Leurs larmes chantent, parfois -Tangente, le fantôme de la tasse
" Dimanche, 17 heures
Demain c’est lundi.
C’est surtout boulot : se lever, se forcer.
Et s’arranger la façade à grands coups de fard à jouer faux –ça occupe.
C’est chiant mais ça occupe, mémoire émiettée au flou du miroir : des ombres, des éclats, quelques résonances aux reflets.
Je suis complètement accro à toi, tu sais ?
Accro aux souvenirs, à la douleur et aux peut-être morts ou enterrés.
C’est un replay incessant : tu ris, tu cours, tu m’embrasses.
Tu cours et je ris et tu m’enlaces.
M’embrases et m’en vagues de tes mains, de ton souffle, de ta bouche. Je réinvente ton corps du mien qui en tremble : le grain de ta peau, tes bras, tes épaules, tes gestes. Tes gestes et les murs tournent, j’entends nos voix au tourbillon d’une rengaine :
Do Do Ré Do Ré
Aux vagues, au flou, au Tout de nous –
O vague, O flou, à jeu d’août.
Do Mi La La La Mi Ré
La petite pizzeria d’Adriano, le vieux banc tagué, l’abribus, l’abri-nous…
Nous et la chanson de Romain.
Nous dans le square.
Nous de toi à Port-joie et nous de moi naufragée volontaire à l’océan-toi où je m’en roule et m’en saoule à la houle.
Tu peux rire ou pleurer mais j’y suis, tendre poison d’un pas de deux : toi et moi à l’angle d’un désir haut pointé…