Tout y passe : le moins bon comme le pire , la politique politicienne des fantoches de L'ONU et de l'Europe, la philosophie frelatée, la musique appauvrie, la littérature trahie. Ce "journal", tout sauf intime, se décline comme une déclaration de "guerre totale" envers les nihilistes ambiants et les médiocrités à la petite semaine. Radioscopie en direct des pulsations d'une époque ayant perdu les pédales où l'homme agonise lentement sous le poids d'une nannoscience omnipotente, cet essai est encore plus provocateur que le précédent, signe évident que Dantec n'a pas fini de faire entendre sa voix. Entre poésie apocalyptique, aphorismes sanglants et bilan thérapeutique continué, le Laboratoire de catastrophe générale donne à voir, comme au travers de rayons X(-files ?) le processus d'une écriture acharnée, qui colle aux basque du réalisme et lacère à tout-va le grand mou indifférencié de la vie ordinaire afin d'en exposer la chair avariée par la grâce de néologismes et mots-scapels étincelants. On en ressort broyés de lucidité mais aussi résolument orientés vers cette ligne d'horizon, anticipée et décryptée, où aura lieu l'ultime combat. --Frédéric Grolleau