Foenkinos, Franzen, Murakami, Nothomb... Il y a des noms qui apparaîtront souvent au cours des mois prochains: cités, entendus, répétés et commentés. Mais ce ne sera pas tout. Loin des projecteurs médiatiques, d'autres auteurs, d'autres ouvrages vivront une rentrée littéraire plus sereine et dépouillée. Des livres qui pourraient bien, en suivant des chemins alternatifs vers la reconnaissance, révéler quelques écrivains talentueux...
De l'autre côté de l'Atlantique, Motorman est le genre d'ouvrages que l'on se passe de main en main, échangeant avec chaque lecteur hypothèses et convictions à propos de ce texte fou, effrontément novateur. Les écrivains contemporains vénèrent l'oeuvre de David Ohle, rédigée en 1972 et jusqu'à présent inédite en français. Une équipée fantastique dans une Amérique brûlée par deux soleils, un personnage à quatre coeurs (!), brisés par un amour décevant. Culte et indispensable.
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Cette nouvelle édition d'Insomnia: Une traduction nocturne tombe à pic. Parce que l'histoire d'amour qu'a vécu Rosie Pinhas-Delpuech avec Yaakov Shabtaï, écrivain israélien (1934-1981), s'incarne parfaitement dans les mots de l'auteure. Traductrice des oeuvres de son amant, elle découvre sa langue, l'hébreu, et la fait peu à peu sienne. Rosie Pinhas-Delpuech est née à Istanbul, et a fait du français sa "langue père". Avec Insomnia, elle découvre l'usage de la parole, « une petite musique unique, chacun a la sienne, quand on la perd on est perdu. »
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Jean-Jacques Bonvin le confesse volontiers: il s'est intéressé au mouvement Beat tardivement, alors que ses représentants n'étaient plus que quelques uns: Ginsberg, Burroughs... Mais la passion ne se mesure pas à l'aune des années, et l'auteur poursuit avec ce roman la silhouette enflammée de Neal Cassady, héros sulfureux - Ginsberg lui dédicace Howl - de la bande. En chemin, alors que la machine à écrire claque dans le vent, il reconstitue l'époque du beat dans Ballast. Plus qu'un hommage, une part du mouvement.
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Il y a dans L'accordeur de silences une certaine pesanteur, et la nature du Mozambique, cadre du récit, y est sans doute pour quelque chose. Silvestre, veuf, "fait" grandir ses deux enfants sous le porche étouffant d'une autorité démesurée. Mwanito, l'un des fils, possède "un don pour ne pas parler, un talent pour épurer les silences" qui rend toute interaction avec le monde plus ardue. Mais décuple en contrepartie sa compréhension du monde et sa sensibilité aux faiblesses humaines. Ecoutez et vous verrez.
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Le vieil homme tient entre ses mains quelques bribes de souvenirs: deux lettres signées Mirka, la jeune adolescente avec laquelle il a découvert l'amour. Elle lui annonce sa grossesse, il la refuse en mettant un terme à leur relation. Trahison, que le vieillard tente d'expier, d'adoucir avant la fin en se confessant par écrit à son fils. Voyage mémoriel, puis physique lorsqu'il se rend sur les terres de sa lâcheté, le récit du vieil homme est rendu pénible par la culpabilité qui l'assaille: il se souvient de sa femme Olga, qu'il a rendu complice de ses compromissions. Avec L'Estivant, Orlos Kazimierz semble rédiger la retraite d'un personnage de Dostoïevski.
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"C’est en lisant une interview de Colum McCann parue dans le quotidien anglais The Guardian il y a quelques années que j’ai découvert Stoner de John Williams" se souvient Anna Gavalda, qui s'est empressée de traduire l'ouvrage de l'auteur américain injustement oublié. Stoner est le nom de famille du jeune William, envoyé à l'université par un père surprotecteur, le jeune homme va peu à peu s'écarter du chemin qui lui a été tracé pour suivre les détours de la littérature et des arts. Un roman de transgression, et non d'initiation, mené par une écriture brillante jusqu'à un dénouement d'une violence rare.
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Encore une fois, Mo Yan nous entraîne dans la province du Shandong, sa terre d'écriture, où il avait enraciné son dernier ouvrage traduit en France, La dure loi du karma, conte kafkaïen empli de verve et de finesse. Mo Yan revient avec Grenouilles à un style plus classique, qui pèse un peu trop sur un récit déjà grave: un écrivain chinois correspond avec un collègue japonais, le père de celui-ci ayant autrefois pris en otage la tante de l'auteur chinois. Les deux hommes échangent leur vision respective de la guerre, chacun reprochant à l'autre, dans un croassement, les griefs d'un pays entier.
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Face aux décisions de ses supérieurs, Brandon est désarmé: il ne lui reste plus qu'à surveiller la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, guettant une des chimères terroristes qu'on lui a appris à repérer. Bientôt, ses quelques convictions s'évanouissent, les caméras de sécurité prennent sa place et le cantonnent à l'arrestation aléatoire d'immigrés. Jim Lynch, journaliste averti, fait le portrait d'un ersatz du Lennie Small de Des Souris et des Hommes, devant un décor politique marécageux où s'enlisent les libertés.
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En 1975, Jacques-Pierre Amée publie Hébuternes, un premier ouvrage qui remporte vite tous les suffrages. A peine trois années plus tard, le jeune homme a quitté Paris pour s'intaller dans les Alpes de Haute-Provence. De nos jours, le bruit court qu'il serait dans le Jura. Peu importe le lieu: dans Le ciel est plein de pierres, il y a quelque chose qui transcende l'espace et influence nos existences. Le destin? Le mot est fort, puissant, destructeur, comme une lourde pierre.
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Que ferait Jésus s'il réapparaissait en plein New York, en 2011? Le jeune et brillant James Frey répond à sa façon à la question en imaginant Ben Jones, Christ moderne, désabusé et conscient de l'erreur de son Père: avoir créée l'Humanité. Toutes les catégories de la population new-yorkaise parlementent avec Jones, qui démasque rapidement leurs vices cachés. Le dernier testament de Ben Zion Avrohom est un roman intelligent, et surprenant, non pas par provocation, mais grâce à une écriture qui pastiche avec respect les textes sacrés, nous procurant un enseignement par le décalage.
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Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c
Légende photo : en haut de gauche à droite : Deloupy (Les Arènes), Carole Maurel (Glénat), Pierre Van Hove (Delcourt/La Revue Dessinée), Sébast
La Centrale Canine décerne chaque année son Prix Littéraire aux 3 meilleurs ouvrages mettant à l'honneur la relation humain-chien.