et soutenu au Mexique par la Fondation pour la littérature mexicaine et par le FONCA. En 2015, elle a été choisie par le Ministère de la culture mexicain et le British Council pour figurer parmi la liste des 20 jeunes auteurs contemporains les plus importants au Mexique. Après un premier recueil de nouvelles, Umami est son premier roman.

  • Guadalupe NETTEL, Après l’hiver (Buchet-Chastel)

Guadalupe Nettel est née à Mexico en 1973. Elle est l’auteur de trois livres de contes dont Pétales (Actes Sud) Prix National de Littérature Gilberto Owen, de deux romans L’Hôte (Actes Sud), finaliste du prix Herralde, et Le corps où je suis né (Actes Sud). Après l’hiver, son troisième roman, a reçu le prestigieux Prix Jorge Herralde en Espagne et a été traduit dans une dizaine de langues.

  • Antonio ORTUÑO, La file indienne (Christian Bourgois)

Né près de Guadalajara (Mexique) en 1976, Antonio Ortuño est considéré comme l’un des écrivains mexicains les plus prometteurs. Auteur de plusieurs romans lui ayant valu différentes distinctions ainsi que de recueils de nouvelles, Ortuño s’intéresse surtout à l’actualité politique de son pays. L’ensemble de ses récits porte sur la corruption et la tension qui règnent au Mexique.

  • Leonardo PADURA, Ce qui désirait arriver (Métailié)

Leonardo Padura est né en 1955 à La Havane, où il vit toujours. Diplômé de littérature hispano-américaine, il est romancier, essayiste, journaliste et scénariste. Il a obtenu le très prestigieux prix Princesse des Asturies en 2015. Ses deux derniers romans, L’homme qui aimait les chiens (2011) et Hérétiques (2014), ont démontré qu’il fait partie des grands noms de la littérature mondiale.

  • Edmundo PAZ SOLDÁN, Norte (Gallimard)

Edmundo Paz Soldán est professeur associé en littérature hispanique à l’université Cornell (États-Unis). À partir de 1990, il publie à un rythme irrégulier romans et recueils de nouvelles. Il obtient le « prix national du livre » (Premio Nacional de Novela) en Bolivie pour son roman El delirio de Turing. Il est également lauréat du prestigieux Prix Juan Rulfo 1997 pour sa nouvelle Dochera.

  • Néhémy PIERRE-DAHOMEY, Rapatriés (Le Seuil)

Néhémy Pierre-Dahomey est né en 1986 à Port-au-Prince et vit depuis quelques années à Paris où il a poursuivi des études de philosophie. Rapatriés est son premier roman. Il fait partie de la sélection du Prix Régine Desforges 2017 et du prix Ouest France Étonnants Voyageurs.

  • Daniel QUIRÓS, La disparue de Mazunte (L’aube)

Daniel Quirós est né à San José au Costa-Rica en 1979. Après un doctorat en littérature à l’University of California de San Diego, il publie son premier roman, Été rouge, qui marque le début d’une série autour de son personnage Don Chepe. En 2010 il reçoit le prix national de Littérature Aquileo J. Echeverría, la plus haute distinction littéraire du Costa Rica. Daniel Quirós reçoit le prix du meilleur livre costaricien en 2014 pour son roman La disparue de Mazunte.

  • Eduardo RABASA, Un jeu à somme nulle (Piranha)

Eduardo Rabasa a étudié les sciences politiques à Mexico. Responsable d’une chronique culturelle hebdomadaire pour le journal Milenio, il est également traducteur de nombreux auteurs comme Morris Berman, George Orwell ou Somerset Maugham. Il est le cofondateur en 2002 des éditions Sexto Piso pour lesquelles il travaille depuis. Un jeu à somme nulle est son premier roman.

  • Rodrigo REY ROSA, Le matériau humain (Gallimard)

Rodrigo Rey Rosa est né au Guatemala en 1958. Après ses études, il quitte son pays natal pour aller vivre à New York, puis au Maroc où il retourne régulièrement. Il a participé aux ateliers d’écriture de Paul Bowles, qui a traduit plusieurs de ses romans en anglais. Il a déjà publié de nombreux ouvrages aux Éditions Gallimard, dont dernièrement Manège et Les sourds.

  • Mayra SANTOS-FEBRES, Sirena Selena (Zulma)

Mayra Santos-Febres est née en 1966 à Porto Rico. Elle est l’auteur d’une douzaine de romans et de recueils de nouvelles. En 1994, elle reçoit le prix Juan Rulfo pour sa nouvelle Oso blanco, parue dans le recueil Pez de Vidrio. À la tête du Festival de la Palabra, plus grande manifestation littéraire de Porto Rico, elle est également professeur à l’université de Porto Rico. Sirena Selena est son premier roman traduit en français.

  • Enrique SERNA, La double vie de Jesús (Métailié)

Né en 1959 au Mexique, Enrique Serna a fait des études de lettres. Scénariste, essayiste, chroniqueur, il connaît un vif succès au Mexique. Son œuvre est traduite en plusieurs langues et a été saluée par García Márquez. En France, trois romans ont été publiés : La Peur des bêtes (Phébus), Quand je serai roi et Coup de sang (prix Artaud). Enrique Serna vit au Mexique.

  • Martín SOLARES, N’envoyez pas de fleurs (Christian Bourgois)

Martín Solares est né en 1970 à Tampico. Il a travaillé comme critique, professeur et éditeur de littérature depuis 1989. Ses nouvelles et travaux critiques ont été publiés dans de nombreuses revues et anthologies au Mexique et à l’international. Les Minutes noires, son premier roman, a connu un succès critique et public immédiat à sa parution au Mexique et en Espagne.

  • Karla SUÁREZ, La Havane année zéro (Métailié)

Karla Suárez est née à la Havane en 1969. Elle est ingénieur en informatique, et vit actuellement à Paris. Ses romans ont été traduits en plusieurs langues. En France elle a bénéficié de différentes bourses d’écriture. Elle donne des ateliers d’écriture littéraire et elle écrit pour le journal El Pais. Elle fait partie de la sélection des 39 meilleurs jeunes auteurs latino-américains de moins de 39 ans, organisée en 2007 par Bogota Capitale mondiale du livre et Hay Festival.

  • David TOSCANA, L’armée illuminée (Zulma)

Considéré comme l’un des romanciers mexicains les plus inventifs de sa génération, David Toscana est né en 1961 à Monterrey. Marqué par l’influence des classiques espagnols et par des écrivains latino-américains comme Onetti et Donoso, David Toscana nous offre, entre réalisme et fantastique dans la droite ligne de Cervantès, une réflexion virtuose sur les enjeux de la fiction. Ses œuvres sont traduites dans une dizaine de langues.

  • Zoé VALDÉS, La Havane mon amour (Arthaud)

Romancière, poète et scénariste, Zoé Valdés est née le 2 mai 1959 à La Havane, l’année même où Fidel Castro prit le pouvoir à Cuba. Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, elle tisse des histoires emplies de nostalgie, de rage et de tristesse. En janvier 1995, après la publication en France de son roman Le néant quotidien qui décrivait la grande dépression cubaine de ces années là, elle est contrainte à l’exil, pour insoumission au régime castriste. En 2011, elle fait renaître son personnage Yocandra, son double, dans le roman Le paradis du néant reprenant par personnage interposé le long et douloureux voyage vers l’exil.

  • Aura XILONEN, Gabacho (Liana Levi)

Aura Xilonen est née au Mexique en 1995. Après la mort de son père et deux ans d’exil forcé en Allemagne chez une tante, elle passe beaucoup de temps auprès de ses grands-parents, s’imprégnant de leur langage imagé et de leurs expressions désuètes. Elle a seulement 19 ans lorsque le jury du prestigieux prix Mauricio Achar sélectionne son premier roman, Campeón Gabacho. Elle étudie actuellement le cinéma à la Benemérita Universidad de Puebla et n’est pas près de s’arrêter d’écrire.

Hommage à Octavio Paz

Octavio Paz est un poète, essayiste et diplomate mexicain. En 1937, en Espagne, il se range du côté des Républicains. Après la seconde guerre mondiale, en 1945, installé à Paris, il collabore avec les Surréalistes. En 1962, il est nommé ambassadeur du Mexique aux Indes, poste dont il démissionne six ans plus tard, en désaccord avec la politique de répression du gouvernement mexicain à l’égard du mouvement étudiant. Octavio Paz est considéré comme l’un des plus grands poètes de la culture latino-américaine. Son œuvre est considérable. Elle contient des inspirations multiples, une rencontre entre des cultures mondiales afin d’élaborer une cosmogonie personnelle et originale. Il est lauréat du Prix Cervantès en 1981 et du prix Nobel de littérature en 1990 « pour ses écrits passionnés aux vastes horizons qui se reconnaissent par leur intelligence sensuelle et leur intégrité humaniste. » Parmi ses œuvres, on peut citer : Liberté sur parole, Versant Est, Le Feu de chaque jour et Le Labyrinthe de la solitude.

  • Liberté sur parole (Gallimard) Traduit de l’espagnol (Mexique) par Jean-Clarence Lambert  et Benjamin Péret

« Là où cessent les frontières, les chemins s’effacent. Là commence le silence. J’avance lentement et je peuple la nuit d’étoiles, de paroles, de la respiration d’une eau lointaine qui m’attend où paraît l’aube. J’invente la veille, la nuit, le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt, yeux limpides, un monde péniblement rêvé. (...) Et puis, les arides montagnes, le hameau d’argile séchée, la réalité minutieuse d’un pirú stupide, de quelques enfants idiots qui me lapident, d’un village rancunier qui me dénonce. »

  • El laberinto de Octavio Paz Documentaire réalisé par José María Martínez (Espagne, 2016, 85 min, VO non sous-titrée)

Le documentaire explore le fonctionnement du labyrinthe de Paz dans lequel sont entrés par de multiples portes aussi bien le surréalisme et les avant gardes, le passé préhispanique du Mexique, la culture de l’Inde que la poésie et l’art contemporain, la littérature hispanique, l’essai moral et la politique pour aboutir à l’œuvre du poète et essayiste.

> Jeudi 22 juin à 20H00 : Pour saluer Octavio Paz : lecture par Bruno Ruiz (Instituto Cervantes)

> Jeudi 22 juin à 20H30 : Projection de El laberinto de Octavio Paz de José María Martínez

Les moments à ne pas rater

Les Grandes Joutes Verbales

Les Grandes Joutes Verbales ont lieu cette année sur la place Saint-Pierre. Dick Annegarn, SebSeb, Grand Cormoran et autres Amis du Verbe vous invitent à l’art du récit en public. L’éloquence et l’humour pour un verbe haut. On demande aux lauréats d’élaborer un récit vocal contemporain et stylé concluant en proverbe. La tchatche, le slam, le rap, la harangue et le discours font partie de cet art populaire qu’est la Joute Verbale (tensons, zwanze, jeux floraux).

Lecture, Jeudi 22 juin, 20H00, Chapelle des Carmélites : Didier Sandre de la Comédie-Française lit Lettres à Anne de François Mitterrand (Gallimard)

En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor, chez ses parents, une jeune fille de dix-neuf ans. La première lettre qu’il lui adresse le 19 octobre 1962 sera suivie de mille deux cent dix-sept autres qui se déploieront, sans jamais perdre de leur intensité, jusqu’en 1995, à la veille de sa mort. Les lettres de celui qui fut deux fois président de la République nous dévoilent des aspects totalement inconnus d’un homme profondément secret que chacun croyait connaître.

Ateliers d’écriture, Vendredi 23 juin, 14h00 : Tu veux ma photo ?

Ateliers d’écriture et lecture animés par Benoît Séverac (écrivain) et Christophe Anglade (comédien) au près d’un groupe de personnes détenues, dans le cadre d’un projet mis en oeuvre par la SPIP de la Haute-Garonne. Tu veux ma photo ?... un brin de provocation, une pointe d’humour, beaucoup de sensibilité et d’espièglerie chez les participants de cet atelier d’écriture, tous détenus au Centre de Détention de Muret. Leur production, à partir de clichés du photographe Jules Séverac, sélectionnés par l’auteur Benoît Séverac, aurait pu s’intituler Textographies. Les auteurs ont mis en branle leur imagination pour nous proposer des fictions librement inspirées des images. Ni descriptions ni interprétations, mais des récits courts où affleurent leurs qualités d’auteurs pas si amateurs que cela.

Soirée spéciale, Vendredi 23 Juin à partir de 17h30 : Le Mexique selon J.M.G Le Clézio

Au théâtre Sorano à 17h30 : Jacques Bonnaffé lit Le rêve mexicain (Gallimard). Mars 1517, les ambassadeurs de Moctezuma accueillent le navire de Hernán Cortès et cette rencontre initie une des plus terribles aventures du monde, qui s’achève par l’abolition de la civilisation indienne du Mexique. De ce choc des mondes vont naître des siècles de colonisation, c’est-à-dire, grâce à la force de travail des esclaves, cette hégémonie de l’Occident sur le reste du monde, qui dure encore aujourd’hui. Qu’aurait été notre monde, s’il n’y avait eu cette destruction, ce silence des peuples indiens ? Si la violence du monde moderne n’avait pas aboli cette magie, cette lumière ?

Au théâtre Sorano à 19h30 : Irène Jacob lit Diego et Frida (Gallimard) Lorsque Frida Kahlo annonce son intention d’épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : « ce seront les noces d’un éléphant et d’une colombe». Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le «génie» des muralistes mexicains. Étrange histoire d’amour, qui se construit et s’exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L’art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison.

Magyd Cherfi, Samedi 24 Juin à 17h00 au théâtre Sorano: Magyd Cherfi lit  Ma part de Gaulois

C’est l’année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sismique pour l’“indigène”. Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d’un tunnel, l’apogée d’un long bras de fer avec la fatalité, sous l’incessante pression énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu’il ne fait pas bon passer pour un “intello” après l’école, dans la périphérie du “vivre ensemble” – Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l’artiste de la tchatche, en font l’expérience au quotidien.

In America, Samedi 24 Juin, 23H00, Salle du Sénéchal : Clotilde Courau lit Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir de Cookie Mueller (Finitude)

Devant l’objectif des plus grands photographes, des plus grands cinéastes, elle excellait à être simplement Cookie. L’inoubliable, la touchante Cookie Mueller, égérie de l’avant-garde new-yorkaise des années 70 et 80. Lors de soirées devenues mémorables, elle exerçait ses fabuleux talents de conteuse. Tous se délectaient de ses aventures extraordinaires, de ses souvenirs de l’époque où elle était la «bad girl» du lycée jusqu’à ses anecdotes de tournage avec John Waters, en passant par les épisodes de sa vie californienne, lorsqu’elle côtoyait Janis Joplin ou un certain Jim Morrison. Et quand un jour, elle s’est enfin décidée à mettre tout ça par écrit, on s’est aperçu qu’un écrivain était né !

Projection, Dimanche 25 juin à 17h00 Médiathèque José Cabanis : Françoise Sagan, l’élégance de vivre

Film de Marie Brunet-Debaines (ARTE France, Camera Lucida Productions, INA, 2015, 60min) « Les gens vous croient futile et vous êtes tranquille », écrivait-elle. Devenue célèbre à 18 ans, en 1954, Françoise Sagan défraie la chronique, avec sa joyeuse bande d’amis, son goût du luxe, des boîtes de nuit et de la vitesse. Digne égérie d’une génération «forcenée pour le bonheur», elle récolte en retour une image d’écrivain frivole, lancée à toute à allure dans la vie et la littérature. Une légende à la fois encombrante et bien commode pour s’abriter des indiscrets.

Clôture, Dimanche 25 Juin à 18h00 : Arielle DOMBASLE Nicolas KER, La rivière Atlantique

« Ecrivez-moi un album Nicolas » : c’est ainsi que naquit La rivière Atlantique. Soit la rencontre du glamour transatlantique d’Arielle Dombasle et du romantisme noir de Nicolas Ker, confrontation de deux univers. Celui de Nicolas oscillant selon les jours et les humeurs entre Mayhem et Steely Dan, Morrissey et Jeffrey Lee Pierce. Une voix volontiers sombre et mélancolique. Nicolas Ker chanteur de Poni Hoax et leader du groupe Paris, qui lui-même traversa beaucoup de mers et d’océans avant d’accoster à la Goutte d’Or, dessinant à travers les cartes une ligne brisée entre Phnom Penh, Alexandrie et la Courneuve où il a grandi. Naissance en Amérique, enfance au Mexique, vivant en France : Arielle Dombasle saute d’un continent à l’autre comme elle passe du cinéma à la musique, de la réalisation au chant. Rapprocher les rives, se défaire des frontières. Une rencontre musicale, et esthétique, une rencontre qui eut lieu dès l’adolescence pour Nicolas, lorsqu’il allait voir sur grand écran les premiers films d’Arielle, Chassé-croisé et Les Pyramides bleues. Avant que des années plus tard, à l’occasion d’un concert au Cirque d’hiver, il eut l’occasion de lui déclarer son admiration. Ils sont réunis dans le titre My Love For Evermore  sur l’album Arielle Dombasle & The Hillbilly Moon Explosion sortie en octobre 2015  chez Mercury.

> Plus d'information sur le site du Marathon des mots

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