Emile Zola et son oeuvre-somme: "les Rougon-Macquart"

"Les Rougon-Macquart", 20 titres de référence publiés entre 1871 et 1893 avec des titres aussi connus que "Nana", "L'Assommoir" ou "Au bonheur des Dames".

Un projet littéraire gigantesque:

Reconstitution presque complète de la vie sous le Second Empire par le biais de la famille Rougon-Macquart, famille marquée et conditionnée par son époque et les transformations du Second Empire, voire le début de la Troisième République:

A savoir début de l'industrialisation avec le rôle prédominant des chemins de fer, les bouleversements liés à la politique de la ville, les tensions internationales sous le Second Empire, les bouleversements sociaux, culturels ou politiques ...

Projet pharaonique de romans-sommes bien dans l'air du temps et l'apogée des styles romanesques réalistes, voire naturalistes. C'est aussi l'apogée du style littéraire de Zola et de son immense talent.

Dans ces romans, on retrouve ainsi difrférentes figures tutélaires et une généalogie marquée par un déterminisme fort et puissant (exemple concret d'Eugène Rougon).

Romans naturalistes et politiques:

Romans qui courent sur environ 5 générations et qui décrivent bien l'état de la Société sous le Second Empire (1851-1870). Style littéraire marqué par le Naturalisme, dont Emile Zola est la figure de proue. Pour Zola, il s'agit "d'être purement naturaliste, voire physiologiste" dans le sens plein du terme.

Certains de ces romans se révèlent être de véritables chefs d'oeuvre littéraires comme "L'Assommoir" paru en 1877, ou "Au bonheur des Dames"paru en 1883 et "Germinal" en 1885.

Zola nous dépeint tous les aspects de la Société du Second Empire, tout ses aspects sociaux, du sous-prolétariat industriel au bordel des Beaux-Quartiers, en passant par les affairistes ou les politiques du Second Empire.

Ses romans sont passionnants, car ayant une logique interne propre, des personnages aux traits bien marqués et bien conditionnés par leurs milieux sociaux. Romans sous influence, influence naturaliste bien sûr, mais surtout influence balzacienne ("La Comédie Humaine" plus précisément...).

On peut dire qu'Emile Zola fait oeuvre politique, voire d'écrivain engagé, très engagé. Il dépeint les fastes, les cruautés sociales, politiques d'une société (le Second Empire) corrompue par l'argent, les affaires troubles, viciée politiquement (à l'exemple de son roman le plus politique "son excellence Eugène Rougon" ou même "la conquête de Plassans" paru en 1874).

Dans ce dernier roman, on voit l'abbé Faujas s'installer dans sa nouvelle ville d'affectation, Plassans, s'y faire des relations et petit-à-petit y faire son trou jusqu'à conquérir la ville aux élections. En fait, cet abbé n'est qu'un agent du pouvoir impérial, chargé de conquérir politiquement une ville très rétive à l'influence bonapartiste. Cet abbé s'installe chez Marthe et François Mouret, gagne la confiance de Marthe, la soumet à sa cause religieuse (et politique) jusqu'à faire éclipser son mari François (jusqu'au drame final). Roman impressionnant car montrant la duplicité de cette Société du Second empire, bigote, facilement manipulable et influençable par le pouvoir en place.

On peut donc parler ici  de roman politique et de combat d'un Zola qui choisit clairement son camp.