C’est une longue histoire qui a germé et mûri dans ma tête depuis maintenant une quinzaine d’années. Une petite lumière qui ne s’est jamais éteinte au plus profond de moi. Une lueur que j’ai toujours préservée, qui ne pouvait s’éteindre que par l’accomplissement de ce projet qui me tenait tant à cœur. A cette époque, nous vivions heureux, soudés. La vie s’écoulait avec insouciance, sans souci du lendemain. Dire que tout glissait sans aucun problème serait un peu utopique de ma part. Quelle famille n’a pas plié un jour sous le poids des fardeaux! Quelle famille n’a pas traversé ces longs méandres qui jalonnent notre route quotidienne !
Notre fils Yohann fêtait bientôt ses vingt-deux printemps. Depuis un moment, il se sentait fatigué et ne dégageait plus cette énergie qu’il savait si bien transmettre autour de lui, à l’image de ses deux sœurs, Aurélie et Céline. Notre inquiétude grandissait intérieurement et nous décelions depuis un moment des indices, des signes alarmants qui ne trompaient pas. Sa santé qui se dégradait lentement, nous préoccupait beaucoup. Nous nous efforcions tous les quatre de le réconforter, de trouver les mots justes pour le rassurer. Suite à de nombreuses prises de sang et examens complémentaires, le docteur décida d’hospitaliser Yohann qui s’affaiblissait de jour en jour. Ses forces le lâchaient inéluctablement et, déjà, les prémices de sa maladie commençaient à le dévorer.
Quelle était longue l’attente dans cette salle froide et terne de l'hôpital ! Les aiguilles de l’horloge égrenaient inlassablement le temps qui paraissait suspendu à une mauvaise nouvelle. Après ce sursis interminable, nous percevions derrière la porte des pas déterminés qui se rapprochaient dans ce couloir imaginaire. Ce bruit de talons de plus en plus pressants qui se dessinaient dans l’inconnu, stoppèrent net derrière la porte. Ce long silence angoissant augurait le pire. Un homme d’une cinquantaine d’années entra dans la salle, sûr de lui et déterminé.
- Bonjour madame, bonjour monsieur.
- Bonjour docteur... Comment va Yohann ?
Le médecin s’assit lentement derrière la table et nous regarda un peu gêné en tripotant exagérément son stylo. Était-ce une peur, une appréhension qu’il cherchait à dissimuler ? La vérité était au bout de ses lèvres.
Après de brèves présentations, le verdict tombe comme un couperet, sans ménagement, sans compromis, d’une violence inouïe, presque habituelle pour cet homme. D’un regard lucide et inquiet, il nous assène une phrase que je n’oublierai jamais.
- J’ai une mauvaise et une bonne nouvelle... Les examens ne sont pas bons du tout …Votre fils a une leucémie foudroyante... Mais le diagnostic a été décelé à temps... C’est la bonne nouvelle.
Tout s’est figé à cet instant précis et je n’arrive toujours pas à trouver les mots pour exprimer ce que nous avons ressenti. Une chape de plomb s’abattait sur Yohann, sur notre famille. Nos regards inconsolables se sont croisés longuement. Une larme glissa sur la joue de ma petite femme, puis une deuxième qu’elle dissipa délicatement de sa main toute tremblante. Nous étions anéantis, incapables de sortir le moindre mot.
- Ne vous inquiétez pas, Yohann est pris en soin intensif et nous allons attaquer très rapidement un traitement lourd. Il y a beaucoup de types de leucémie mais celle-ci se soigne bien.
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