Je partis me renseigner auprès du médecin pour savoir si ses troubles étaient ou non irréversibles. La réponse resta évasive, il fallait être patient. L’alcool détruit les neurones et visiblement, mon père en avait perdu quelques paquets. Sur les images de son IRM, on pouvait constater des zones sombres, à la fois sur le pourtour et à l’intérieur de son cerveau, qui montraient la quantité de matière définitivement disparue. Le docteur déclara :
— On peut dire que c’est une chance pour les alcooliques d’avoir un cerveau rétréci. Quand ils tombent sur la tête, ce qui arrive souvent, l’effet de masse d’un hématome sur le cortex est souvent minime, cela évite bien des complications.
Je n’étais pas sûre de pouvoir m’en réjouir.