Le Musée Bourdelle vient de rouvrir ses portes après sept mois de fermeture. La belle endormie située près de la gare Montparnasse se réveille sans avoir perdu de son charme. Le Musée offre une halte hors du temps, au milieu des sculptures et des salles baignées de lumière. En ce mois du Printemps des poètes, nul doute qu'une promenade dans ce lieu magique est un voyage porté par la poésie des œuvres.
« Ici la lumière tourne autour des sculptures, elle les dessine selon l'heure du jour et de la nuit. » Ainsi Jérôme Godeau, historien d'art et conservateur, parle-t-il de ce musée mythique datant du XIXe siècle, qui vient de rouvrir après sept mois de fermeture totale. Un événement sous le ciel parisien qui arrive à point nommé, au moment où Le Printemps des poètes bat son plein. Ici tout parle de poésie et de temps suspendu. Ici tout n'est qu'inspiration, élévation et volupté.
Légende photo : le nouveau parcours de collections. Photo © Nicolas Borel - Paris Musées
Si le Musée Bourdelle vient de rouvrir la totalité de ses espaces, après d’importants travaux de sauvegarde et de consolidation de son bâtiment le plus ancien, nécessaires à sa préservation. Le résultat est un vrai bonheur. Car même restauré et modernisé, le Musée-atelier de celui qui disait : « La sculpture, c'est du dessin dans tous les sens », n'a rien perdu de son charme, ni de sa patine. Les salles sentent presque l'encaustique, elles tournent autour d'un jardin qui respire le silence et la contemplation. Engagée par la Ville de Paris et Paris Musées, la rénovation de ce lieu emblématique a été opérée dans le respect du patrimoine architectural (elle a duré tout de même deux ans dont sept mois de fermeture totale). Elle aura permis de restaurer l'atelier du sculpteur et aussi de repenser complètement le parcours des collections. Ainsi, la collection des sculptures d’Antoine Bourdelle, riche de plus deux mille plâtres et autant de bronzes, trouve écrin à sa mesure. D'autant que la collection comprend également un ensemble de marbres, de terres, de grès ou de bois. Petit rappel : l'atelier reconstitué dans le musée était bien celui du sculpteur et cette importante collection a été constituée par deux legs majeurs : la donation effectuée en 1949 par Cléopâtre Bourdelle et Rhodia Dufet-Bourdelle à la Ville de Paris, puis le legs de la fille de l’artiste en 2002.
Légende photo : Dans le jardin du Musée. Photo © B. Fougeirol - Paris Musées
Quand nous déambulons au sein de l'atelier d'Antoine Bourdelle, nous ne pouvons qu'être saisis par la force de son geste. Sa capacité de traverser le temps et les siècles. C'est à cela qu'on reconnaît les grand artistes. Ils poursuivent leur existence indépendamment des modes. D'où il ressort que Bourdelle est définitivement un très grand sculpteur. Dans la filiation de Rodin, mais avec une audace dans le traitement de la matière et une volontaire recherche de l'énergie, derrière le beau, qui le rend singulier. Sa vierge en offrande, dont l'installation monumentale au milieu du jardin est un des points forts de la visite, est une œuvre majeure. Près de son arbre, telle qu'en son jardin, elle s'élance vers le ciel et dialogue avec les bâtiments voisins. Ici, le visiteur est un promeneur, le sculpteur, un poète du silence.
« Philippe Cognée. La peinture d’après » est le titre de l'exposition temporaire qui accompagne la réouverture du Musée. Comme un labyrinthe, le millier de petits tableaux qui composent Le catalogue de Bâle, œuvre centrale de cette exposition, propose un parcours mystérieux, une déambulation qui ressemble au visionnage d'un film au ralenti. L'art contemporain nous regarde, pendant que le peintre le transforme.
Et pendant ce temps, le Musée Bourdelle demeure.
Légende photo : Exposition« Philippe Cognée. La peinture d’après », in situ © Nicolas Borel
18, rue Antoine Bourdelle
75015 Paris
Téléphone : 01 49 54 73 73
L'accès aux collections permanentes du musée Bourdelle est gratuit et sans réservation dans la limite de la jauge autorisée.
Jusqu'au 16 Juillet : Exposition temporaire consacrée à Philippe Cognée : « Philippe Cognée. La peinture d’après »
Un nouveau café-restaurant baptisé Le Rhodia, prénom de la fille de Bourdelle, est accessible depuis le Musée
>Plus d'informations sur le site du Musée
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