Lucienne a soixante-seize ans et vit seule à
l’entrée d’un petit village du Sud-ouest
de la
France. Elle est veuve et n’a pas beaucoup de compagnie en
dehors
de ses lapins et de son aide ménagère, Yvonne,
qui vient
le vendredi.
Elle a pris l’habitude
d’aller au
cimetière tous les jours pour papoter avec son
défunt
mari Edmond et partager avec lui ses angoisses, ses pensées
sur
la vie quotidienne mais aussi sur la vieillesse, la solitude, le monde
moderne et ses nouvelles règles. Souvent elle lui
décrit
avec humour sa vision et les travers du monde contemporain.
Depuis la dernière guerre,
elle a vécu
une existence monotone rythmée par les saisons et les
travaux de
la ferme, les visites chez le docteur ou les courses chez le boucher.
A petits pas, elle nous laisse
découvrir son
intimité, son passé, l’accident qui a
tué
Edmond et le grand trou qui remplace sa jeunesse effacée par
l’amnésie à l’âge
de dix-huit ans.
Sa nouvelle amie Églantine
est une parisienne
un peu délurée qui a eu une vie bien remplie,
passionnante, pleine de sorties, d’amants, de
soirées, de
spectacles et de bijoux. Leurs conversations vont éclairer
Lucienne qui va prendre peu à peu conscience de la
médiocrité de son
existence.
Le départ brutal de Joseph, un clochard auquel elle donnait un abri depuis le début de l’hiver et à qui elle s’était attachée, la bouleverse si profondément qu’elle prend une série de décisions à l’emporte-pièce qui ne seront pas sans conséquence.
Ces actes de liberté l’amèneront chez
les gendarmes
puis chez les fous … Qu’importe, elle est sur le
chemin de
ses origines et de son identité.