Le livre est conçu tel un "livre-outil" et recouvre un essai réalisé à la croisée des chemins, dans un champ pluriel et selon une approche interdisciplinaire -au regard du symbole et de la concrétude. Ou encore, de l'homme peu ou prou paradigmatique et de l'individu singulier (sous un regard qui prit ses bases dans la philosophie existentialiste).
I l s'agit de relever les arguments et positions de nombreux spécialistes francophones et anglo-saxons attachés aux entrelacs des différents domaines concernés : une vingtaine de pratiques inscrites dans le champ technoscientifique ou biomédical, quelques 250 auteurs et près de 500 extraits ou citations sont ici comparés, analysés et commentés.
Par ailleurs, la dernière section questionne le corps et l'espèce (reconstruction, transfiguration, métamorphose ou bifurcation) pour articuler ensuite les techniques opératoires y rapportées à une théorie de l'homme en son humanité - avant de les associer aux ruptures multiples et aux poussées violentes de nos sociétés. A cette aune, une déconstruction constructive de la bioéthique s'est peu à peu imposée au regard d'une éthique tout en déclinaisons et fondamentalement anthropique…
Car ces comparatifs argumentaires réalisés, la question s’est formulée d’elle-même : la bioéthique existe-t-elle ou n’est-elle qu’un miroir aux alouettes offert par les zélateurs d’une technoscience avide de réalisations ? Ou encore, n’est-elle qu’une illusion ?
Mais alors, une illusion nécessaire qui devrait prendre corps en une construction normative et s’asseoir sur la conscience de la fragilité et de la vulnérabilité : fragilité de l’humanité qu’un rien, finalement, fait plonger dans l’inhumanité ou dans le mécanisme totalitaire ; vulnérabilité des objets soumis aux techniques et aux pouvoirs de l’homme (embryons, fœtus, espèce). Fragilité des équilibres du vivant et de la nature ; vulnérabilité des animaux objectivés. Fragilité des constructions identitaires et personales, des émotions et sentiments ; et vulnérabilité des réseaux symboliques. Une construction donc, qui se distinguerait de l’éthique par son inscription juridique. Et cela quand le droit, cet artefact, se situe à l’intersection (ou naît de l’articulation ?) de l’éthique et du politique – de l’éthique et du socio-économico-politique (la Praxis). Quand aussi le droit, par sa désignation de la norme et sa réalité plus ou moins contraignante, assure et rassure l’individu (…). Quand enfin et de plus en plus souvent, il pose l’espèce en référent : pour le meilleur d’un monde cohésif facteur de valeur et garant d’un hors-champ (hors emprises) ; et pour le pire d’une réduction biologique/eugénique de l’humanité - car, P. Descamps n’a pas tort, la perspective est en tangente.
La paillasse donc…
…...Où la vie se fait, se jauge et se défait : refaite, parfaite si ce n'est contrefaite, en pièces détachées ou rapportées.
…...Où les techniques s'enchaînent et parfois se déchaînent.
…...Où la question partout présente est celle du sens - de l'homme en son existence, de l'humain en sa signifiance.
...Où la bioéthique se perd quelquefois en arguments réversibles ou contradictoires, calculs utilitaristes, consensus fades et moratoires mous.
Sommaire :
Section I : PMA : moteurs, objets, dérives.
I Introduction
II Argumentation et confrontation argumentée
-Arguments, référents et systèmes de valeur(s)
III Désir d’enfant, propositions technologiques et impacts socio-anthropologiques…
IV L’embryon : statut et signifiance
V Des mots et des maux : diagnostics prédictifs
VI Eugénisme, eugénique, eugénie
VII Clones, miroirs, mirages
Section II : Transgenèses, métamorphoses et éthique multipolaire
T2/I Thérapie, transgenèse, chimérisme et métamorphose
T2/ II Génétique, gène mythique
T2/ III Corps, corps-moi et corps de moi….
T2/ IV Deux théories de la technique : entre délivrance et aliénation
T2/ V Ethique ou bioéthique ?
Sujet individué / individu-sujet
Condition humaine
L'homme gardien de l'homme?
Sens, signifiance et projet-humanité
Humanisation
Transgressions
L'homme de "l'entre-deux"
Humanisme
Doubles-noeuds
Paradigme
Technosciences et "dividu"
Identité?
Ethique
T2/VI (In)conclusion
T2/VII Index des noms propres
T2/3 Références et sigles bibliographiques
Extrait 1:
« (003) Au reste la souffrance est partout. Partout des demandes ou des appels – bouteilles jetées dans une mer mourante. Et puis, venant à leur rencontre ou les devançant pour quelquefois les inventer, les possibles technoscientifiques ou biomédicaux….
Et de nous promettre une vie plus longue, plus dense, plus belle. Et de nous dessiner un avenir radieux : bien-être, égalité (inscrite au cœur de génomes manipulés ou reprogrammés), découvertes et conquêtes (d’autres possibles, d’autres univers).
Mais il y a les décrépitudes, les errances et les misères. Les conflits, les guerres et les concurrences débridées qui font couler un sang déjà presque tari de s’être trop dévidé. Les catastrophes naturelles augmentant en intensité quand ce n’est en nombre. Les épidémies planétaires se multipliant, les inégalités se creusant. Pollutions, disettes, famines. Et extinction des espèces, raréfaction des énergies fossiles, diminution de la fécondité masculine.
Alors, techno-enthousiastes et techno-sceptiques, mais aussi technophiles et technophobes, s’affrontent…
(004) Confronter, analyser et commenter : cet essai met en relation les différents arguments propres aux champs bioéthiques – au regard de la biomédecine ou de l’anthropotechnie.
Il s’agit en cela d’observer le contexte social (ou sociétal) et les substrats conceptuels ou référentiels dans lesquels prennent place les techniques et leurs évaluations.
Par suite, nous proposons un face-à-face : d’argumentations, de réflexions ou d’interprétations, de mises en garde aussi. Nonobstant, nous ne prétendons pas à l’exhaustivité, le travail se veut exemplatif. Par ailleurs, nous illustrons nos propos de nombreux extraits (nécessairement décontextualisés) empruntés aux partisans, opposants et autres observateurs des pratiques évoquées. Il ne s’agit pas d’inscrire ceux-ci dans des catégories qu’ils refuseraient vraisemblablement, leur pensée est souvent plus complexe qu’une partition caricaturale départageant technophiles et technophobes ; et leur position plus ambivalente et plus longuement ou mieux argumentée que ne le laissent supposer quelques bribes éparses. Néanmoins, leur argumentation significative s’intègre en cette étude pour éclairer les débats ou en révéler les soubassements. En outre, il ne s’agit pas ici d’étudier ces auteurs, nous renvoyons pour cela le lecteur à la richesse des textes originaux. Nous espérons toutefois ne pas avoir trahis ces nombreux intervenants et leur présentons d’ores et déjà des excuses si d’aventure ils se trouvaient peu ou prou contraints en leurs pensées ou intentions. », L'éthique sur la paillasse
Extrait 2 :
« T2 / II - Génétique, gène mythique :
Le souci eugénique ou le progressisme génético-humaniste, comme la volonté Eugéniste, l’illusion clonale ou encore la tendance transhumaniste, reposent pour une part importante sur une croyance particulière eu égard au fonds génétique de l’individu : où le gène serait susceptible d’infléchir la nature quintessentielle de l’homme. Pourrait déterminer sa personnalité et construire une matrice propre au bonheur. Et encore, pacifier les relations humaines et harmoniser le substrat sociétal – pour le meilleur, conservant créativité jouissive ou porteuse et libre-arbitre pratique - en une perspective hyper déterministe où la liberté personnelle/personale n’existe pas ou pas vraiment.
A- Perspectives :
En ces positions et conceptions, l’abord est décisif : soit l’attention est portée sur le substrat, soit elle est portée sur son insertion dans un monde matériel, relationnel et affectif. Soit elle est portée sur la matière, soit elle est portée sur sa réappropriation. Portée sur le donné, ou sur son devenir pluri-déterminé. Sur le fait, ou sur la signifiance. Sur la vie phénoménale, ou sur l’existence signifiée. Choix, donc, du point jugé déterminant : là celui de l’incontournable matérialité de l’homme et des enchaînements de causalité, ici celui de l’alchimie, de l’équation plurielle des interférences. Cependant, selon les options privilégiées, les conclusions et développements opératoires (en matière de constructions personales, d’actions sociales ou culturelles, d’éthique et de liberté) diffèreront nécessairement.
B- La vie en équation… ↔oppo↔ …La vie en organisation :
(108) La vie résulte des propriétés duplicatives/réplicatives de l’ADN… ↔oppo↔ …La vie comme phénomène (ou métabolisme inscrit dans un devenir) est le fait d’une organisation hasardeuse, factuelle, fonctionnelle, reproductible : l’ADN est son matériau.
(109) La vie, l’organisation cellulaire, la spécialisation tissulaire, la structuration de l’encéphale et finalement la conscience produite par les communications, relations et boucles diverses des neurones relèvent, en leur développement comme en leur mode et fonctionnalité, de la traduction (protéique) d’un programme (moléculaire) : quels que soient les événements épigénétiques et environnementaux, ils portent toujours sur un donné initial déterminant un ensemble de possibilités ou de possibles pré-établis... ↔oppo↔ …La vie, l’organisation cellulaire, la spécialisation tissulaire, la structuration de l’encéphale et la conscience relèvent tous en en leur mode, fonctionnalité et signifiance d’une émergence : où la cellule ne résulte ni d’un plan ni d’un projet (de cellule) mais d’un ensemble d’interactions (moléculaires) locales ; où la structure complexe émerge d’un collectif ; où la forme se conforme d’un totalité contraignante[1]; où l’organisme s’organise d’une sociétalité (cellulaire) tandis que la pensée émerge des activités locales d’un groupe de neurones (soumis à un environnement et pris dans un ensemble d’interactions) – cf. R. Chandebois, M.-C. Maurel et P.-A. Miquel (sociétalité cellulaire), P. Sonigo et J.-J. Kupiec (sélection darwinienne), ou encore I. Stengers (notion d’émergence et d’occasion) : «une occasion ne résulte pas d’un plan, mais a besoin de quelqu’un qui la saisisse. Et ce quelqu’un est également transformé par ce qu’il saisit (…). / Un Dieu «amateur d’occasions», qui ne décide pas mais pour qui l’occasion seule importe, ne permettrait pas seulement de lutter contre le pouvoir attribué aux «causes» en biologie, mais pourrait aussi faire valoir d’autres manières de passer de l’histoire des vivants à l’histoire des humains.», R, n°14, 22-23.
(110) Le gène est le support de la vie… ↔oppo↔ …Le gène est une structure inerte : on ne peut saisir la vie dans l’inerte ; et pas plus le mouvement dans l’immobile, le devenir dans l’état, la multitude dans l’échantillon, la variance (ou la variabilité) dans une moyenne statistique – cf. P. Sonigo : «(…) l’hérédité est liée (…) à la reproductibilité de phénomènes aléatoires (…). Rien n’est transmis à proprement parler : les mêmes causes reproduisent les mêmes effets (…) Molécules et cellules sont autant de lancers de dés qui sous-tendent la reproductibilité que nous observons au niveau de l’organisme. (…) l’hérédité n’est pas écrite dans le dé, elle résulte du nombre de tirages. De la même façon, l’hérédité n’est pas écrite dans l’ADN. Elle résulte des tirages de la sélection naturelle.», NDNG, 194. Il s’agit conséquemment de se baser sur le complexe hasard-sélection quand celui-ci s’effectue dans un écosystème disposant d’une quantité de nourriture que les vivants (habitants, organites, organismes) devront pouvoir utiliser : «le résultat ne préexiste pas. Les transformations sont arrêtées par une cause (…) qui est sans rapport avec le résultat et pourrait stabiliser une autre forme. (…) Le modèle de hasard-sélection (…) privilégie la différence des êtres. Il nous dit que ce qui existe est le résultat temporaire du seul mouvement de la matière. (...) On découvre ainsi une autre théorie (…) dans laquelle la liberté remplace le déterminisme.», NDNG, 13-14
(111) L’unité de sélection n’est pas individuée/individuelle, mais proprement génique (ou chromosomique) - cf. P.-H. Gouyon, J.-P. Henry et J. Arnould soutenant que «Les individus sont des artifices que les gènes ont inventés pour se reproduire» - introduisant à chaque niveau (dans tous les processus et dans tous les comportements) le thème du conflit : entre génome nucléaire et génome cytoplasmique, entre segments ou séquences géniques (introns/exons/transposons) et entre gènes : «Le génome contiendrait même de nombreuses traces de conflits passés, en particulier sous la forme de séquences aujourd’hui «vaincues», empêchées de mettre en œuvre leur machinerie de multiplication, mais qui ne demanderaient qu’à s’exprimer à nouveau…», AduG… ↔oppo↔ …(JW) Les théories développées à partir d’un principe de sélection génique mésestiment l’inscription de la vie primitive dans la cohérence peu ou prou entitaire: à l’origine, ce n’est pas une information-matière qui se transmet, c’est un tout-structure qui assure la présence d’un autre tout-structure dans un moment futur où la source n’existera plus comme telle – et qui assure cette présence par propagation de support-structure (de gène) contraignant l’advenir et le devenir protéiques qui le contraignent en retour. Dans ces circonstances, l’individu n’est pas produit par les gènes en fonction d’une finalité génique (de transmission) mais l’organisme individué est tel en son organisation (structure réactive/réactionnelle) qu’il peut, de fait, assurer la continuité de sa forme opératoire - sachant qu’avec la conscience apparaîtra une organisation active.
(112) La vie en son émergence ignore tout de la Liberté – est même son autre dès lors que tout est réactions et réactivités chimiques. Elle est inscrite dans le mécanisme des lois physico-chimiques… ↔oppo↔ …La liberté naît avec et de la vie : celle-ci lui fournit (en son mode duplicatif soumis à l’erreur ou à la variation, en ses mutations ou en son devenir et son adaptabilité) ses conditions de possibilité qui s’actualiseront avec la conscience.
(JW) La Liberté relève d’une mise à distance (mise en représentations, en sens et en œuvre). Cependant, si sa majuscule (Liberté ou Idée-Liberté) est condition de possibilité d’une saisie opérante des latitudes ou occasions offertes par les minuscules (libertés, libre-arbitre, choix), c’est dans le métabolisme que ces dernières s’enracinent (dans son ouverture). C’est dans la réplication (mutation, changement, bifurcation et équilibration) qu’elles trouvent leur possible. C’est dans la transformation des substrats qu’elles se manifestent (leur propre substrat organique et le substrat nourricier). C’est dans la différenciation qu’elles se développent. Et les équilibres instables que l’homme vit, pressent et finalement découvre en son être avant de leur donner sens (intimité extériorisée et extériorité intériorisée, maintien et changement, matière et matière qui se fuit) trouvent leur possible dans les formes de vie primitives – dans le phénomène de la vie - cf. H. Jonas : «(…) c’est dans les sombres remous de la substance organique primitive qu’un principe de liberté luit pour la première fois à l’intérieur de la vaste nécessité de l’univers physique (…). Evidemment, il faut d’abord enlever toute connotation consciemment «mentale» au concept de liberté quand on en use à propos d’un principe si englobant : «liberté» doit désigner un mode d’être objectivement discernable, c’est-à-dire une manière de mettre en œuvre l’existence (…)», PdeV, 14-15[2]. Et liberté ou sentiment de liberté, comme aussi contingence et gratuité ontologiques, comme encore reconnaissance de l’Idée-liberté, sont fondamentaux au regard de l’engagement anthropique, de l’assomption de responsabilité, de la possibilité éthique et du choix existentiel – de la réalité personale, de la densité existentielle et de la signifiance individuelle. Comme le souligne A. Kahn, «Le sens moral germe sur le terreau du sentiment de liberté auquel conduit l’évidence d’un choix au sein d’une société humaine.», HceRP, 22 », in 'L'éthique sur la paillasse... Ou l'aporie bioéthique'
L’ouvrage s’adresse aux différents professionnels, certes ; mais aussi aux étudiants, chroniqueurs et autres passionnés des nombreux champs y circonscrits (éthique, bioéthique, sociologique, philosophique, psychologique voire psychanalytique, anthropologique donc, et médical) –existe également en livre électronique, avec les divers avantages (pratique, écologique et économique) y associés ….
Ça parle de quoi ?:
'Livre-outil' analysant les différents arguments et argumentaires propres aux champs bioéthiques ... ... pour aboutir à une déconstruction reconstructive de la bioéthique
On offre à qui ?:
Universitaires, étudiants, journalistes et autres commentateurs... Ou encore à tout curieux de ces domaines, mais sérieusement motivé
Et aussi, pour conclure:
A lire, pour entamer un tour d'horizon des différents auteurs intervenant en ces matières et entrer résolument dans leurs argumentations. Existe en livre électronique
Site de l’éditeur
http://www.edilivre.com/doc/20538 , version papier ou version électronique -les 50 premières pages (sur 620) y sont en lecture libre, permettant d'en évaluer l'intérêt au regard d'implications particulières...
Disponible en de nombreuses librairies en ligne : librairiedialogues.fr , abebooks.fr, furet.com (Le Furet du Nord), amazon.fr, etc.
Broché ou livre électronique.
Peut être commandé auprès de tout libraire qui se respecte....
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