EDUQUER SON CHIEN

Éduquer son chien de Pierre Paraire

"Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien."
Bien que cette phrase soit souvent attribuée à Lamartine (et occasionnellement à d'autres personnalités, dont le philosophe Blaise Pascal), il semble qu'elle soit d'origine anonyme. 
Pierre Paraire

INTRODUCTION
Vous venez d’avoir votre chiot et cette décision est mûrement souhaitée, donc vous êtes maintenant lié pendant plus d’une décennie et vous vous devez de l’accompagner au mieux comme un membre de la Famille.
Ce livre ira à l’essentiel, passant les chapitres du choix de la race et du comment le nourrir etc…
Ce livre est juste ce qu’il faut faire en quelques leçons pour bien éduquer son chien et passer toutes ces années de la meilleure façon possible.
Déjà préparez votre intérieur comme pour un enfant en bas âge afin de le garder en sécurité: câbles électriques, produits dangereux, objets fragiles hors de portée, comme tout ce qui peut attirer son regard pour des jeux non souhaités mais aussi les tapis etc… afin d’éviter qu’ils deviennent un « WC spécial chien ».

Une fois cette opération réalisée... : Comment éduquer votre chien sans crier? Comment faire pour que ça marche ? Comment se faire obéir sans crier ?
De nombreux maîtres, dont vous et moi, faisons partie, souhaitons éduquer nos chiens “à la manière douce” et donc, sans crier.
Mais l’expérience montre que ce n’est pas si facile.
Quels éléments nous font-ils défaut pour y parvenir ?
Peut-on vraiment réussir à éduquer sans crier grâce à un livre ?
Si vous criez trop souvent à votre goût, ou que votre chien ne vous écoute pas malgré tout, la balle est dans votre camp pour trouver une stratégie éducative qui fonctionne.

Parfois, lire ne suffit pas et je vous conseille de commencer par le chapitre 10 exceptionnel .

Dans ce cas, rejoindre un programme de formation et d’accompagnement dans un club canin peut vous aider à mieux maîtriser ces nouvelles stratégies éducatives et surtout, vous aider à les mettre en place au quotidien.

4 éléments pour réussir à éduquer son chien sans crier :
Tenir compte de l’âge et du développement de son chien. Plus celui-ci est âgé pour ne pas dire adulte et plus le travail sera long et difficile. C’est la raison pour laquelle le choix du chiot et de la race demeurent primordiaux. Ainsi et en premier lieu, il est indispensable d’avoir des attentes réalistes par rapport à l’âge et au développe­ment de votre chien. De façon générale, il faut savoir que dans la société, on a actuellement une certaine forme d’intolérance. Nous avons une vision du chien comme devant très rapidement se comporter en chien autonome et raisonnable. Cela vient notamment d’une certaine méconnaissance du développement normal d’un chien. Exemple : demander à un chiot de se dépêcher pour se mettre au pas et partir, ou de rester assis et manger sagement à l’ordre, être propre et silencieux sans travail et répétition n’est pas très réaliste.
Renseignez-vous sur le développement de la race de votre chiot en général et considérez le comportement actuel de celui-ci comme un indicateur de son stade de développement. Pour mieux se comporter, il a besoin de temps pour grandir et apprendre, donc enseignez-lui patiemment et avec bienveillance . On parle notamment de « discipline » positive comme méthode ou comme approche éducative. Or, la racine du mot « discipline », c’est disciple. Un disciple, c’est une personne qui reçoit l’enseignement d’un maître. Vous êtes le maître de votre chien au sens d’ «enseignant».
Commencez par montrer en utilisant vous-mêmes les comportements que vous souhaitez et soyez persévérants. Il faut montrer les choses à de nombreuses reprises pour que ce soit acquis.
Dites NON moins rapidement et détournez l’attention de votre chiot lorsqu’il fait une petite bêtise. Par exemple votre chiot mordille une de vos chaises, ne dites rien, prenez le dans vos bras et tendez-lui son jouet afin de le focaliser sur une autre action. Pensez à ce réflexe qui consiste à ne féliciter que lorsque l’action est bonne et dans un premier temps détournez votre attention du chiot car celui-ci vous observe également.
Dans un deuxième temps, n’hésitez pas à dire NON avant d’être franchement énervé et surtout en prenant le petit chenapan sur le fait. Soyez « coulant » jusqu’à une certaine limite face aux débordements (même naturels) et apprenez à reconnaître vos limites personnelles pour pouvoir les communiquer avant que votre agacement ou votre colère ne se manifeste par des cris.
Cela nécessite premièrement d’être conscient de ce qui se passe en vous et du fait que « votre vase de patience » va déborder avant qu’il ne déborde effectivement.
Ensuite, cela nécessite de savoir communiquer vos limites sans crier, par exemple en disant simplement d’un ton ferme : « NON ». Pas besoin de phrase car votre chien ne veut pas du « Proust ». Il reconnaîtra quelques mots accompagnés d’un geste. N’expliquez pas pourquoi mais restez concis. Rien ne sert de faire un long sermon ou une plaidoirie.
Il faut vous mettre à la place du chiot pour mieux le comprendre. Cherchez ce qui le motive.
Quand on crie, c’est le signe qu’on est énervé et qu’on n’a pas réussi à se faire comprendre. Nous n’avons pas parlé un langage compréhensible pour le chien. Si on envisage les choses du point de vue du chien, on peut chercher et trouver ce qui le motive.
En général, les chiens sont motivés par la relation avec leurs maîtres, le jeu, l’exploration et la soif d’apprendre .
Vous permettre de mieux comprendre votre chien et le connaître avec des ordres qui seront entendus et compris entraîneront une obéissance sans faille sur du « 100% » et non un compromis plus ou moins acceptable. Prendre en charge un chiot est un engagement de 15 ans durant lesquels on est responsable de l’éducation de nos chiens. 15 ans c’est long !

La différence entre l’éducation positive et l’obéis­sance basée sur les cris ou la punition est que le « ressort » ne sera pas la crainte d’être puni ou la peur des cris mais l’incompréhension due à une incohérence dans l’éducation de votre chiot.

A contrario, une motivation positive est beaucoup plus énergisante pour le chiot puis beaucoup plus nourrissante à la fois pour la relation et pour son cerveau. En effet, la crainte nuit à la capacité de réflexion alors que la tendresse « FERME » favorise l’utilisation de son intelligence. Au final, la motivation est un levier beaucoup plus puissant que la crainte pour influencer les comportements. De plus, une fois les chiots devenus des chiens, les cris et les punitions fonctionnent de moins en moins bien, alors que les risques liés aux « bêtises » peuvent être de plus en plus graves... L’absence d’un autre mode de communication conduit dans une impasse. Pensez toujours que vous êtes le chef de meute et le référentiel. La moindre mauvaise habitude sera toujours plus vite assimilée qu’un ordre bien exécuté. Éduquer sans crier fonctionne si on vise le long terme. Éduquer sans crier exige une obéissance totale de votre chien.Vous devez être le seul décideur.
Ça marche sur le long terme, et non de façon immédiate, parce que :

- Les attentes sont réalistes
- Les enseignements des bons comportements sont réalisés avec patience et persévérance.
- La communication et le recadrage de notre chien est fait selon nos limites personnelles
- Le chiot sera stimulé

Et
Il sera pratiqué une méthode d’éducative positive qui valorisera les progrès accomplis.
En faisant tout cela, la relation avec notre chien se développe et s’enrichit. De façon naturelle les chiens souhaitent coopérer avec nous et nous être agréables. La stimulation de sa capacité de réflexion permettra au chien adulte de réagir de façon saine, d’obéir à une autorité qui est celle du chef de meute.
C’est un long chemin, souvent semé d’embûches et de rechutes mais nous avons quelques mois pour éduquer nos chiens et ça en vaut la peine, profitons-en !

& aussi