Le roman suit exactement le même schéma narratif que Les Enfants de minuit : à l'aube de sa mort, le narrateur se lance sur un rythme effréné dans le récit de sa vie, commençant à la jeunesse de ses grands-parents pour arriver, essoufflé, au moment où il prend la plume. Même festin d'images, même réalisme magique, même sensualité, si ce n'est que le poivre a remplacé le chutney comme moteur du souvenir. Pourtant, il existe une différence marquée entre le roman de 1980 et celui de 1996 : Le Dernier Soupir du Maure se pose plus ouvertement comme la quête d'un centre identitaire. Moins morbide, ce roman semble suggérer que le centre nécessaire à l'enracinement du héros pourrait bien se trouver dans l'addition des figures féminines qu'il a croisées. Centre éclaté donc, mais centre tout de même. --Sana Tang-Léopold Wauters