"et de la blonde enfant..."

Ceci est l'extrait d'un ouvrage en préparation. C'est la biographie de mon grand-père. Je dépose cet écrit très modestement car je ne suis pas très sûr que le thème et la qualité vont convaincre votre jugement. Je tiendrai compte de votre avis. Je vous en remercie par avance.
Le ciel bas rejoint le sol dans la même couleur grise et les collines, distinguables jusqu’à maintenant se fondent dans un seul brouillard angoissant. L’absence de bruit accentue encore l’uniformité. La neige qui tombe depuis deux heures environ cache le chemin et seule sa connaissance des lieux lui permet de les diriger vers leur destination. « Elle ne tiendra pas, c’est sûr, mais en attendant elle nous complique bien les choses, pense Ernest. ». Il aurait préféré, malgré le plaisir qu'il a de la voir, que Marie-Louise vienne pas jusqu’à La Neuve. C’est une terre difficile, lointaine, et encore plus inaccessible dans la neige, cette neige qui surprend toujours les Provençaux. Pas tous sans doute méconnaissent cet élément, mais ceux qui vivent en bord de mer ou dans les premières collines, craignent cette mousse blanche, belle et froide. La neige ne fait pas peur à Ernest, car, dès son jeune âge, à Urtis, elle l’a accompagné pendant les hivers de froid sec, éclatante de blancheur, faisant plisser les yeux sous le soleil et disparaître les reliefs quand l’astre se cache.
Robert Biagiotti