Anthologie des poètes français contemporains

  • Année de publication : 2016
  • Genres :
    Poésie
  • Nombre de page : 854 pages
  • Prix éditeur : 4,98
  • ISBN : B01N5K6QDC
  • Source : Amazon

Résumé

M. Edmond Rostand, né le 1er avril 1868, à Marseille, rue Montaux, commença ses études au lycée de cette ville, où il les poursuivit jusqu’à la seconde, et vint les achever à Paris, au collège Stanislas. Puis il entra à l’Ecole de droit et passa sa licence. En 1890, à vingt-deux ans, il publiait son premier recueil de vers : Les Musardises. Voici en quels termes un critique pénétrant, M. Augustin Filon, salua l’entrée du jeune poète dans les lettres : « J’ai gardé pour la fin Les Musardises, de M. Edmond Rostand, un poète de vingt ans qui parait pour la première fois devant le public… Ce volume des Musardises n’est pas un bouton, ni une fleur, mais un fruit délicieux ; ce n’est pas une promesse, c’est une véritable explosion de talent poétique ; avec cela, un accent nouveau, cette spontanéité, cette hardiesse, ce je ne sais quoi d’enlevé et de vibrant qui dut faire tressaillir, il y a près de soixante-dix ans, les premiers lecteurs des Contes d’Espagne et d’Italie. Des audaces étonnantes, des habiletés plus étonnantes encore. Sous cette exubérance, un esprit sain et bien conformé ; pas de névrose, rien de la décadence ; un joyeux et robuste appétit de vivre, nuancé de cette mélancolie où les âmes passionnées se reposent sans s’énerver. »

Dans les Musardises, il y avait le poète qui rit et le poète qui pleure ; il y avait aussi le poète qui aime. Toute une partie du livre, la dernière, « colle qu’on noue comme un bouquet pour ,couronner l’œuvre », était dédiée à l’Aimée. Les Musardises n’avaient pas plus tôt paru que le poète se mariait. Le 8 avril 1890, M. Edmond Rostand épousait Mlle Rosemonde Gérard, qui l’année suivante se révélait, elle aussi, au monde des lettres, par la publication d’un volume de vers adorables : Les Pipeaux [1].

Un hasard ayant mis M. Rostand en rapport avec M. de Féraudy, de la Comédie française, le poète soumit à l’artiste un acte en vers, Les Deux Pierrots, qu’il destinait à être joué dans un salon. Pour toute réponse, M. de Féraudy porte l’acte à M. Jules Claretie. L’administrateur du Théâtre-Français lit le petit ouvrage, l’aime, le reçoit d’avance. Malheureusement, le jour de la lecture au Comité on apprenait la mort de Théodore de Banville. Tout le blanc de ces pierrots parut noir, et des boules de deuil tombèrent dans l’urne.

Les Romanesques sont nés de ce refus. En annonçant à M. Rostand la décision du comité, M. Claretie demanda au poète de lui apporter un autre acte. « Je vous en apporterai trois, » répondit M. Rostand. Et il tint parole. Huit jours plus tard, le poète lisait à M. de Féraudy le premier acte des Romanesques. La pièce terminée, M. Claretie la fit recevoir par le Comité. Elle attendît deux ans son tour. La première représentation en eut lieu le lundi 21 mai 1894. Ce fut une révélation. « L’on se rappelle, écrit M. Jules Claretie, l’effet de surprise heureuse que firent sur les spectateurs ces vers amoureux, ces vers délicieux, murmurés par deux fiancés de dix-huit ans à l’ombre d’un vieux mur sous la joubarbe et les aristoloches. Ce fut une vision de jeunesse et de tendresse sous la rose lumière de la lune, et Sylvette et Percinet avaient comme des aspects de héros échappés do la forêt de Shakespeare, avec leurs caracos de satin et leurs habits de soie. Roméo écolier et Juliette colombinette. Et quelle langue, si allègrement française comme d’un Regnard qui eût mis en alexandrins la prose de Marivaux ! Ce fut là aussi que je vis combien le jeune poète avait — comment dire ? — le théâtre dans le sang. Il « indiquait » avec une précision admirable la façon dont il souhaitait que fussent dits ses vers. Il récitait, il jouait une scène avec la verve et la vérité d’un bon acteur de profession. » Les Romanesques valurent à M. Edmond Rostand le prix Toirac, décerné par l’Académie française à l’œuvre la plus remarquable jouée dans l’année au Théâtre-Français.

Nous avons dit que les Romanesques avaient attendu deux ans leur tour au Théâtre-Français...

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