Quel curieux voyage je viens de faire! En refermant ce livre, je m'étire
comme après un long sommeil, peuplé de rêves ous plus abracadabrants
les uns que les autres.
Au début, tout est normal. Dans une
famille "presque" normale, se déroule une scène "presque" normale. Oncle
Sigismond et sa nièce Alice, jouent à un jeu qu'ils ont inventé pour
tester leur culture littéraire."Qui a écrit quoi?" est leur jeu préféré.
Mais aujourd'hui, Alice a envie de piéger son oncle et invente le titre
d'un roman "Ramsès au pays des points virgule" pour demander à son
oncle qui en est l'auteur. Face à son silence, elle prend de l’aplomb et
invente également le nom de l'auteur pour lui clouer le bec. Jérome
Boisseau. Mais l'oncle ne se laisse pas démonter et affirme qu'il le
connait. Certaine de remporter la partie, elle le met donc au défi de
lui trouver un autre livre de cet auteur. Oncle Sigismond relève le
challenge, et ne conçoit qu'une seule solution pour le remporter, il
doit écrire lui même un livre sous le nom de Jérome Boisseau.
Sur
ce, il s'endort et se met à rêver. Comme tous les rêves, celui ci est
inspiré de sa journée réelle, et le roman qu'il doit écrire se met en
place tout seul, dans son esprit un peu embrumé.
C'est là que les
choses "surtout pas sérieuses" commencent. Dans son rêve se
matérialisent Ramsès II le célèbre pharaon mais dans le monde moderne,
sa nièce Alice, qui s'incarne dans le personnage d'Alice (au pays des
merveilles) accompagnée de son lapin évidemment.
J'ai rencontré
des personnages loufoques et attachants, tel Charles Hockolmess, le chat
principal de notre histoire de dingue, qui joue ici le rôle de sa vie
dans un remake du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles.
J'ai
suivi notre oncle Sigismond, ou l'auteur Pierre Thiry, car je pense
bien que l'un n'est autre que l'autre lui même, dans un vrai labyrinthe
enchanté, où chaque recoin recèle une scène énigmatique et décalée,
telle qu'on n'en conçoit que dans les rêves desquels on se réveille tout
tourneboulé.
Tout en cheminant derrière lui, me régalant de ce
qu'il me montrait, je me disais que cet homme, intelligent et naïf,
rêveur et irréel, me faisait penser à Willie Wonka, l'étonnant maitre de
cérémonie de Charlie et la chocolaterie. Insaisissable, surprenant et
un peu effrayant par le mélange de candeur et de folie qu'il dégage.
J'ai
découvert le château des Baskerville, à la manière de Belle visitant
l'antre de la Bête, rencontrant dans chaque corridor des personnages au
moins aussi fous que le chapelier toqué de Lewis Caroll, et des animaux
enchantés dotés à la fois de l'intelligence humaine, et du soupçon de
magie des contes de fée, pendant que de son œil avisé la "bête" de ce
roman ci me surveillait, contrôlant que ma visite se déroulait sans
accroc.
J'ai vécu cette aventure à la fois comme un enfant vit
les histoires incroyable qu'il se raconte en jouant, et à la fois à la
manière de l'adulte que j'étais lors de ma lecture de l'écume des jours
de Boris Vian. Un cocktail vraiment savoureux je dois dire. C'est à dire
que pendant ce voyage incroyable et irréel, j'étais à la fois une gosse
navigant sur les vagues de son imagination débordante, et à la fois une
adulte, rêveuse et nostalgique de ses jeux d'enfant, qui vit ses aventures avec toute la passion de l'enfant de 10 ans qui sommeille toujours en elle.
De
toute évidence, Oncle Sigismond ( alias le chat Charles Hockolmess,
alias notre auteur de Ramses au pays des points virgule, j'en suis
définitivement convaincue) est très inspiré par Jean de la Fontaine et
ses fables, ou par le charisme de Boris Vian, Boris Vian en tant que
chanteur, car son texte est parsemé de ses paroles, mais aussi en tant
que poète écrivain. Dans le style de narration, dans la naïveté
volontaire et experte de l'histoire, dans ses loufoqueries génialissimes
concernant les personnages, et l'improbabilité des scènes.
Ici,
point de longues descriptions ennuyeuses pour poser les paysages, ni de
portraits trop précis des personnages, et ce n'est nullement nécessaire,
l'auteur titille suffisamment votre imagination et le reste est réalisé
par les renvois à peine voilés à des personnages que tout le monde
connait.
Une autre originalité de ce roman: la possibilité de
n'être pas "que" lecteur, l'auteur nous laisse la liberté de compléter
certains passages, des paroles de chansons notamment, à réinventer avec
notre propre sensibilité, et il est marrant et agréable de jouer le jeu.
La fin nous réserve également une belle surprise, pour la découvrir,
lisez-le!
Ramsès au pays des points virgule m'avait attirée
immédiatement lorsque j'ai lu qu'on le qualifiait d'ovni littéraire. En
effet, c'est adapté. Sincèrement, c'est une histoire inclassable, entre
le conte et le poème ( j'ai repéré beaucoup de vers et de rimes à
l'intérieur du texte en lui même), entre le rêve d'enfant et le monde
adulte. C'est juste improbable. Mais que c'est bon! On vit cette
aventure comme dans un rêve dans un rêve dans un rêve...
Ce livre
est un conte poétique moderne, plein de vie, de douceur, à savourer
comme un bon chocolat fourré croquant à l'extérieur, et si moelleux
dedans. 5/5 dans sa catégorie, j'y ai pris un plaisir immense.
Quel curieux voyage je viens de faire! En refermant ce livre, je m'étire comme après un long sommeil, peuplé de rêves ous plus abracadabrants les uns que les autres.
Au début, tout est normal. Dans une famille "presque" normale, se déroule une scène "presque" normale. Oncle Sigismond et sa nièce Alice, jouent à un jeu qu'ils ont inventé pour tester leur culture littéraire."Qui a écrit quoi?" est leur jeu préféré. Mais aujourd'hui, Alice a envie de piéger son oncle et invente le titre d'un roman "Ramsès au pays des points virgule" pour demander à son oncle qui en est l'auteur. Face à son silence, elle prend de l’aplomb et invente également le nom de l'auteur pour lui clouer le bec. Jérome Boisseau. Mais l'oncle ne se laisse pas démonter et affirme qu'il le connait. Certaine de remporter la partie, elle le met donc au défi de lui trouver un autre livre de cet auteur. Oncle Sigismond relève le challenge, et ne conçoit qu'une seule solution pour le remporter, il doit écrire lui même un livre sous le nom de Jérome Boisseau.
Sur ce, il s'endort et se met à rêver. Comme tous les rêves, celui ci est inspiré de sa journée réelle, et le roman qu'il doit écrire se met en place tout seul, dans son esprit un peu embrumé.
C'est là que les choses "surtout pas sérieuses" commencent. Dans son rêve se matérialisent Ramsès II le célèbre pharaon mais dans le monde moderne, sa nièce Alice, qui s'incarne dans le personnage d'Alice (au pays des merveilles) accompagnée de son lapin évidemment.
J'ai rencontré des personnages loufoques et attachants, tel Charles Hockolmess, le chat principal de notre histoire de dingue, qui joue ici le rôle de sa vie dans un remake du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles.
J'ai suivi notre oncle Sigismond, ou l'auteur Pierre Thiry, car je pense bien que l'un n'est autre que l'autre lui même, dans un vrai labyrinthe enchanté, où chaque recoin recèle une scène énigmatique et décalée, telle qu'on n'en conçoit que dans les rêves desquels on se réveille tout tourneboulé.
Tout en cheminant derrière lui, me régalant de ce qu'il me montrait, je me disais que cet homme, intelligent et naïf, rêveur et irréel, me faisait penser à Willie Wonka, l'étonnant maitre de cérémonie de Charlie et la chocolaterie. Insaisissable, surprenant et un peu effrayant par le mélange de candeur et de folie qu'il dégage.
J'ai découvert le château des Baskerville, à la manière de Belle visitant l'antre de la Bête, rencontrant dans chaque corridor des personnages au moins aussi fous que le chapelier toqué de Lewis Caroll, et des animaux enchantés dotés à la fois de l'intelligence humaine, et du soupçon de magie des contes de fée, pendant que de son œil avisé la "bête" de ce roman ci me surveillait, contrôlant que ma visite se déroulait sans accroc.
J'ai vécu cette aventure à la fois comme un enfant vit les histoires incroyable qu'il se raconte en jouant, et à la fois à la manière de l'adulte que j'étais lors de ma lecture de l'écume des jours de Boris Vian. Un cocktail vraiment savoureux je dois dire. C'est à dire que pendant ce voyage incroyable et irréel, j'étais à la fois une gosse navigant sur les vagues de son imagination débordante, et à la fois une adulte, rêveuse et nostalgique de ses jeux d'enfant, qui
vit ses aventures avec toute la passion de l'enfant de 10 ans qui sommeille toujours en elle.
De toute évidence, Oncle Sigismond ( alias le chat Charles Hockolmess, alias notre auteur de Ramses au pays des points virgule, j'en suis définitivement convaincue) est très inspiré par Jean de la Fontaine et ses fables, ou par le charisme de Boris Vian, Boris Vian en tant que chanteur, car son texte est parsemé de ses paroles, mais aussi en tant que poète écrivain. Dans le style de narration, dans la naïveté volontaire et experte de l'histoire, dans ses loufoqueries génialissimes concernant les personnages, et l'improbabilité des scènes.
Ici, point de longues descriptions ennuyeuses pour poser les paysages, ni de portraits trop précis des personnages, et ce n'est nullement nécessaire, l'auteur titille suffisamment votre imagination et le reste est réalisé par les renvois à peine voilés à des personnages que tout le monde connait.
Une autre originalité de ce roman: la possibilité de n'être pas "que" lecteur, l'auteur nous laisse la liberté de compléter certains passages, des paroles de chansons notamment, à réinventer avec notre propre sensibilité, et il est marrant et agréable de jouer le jeu. La fin nous réserve également une belle surprise, pour la découvrir, lisez-le!
Ramsès au pays des points virgule m'avait attirée immédiatement lorsque j'ai lu qu'on le qualifiait d'ovni littéraire. En effet, c'est adapté. Sincèrement, c'est une histoire inclassable, entre le conte et le poème ( j'ai repéré beaucoup de vers et de rimes à l'intérieur du texte en lui même), entre le rêve d'enfant et le monde adulte. C'est juste improbable. Mais que c'est bon! On vit cette aventure comme dans un rêve dans un rêve dans un rêve...
Ce livre est un conte poétique moderne, plein de vie, de douceur, à savourer comme un bon chocolat fourré croquant à l'extérieur, et si moelleux dedans.
5/5 dans sa catégorie, j'y ai pris un plaisir immense.