Après « Peau d’Homme », prix Landerneau BD 2020, Zanzim revient avec « Grand petit homme » (Glénat), un roman graphique drôle, tendre et profondément humaniste qui soulève une question : que signifie être un grand homme ? Sarah Sauquet nous explique pourquoi elle a été touchée par ce texte au grand cœur.
Ma vie aurait-elle été différente si je n’avais pas mesuré 1,48 m ? Plus facile, sûrement, plus lisse, peut-être aussi.
Grand petit homme de Zanzim a pour héros Stanislas Rétif (le prénom vient du slave, « stan » = se tenir debout , « slava » = victoire), un homme qui aimait les femmes et que les femmes méprisent, humilient, piétinent, car il ne mesure qu’1,57m. Fétichiste des jambes de femmes, amoureux de la belle ouvrage, notre héros qui ressemble à Charles Denner mène une vie solitaire et végète en tant que manutentionnaire dans le sous-sol d’un magasin de chaussures - il perd ses moyens devant les clientes. Quand L'Homme qui aimait les femmes devient un Little Big Man, son existence vire au parcours du combattant, à moins que Stanislas n’y trouve la chance de sa vie.
Les références au cinéma (Almodovar, Demy, Truffaut, Cronenberg, Joe Dante, etc.), à la littérature (le parcours initiatique rappelle celui des contes et L'Amant de Lady Chatterley est évoqué), à la BD (difficile de ne pas penser à Blutch) sont partout dans ce récit intelligent, mordant et souvent bouleversant qui joue avec finesse du décalage entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, l’adoration et la condescendance.
Si la taille compte forcément un peu et que les bons comptes font les bons amants, c’est surtout la grandeur d’âme qui permet de remporter les plus dures batailles, comme en témoigne le combat contre la maladie dont il sera ici question.
Zanzim nous rappelle que les blessures les plus grandes sont invisibles à l’œil nu et il nous invite surtout à la gentillesse, car chacun d’entre nous mène un combat dont nous ignorons tout.
Un grand petit livre pour nos grands petits cœurs.
Stanislas Rétif habite, avec son chat, un petit appartement sous les combles. Introverti, il rêve de devenir un grand homme mais sa timidité et son mètre cinquante-sept ne lui sont d’aucun secours quand il s’agit d’aborder une inconnue. Stanislas est pourtant un grand amoureux des femmes ! En travaillant dans un magasin de chaussures, rien ne le met plus en joie que d’habiller leurs pieds. Un jour, lassé de ses déboires, il fait le vœu de devenir un « grand homme » tout en caressant sa paire de bottines préférée. Ce qu’il ignore, c’est que ces bottes en cuir de vache sacrée indienne ont un pouvoir immense ! La magie opère, mais à l’envers ! Le voilà réduit à la taille d’un pouce. Comment survivre dans cet environnement devenu hostile ? C’est le début d’une nouvelle vie dans laquelle les araignées deviennent des prédateurs et où les commérages n’ont plus de secrets pour Stanislas se faufilant, invisible, dans l’intimité des foyers. Capturé par une mamie sénile, il va bientôt se retrouver dans la maison de Fleur… jeune femme qui, à la vue de ses bottes pourrait être l’une de ses clientes… Au fur et à mesure, Stanislas va apprendre à connaître Fleur, et tomber éperdument amoureux d’elle… mais aussi la voir souffrir. Car Fleur est atteinte d’un mal qui la ronge. Que peut faire Stanislas du haut de ses 11 cm ? Peut-il devenir un grand homme par son courage, la beauté de ses actes et son don de soi ?
Après Peau d’Homme, succès aux plus de 200 000 exemplaires vendus en France, Zanzim revient avec un nouveau chef-d’œuvre, un roman graphique drôle, tendre et profondément humaniste qui soulève une question : que signifie être un grand homme ? Empreint d’une douce mélancolie qui contraste avec ses couleurs vives, ce récit touchant confirme le talent d’un auteur au style unique. L’événement de cette fin d’année.
> Grand petit homme de Zanzim, Glénat, 144 pages, 25 euros
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Visionner la vidéo d'animation qui présente le livre de Zanzim
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