Un fascinant conte moral autour de trois destins d'hommes, à trois époques cruciales de l'histoire occidentale, et d'un texte ancien qui les relie entre eux. Un roman majeur dont la problématique et l'envergure philosophique le rapprochent de La Peste d'Albert Camus.
En Provence, au Ve siècle, au XIVe siècle et au XXe siècle.
Le Songe de Scipion dépeint le destin de trois hommes à des moments clés de la civilisation occidentale : l'effondrement de l'Empire romain au Ve siècle, les années de la Grande Peste au XIVe siècle et l'apogée du nazisme aux heures les plus sombres du XXe siècle. Manlius Hippomanes est un aristocrate obsédé par la survivance et la préservation de l'Empire, tout comme l'obsède l'exercice du pouvoir ; Olivier de Noyen, un poète au service d'un puissant cardinal qui complote pour restaurer la papauté à Rome ; Julien Barneuve, un intellectuel insatisfait, tenaillé par le doute et qui finira par rallier le gouvernement de Vichy. Un manuscrit ancien ? œuvre de Manlius inspirée du fameux Songe de Scipion, tiré de De Republica de Cicéron ? disparu puis ressurgi, partiellement transmis au fil du temps, sera réinterprété par Olivier et redécouvert par Julien. Chacun de ces hommes nourrit une immense passion pour une femme d'exception dont l'existence se verra menacée, au cœur de ces circonstances dramatiques. Pris dans un dilemme quasi inextricable, ils devront faire des choix moraux et politiques. Mais choisir ne revient-il pas à sacrifier certaines valeurs, un ami, ou tout un pan de sa personnalité ? Manlius trahira en définitive l'enseignement de Sophia, son mentor, et, cynique, abandonnera ses proches pour sauver ce qui lui apparaît comme essentiel ; Olivier trahira lui aussi son bienfaiteur le cardinal Ceccani, et Julien troquera son ami résistant Bernard contre la vie d'une jeune femme juive qu'il aime depuis toujours. Toute la force du roman est de mettre en évidence l'engrenage dans lequel se trouvent peu à peu piégés les trois hommes pour qui les notions d'engagement, de fidélité, de trahison et de responsabilité individuelle vont s'illustrer bien différemment. Au centre du récit, l'idée de compromis ou de " moindre mal " devient l'un des nombreux fils conducteurs qui lient ces trois vies par-delàles siècles.