Croisé Rebecca Latté, dans Paris. Sont remontés à ma mémoire les personnages extraordinaires qu’elle a interprétés, femme tour à tour dangereuse, vénéneuse, vulnérable, touchante ou héroïque – combien de fois je suis tombé amoureux d’elle, combien de photos d’elle, dans combien d’appartements, au-dessus de combien de lits – j’ai pu accrocher et qui m’ont fait rêver. Métaphore tragique d’une époque qui se barre en couille – cette femme sublime qui initia tant d’adolescents à ce que fut la fascination de la séduction féminine à son apogée – devenue aujourd’hui ce crapaud. Pas seulement vieille. Mais épaisse, négligée, la peau dégueulasse, et son personnage de femme sale, bruyante. La débandade. On m’a appris qu’elle s’était convertie en égérie pour jeunes féministes. L’internationale des pouilleuses a encore frappé. Niveau de surprise : zéro. Je me roule en PLS sur mon sofa et je réécoute Hypnotize de Biggie, en boucle.
Cher connard,
J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve, je t’écris. Je suis sûre que tu as des enfants. Un mec comme toi ça se reproduit, imagine que la lignée s’arrête. Les gens, j’ai remarqué, plus vous êtes cons et sinistrement inutiles plus vous vous sentez obligés de continuer la lignée. Donc j’espère que tes enfants crèveront écrasés sous un camion et que tu les regarderas agoniser sans rien pouvoir faire et que leurs yeux gicleront de leurs orbites et que leurs cris de douleur te hanteront chaque soir. Ça, c’est tout le bien que je te souhaite. Et laisse Biggie tranquille, bouffon.
C’est virulent. Je l’ai cherché. Ma seule excuse est que je n’avais pas pensé que vous me liriez. Ou peut-être que je l’espérais, au fond, mais sans y croire vraiment. Je suis désolé. J’ai effacé le post, et les commentaires.
Mais quand même, c’est virulent. D’abord ça m’a choqué. Ensuite, j’avoue, ça m’a fait beaucoup rigoler. »