Sans aucun goût pour le cliché et le mélodrame, Jean Rolin fait entrer le lecteur dans le territoire miséreux mais organisé des squats et de ses habitants. Sans oublier qu'à deux pas, il y a les dealers et les prostituées, africaines ou d'Europe de l'Est. Et un peu plus loin, Lito le vigile et ses interminables problèmes de papier. Tous sont des oubliés de l'Histoire au même titre que le maréchal Ney qui donne son nom au boulevard reliant les deux portes. Ainsi, se côtoient dans La Clôture des personnages d'hier et d'aujourd'hui, comme si Jean Rolin avait décidé que les noms qui baptisent nos rues avaient leur incidence sur nos vies. C'est vrai que dans ce petit champ de massacre, ce Waterloo parisien, Ginka Trifonova, jeune prostituée bulgare, a été retrouvée morte. Un quartier marqué par le destin ? Plus exactement, un quartier à l'image de ce que notre société refoule. --Isabelle Magnien