Pour attirer les faveurs des Muses capricieuses, ou pour se détacher d'une réalité triviale et flotter dans les strates voluptueuses de l'oubli de soi, les écrivains, quelle que soit l'époque, ont parfois eu recours aux drogues pour déchloroformer leur art, ou les ont utilisées comme sujet central de leurs oeuvres. A l'occasion de la parution d'une édition Pléiade consacrée à Thomas de Quincey, auteur des Confessions d'un Anglais mangeur d'opium, voici une sélection de quelques ouvrages, forcément stupéfiants.
A l'occasion du bicentenaire de la naissance du poète, la Bibliothèque nationale de France présente une exposition passionante, Baudelaire, la modernité mélancolique. Plus de 200...
XXXV. Les fenêtres
"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne
voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre
fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus
fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée
d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins
intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir
ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée
déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose,...
Un hémisphère dans une chevelure (poème 17)
"Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures, ils contiennent de grandes mers dont les moussons...