Jacques Chirac [ ʒɑk ʃiʁak] , né le 29 novembre 1932 à Paris et mort le 26 septembre 2019 dans la même ville, est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est président de la République française du 17 mai 1995 au 16 mai 2007.
Député de la Corrèze et secrétaire d'État à partir de 1967, il est nommé Premier ministre par Valéry Giscard d'Estaing en 1974, notamment à la suite de l’appel des 43. Deux ans plus tard, entretenant de mauvaises relations avec celui-ci, il démissionne de Matignon et lance le Rassemblement pour la République (RPR). Il devient maire de Paris en 1977 et se présente à l’élection présidentielle de 1981, où il participe à l’échec du président sortant.
Il exerce à nouveau la fonction de Premier ministre de 1986 à 1988, sous la présidence de François Mitterrand : il est ainsi le premier chef du gouvernement d'une cohabitation sous la Ve République et, par la même occasion, la seule personnalité politique sous ce même régime ayant assumé par deux fois la charge de Premier ministre. Il est battu au second tour de l’élection présidentielle de 1988 face au président sortant, puis prend la tête de l’opposition, bien que concurrencé par la suite par Édouard Balladur.
À l’issue de l’élection présidentielle de 1995, il est élu chef de l’État avec 52,6 % au second tour, face au socialiste Lionel Jospin. Le début de son septennat est marqué par une réforme des retraites et de la Sécurité sociale qui est massivement contestée et en partie abandonnée, et par la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs au cours de l'Occupation. À la suite de la dissolution manquée de l'Assemblée nationale en 1997, il est contraint à une cohabitation avec Lionel Jospin. Il doit alors faire face à des affaires judiciaires dans lesquelles il est directement mis en cause.
Lors de l'élection présidentielle de 2002, il est réélu au second tour avec 82,2 % des voix, bénéficiant d'un « front républicain » face au candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen. Pendant son second mandat, après avoir lancé l'Union pour un mouvement populaire (UMP), il prend la tête de l'opposition internationale à la guerre d'Irak lancée par George W. Bush, et s'implique pour le « oui » dans le référendum de 2005 sur la Constitution européenne, qui se solde par la victoire du « non ». À la fin de sa présidence, confronté à une faible popularité ainsi qu'à une succession d'échecs électoraux et affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2005, il renonce à briguer un troisième mandat.
Retiré de la vie politique, il siège jusqu’en 2011 au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit en tant qu'ancien président de la République. Mis en cause dans de nombreuses affaires judiciaires pendant sa carrière, il a bénéficié de son immunité présidentielle, mais reste après son départ de l'Élysée poursuivi dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, dans le cadre de laquelle il est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis en 2011, ce qui fait de lui le premier chef de l’État français à être condamné en justice. Malade, il effectue sa dernière apparition publique en 2014.
Durant son parcours politique, il se montre changeant au niveau idéologique. Engagé à gauche dans sa jeunesse, il est généralement considéré comme gaulliste et classé à droite de l'échiquier politique, bien que des spécialistes le qualifient de radical-socialiste.