Pages 243, CHAPITRE IX
- Où tu avais l'intention d'aller, sans me prévenir, dit-il d'une voix dangeureusement douce.
Elle s'efforça de lui répondre aussi naturellement que possible, sans perdre la face pour une fois en sa présence. Elle se dit qu'elle n'avait plus rien à perdre désormais.
- Je m'en vais, tout simplement, dit-elle sans ciller.
Il éclata de rire d'une manière cynique et méprisante qui fit froid dans le dos dela jeune femme. Connaissant son cynisme, Kath s'attendait à tout de sa part.
- Tu t'en vas, tout simplement, répéta-t-il, et puis-je savoir où tu vas ?
- Je crois que cela ne te regarde plus, dit-elle toujours aussi stoïque.
- Dois-je comprendre que tu me quittes ?
- Oui, dit-elle sans rien ajouter de plus.
- Laisse-moi deviner, dit-il ironiquement, tu vas ensuite demander le divorce, n'est-ce pas ? Kath ne répondit pas. Il s'approcha encore plus près d'elle et lui hurla dans l'oreille:
- Je t'ai posé une question: tu as l'intention de demander le divorce, oui ou non ?
Elle trembla, ferma les yeux et répondit avec une voix étranglée:
- Oui !
- Oui ! s'exclama-t-il toujours en hurlant dans son oreille. Puis il se mit en face d'elle en la fixant dangeureusement, est-ce qu'il t'est venu à l'idée que moi je ne souhaitais peut-être pas divorcer ?
Kath comprit qu'il était préférable pour elle de ne plus rien dire afin d'éviter que la situation ne s'envenime davantage.
- Réponds-moi, cria-t-il le visage si près de celui de sa femme qu'elle ferma les yeux de nouveau pour ne pas voir la rage qui déformait son visage. Elle avait l'impression que son sang s'était refroidi dans ses veines.
- Tu vas remonter tes valises dans la chambre et redescendre me servir à manger. J'espère que la prochaine fois, tu réfléchiras par deux fois avant d'envisager un instant pouvoir me quitter, dit Adams en se dirigeant vers la cuisine. Kath resta interdite, se refusant, malgré sa peur, à obéir. Elle savait ce qui l'attendait si elle renonçait à partir. Elle ne voulait plus revivre toutes ces humiliations. Elle était prête à tout pour retrouver sa liberté et sa dignité. Sans hésiter, le courage prenant le pas sur la peur, elle empoigna ses valises et se dirigea d'un pas décidé vers la porte.
Avant qu'elle ne l'atteigne, Adams se précipita vers elle et lui empoigna le bras si violemment que ses valises lui échappèrent des mains. Il la traina jusqu'au salon et la projeta avec violence sur l'un des fauteuils qui se trouvait en face de lui. La jeune se releva aussitôt, se refusant à céder à la panique.
Hors de lui, il la giffla à toute volée. Kath retomba à la renverse dans le fauteuil, complètement sonnée. Des larmes lui coulèrent sur les joues. Malgré tout, elle le fixa et dit dans un souffle...