Découvrez le début du livre de Philippe Delerm qui n'est pa sans rappeler "La première gorgée de bière, et autres plaisirs minuscules": Le mensonge de la pastèque
Elle est trop belle. Étrange. Est-ce qu’on la boit,
est-ce qu’on la mange ? Elle est comme une fausse
piste du désir. Le rouge-rose de cette chair meurtrie,
évanescente et gorgée d’eau, vient mourir en
pâleur maladive au bord de la solide écorce vert
profond. Au centre elle est si sombre, incrustée
de grains inquiétants d’un noir d’ébène, pépins
ou fers de lance empoisonnés.
Comment peut-on être si...