– Putain, mon mascara est sec !...
C’était toujours pareil. Lorsque tout était enfin prêt, un petit détail venait tout gâcher. Le grain de sable dans l'engrenage. L'insupportable imprévu.
Charlotte enrageait. Les invitées n'allaient pas tarder. La maison était rangée. Le frigo rempli, tout comme le bar.
Le maquillage n'avait jamais été son point fort. Nulle sœur, nulle mère ne lui avait enseigné ces petits gestes que les femmes connaissent par cœur. En principe. Un trait de crayon au ras des cils. Un peu de blush sur les joues. Parfois, une couche de rouge sur les lèvres, du bleu sur les paupières, du rose sur les ongles, et voilà le travail. La femme est parée.
Les quelques spécimens qu'elle avait croisés ne lui avaient pas été d'un grand secours. La plupart traînaient leur féminité comme un boulet. Elles faisaient avec. Tout au plus. Trop occupées qu'elles étaient à se fondre dans le paysage.