Résumé
"J'ai une femme que j'aime et qui est en train de me quitter, et un fils de son premier lit que j'adore et à qui je n'arrive pas à dire la vérité." Jamais Nicolas n'a énoncé aussi clairement sa situation depuis que le rêve a tourné au cauchemar. Le rêve c'est la double rencontre-miracle qui a changé la citrouille en carrosse : "Je suis tombé amoureux de deux personnes en même temps, un vendredi matin, dans un bus d'Air France." Le cauchemar, c'est le besoin d'Ingrid d'enterrer vivant tout ce bonheur malgré son amour pour Raoul, son fils, et pour Nicolas. Qu'y comprendre ? Devant Sezar, l'étudiante iranienne apparue comme pour panser ses plaies ou comme la fée que Raoul veut voir en elle, il est soudain possible d'être lucide mais aussi de réintroduire le merveilleux au sein du drame.
Si Didier Van Cauwelaert connaît le succès que l'on sait, c'est sans doute pour cette force de vie inébranlable, ce passage à la lumière que comprennent souvent les grandes souffrances, et qu'il met à jour avec tant d'humour. Il a reçu le prix Goncourt en 1994 pour Un aller simple. --Laure Anciel