Stoïcisme froid au milieu des big-bangs. Distance critique pour trucider le « je ». Ne vous y trompez pas. La logique poétique saisit sa musique et son intensité dans le point faible voulu de la démarche, presque au bord d’une psychologie de l’absurde. Le cadavre du moi trouve sa résurrection dans la dégringolade artistique du raisonnement. Là même où commence la faille, source improbable néanmoins réelle d’un renouveau esthétique. Ce n’est donc pas sans une déchirure adroitement mise en bémol que Jean-Robert Léonidas décide de tomber sa tenue et son outillage d’homme en blanc, pour risquer de vivre exclusivement en littérature. Et avec grand bonheur. De cette cassure radioactive et libératrice de chaleur est née, dans le feu et la flamme, Rythmique Incandescente. Né à Jérémie, Haïti, Jean-Robert Léonidas a mené de front des projets d’écriture et une carrière d’endocrinologue aux États-Unis. Essayiste, poète et romancier, il collabore pendant longtemps à la rubrique culturelle de l’hebdomadaire Haïti-Progrès (New York). Plus récemment, à travers sa poésie, il fait sentir à maintes reprises, sur le site du Nouvel Observateur et glissant le long des nuques, le souffle haletant mais accrocheur et tenace, de son pays, de sa culture. Auteur de maints articles scientifiques, ce créateur polyvalent est à son septième ouvrage littéraire. Aujourd’hui, naviguant entre son patelin et ailleurs, il fait rimer horticulture et littérature. Son écriture, racine et floraison, est ancrée dans la Grand-Anse natale comme les arbres qu’il y plante volontiers. L’auteur en empore le parfum dans les salons du monde qu’il fréquente, sans saison ni coordonnées, ni lisières.