Aïssa Lacheb-Boukachache évoque sa propre histoire. Condamné à une peine qu'il juge injuste – quinze ans de prison pour un hold-up sans meurtre ni prise d'otages –, il crie ce qu'il a douloureusement sur le cœur. Mais si le message est on ne peut plus nécessaire, le récit, écrit sous la forme d'un échange entre le jeune détenu et son double est bien décevant ; d'autant que la préface de Jean Rouaud annonçait un texte plus que prometteur. "Un livre d'un fou d'écriture, écrivait-il, amalgamant tous les styles et affichant tous les excès." En fait d'excès, on découvre un texte où les clichés sur la politique, l'amour et le monde se succèdent. Un style où l'autobiographe débutant se laisse aller à des formes inutilement vulgaires, à des envolées prétendument littéraires. On aurait apprécié plus de simplicité. --Isabelle Rossignol