L'exposition majeure consacrée à Nicolas de Staël au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, remet en lumière l'un des plus grands peintres de la deuxième moitié du XXe siècle. Artiste tourmenté, Nicolas de Staël a beaucoup écrit sur son art. Artiste majeur, il a aussi beaucoup inspiré les auteurs. Parmi les nombreux livres qui sont publiés dans le sillon de l'exposition, nous en avons retenu deux : Le voyage au Maroc, écrit par lui-même (Arléa), où il évoque ses débuts de peintre et Ce rouge incandescent d'Aurélia Cassigneul-Ojeda (Ateliers Henry Dougier), qui part de son dernier tableau. Le commencement et la fin. Avec au milieu un mystère. Sombre. Intense. Infini.
Qu'est-ce qu'un peintre ? Comment regarde-t-il ? Que pense-t-il ? Que représente son inspiration à l'œuvre ? Nicolas de Staël est l'un des plus grands. Par sa peinture, comme par son regard sur sa peinture. Par son cheminement incandescent, brûlé par l'urgence d'un destin qui selon la formule de Laurent Greiselmer, auteur d'une remarquable biographie sur l'artiste, sera « foudroyé ». Deux livres récents viennent compléter la bibliothèque spéciale Nicolas de Staël. Deux livres qui se regardent. L'un qui plonge en direct dans la pensée de l'artiste, l'autre qui se déploie au cœur d'un de ses tableaux emblématiques.
Pour la première fois, sont rassemblés les textes et les croquis de jeunesse de Nicolas de Staël, récit de son voyage fondateur au Maroc. Des textes et des croquis de jeunesse, qui sont le sédiment de son récit de voyage fondateur au Maroc, qui dura 15 mois de juin 1936 à octobre 1937. En tout quatorze lettres écrites à ses parents adoptifs, un cahier d'écolier où il dessinait et écrivait ses pensées et observations pêle-mêle, ainsi qu'un reportage sur le Maroc de quarante feuillets intitulé Les Gueux de l'Atlas, dont la moitié a été publié dans la revue belge de l'un de ses amis. La deuxième partie, inédite, a sombré dans l'oubli pendant près de quatre-vingt ans avant de ressurgir en 2016.
Le livre publie ici la totalité du manuscrit. Il est saisissant de voir comment le peintre découvre la lumière franche et intense, comment son regard se transforme au sein des paysages marocains. Un voyage fondateur, qui nous montre un Nicolas de Staël tout jeune ( il a 23 ans) qui écrit l'élan nécessaire à la création, la couleur, la lumière, l'espace, la musique, la joie, le doute, le risque ... Tout l'alphabet de Nicolas de Staël est ici. Avant de construire son oeuvre, il a appris à regarder et à mettre en mots sa quête. Un livre essentiel.
Le Concert est le dernier tableau de l’artiste. Inachevé, il explose par sa dimension et par son style. Une toile immense de 3 mètres sur 6, où les couleurs se répondent. Pendant ses deux dernières années dans le Sud de la France, Nicolas de Staël peint plus de deux cents tableaux, se jette dans ses toiles pour oublier qu’il aime à mourir d’un amour non partagé….En même temps que son art explose, sa vie privée et familiale aussi. Il se suicide en 1955 à 41 ans à Antibes alors qu’il semble au sommet de sa gloire. L’auteure tente de comprendre pourquoi.
Ce livre mêle romanesque et vérités historiques. Il raconte un tableau et tire les fils d'un labyrinthe.
Le rouge est là, vibrant comme une mer où flottent les instruments. On s'y noie, on s'y perd.
Le Concert, œuvre ultime de Nicolas de Staël, inachevée, ne cède rien de son mystère.
L'œuvre détonne, étonne, par sa taille, par son style, par ce rouge incandescent qui fascine.
Pourquoi ce rouge? Pourquoi ce retour au figuratif ? Pourquoi, comment, un homme dans la force de l'âge, au sommet de sa gloire choisit-il de mettre fin à ses jours?
D'un bout à l'autre de sa vie, du petit prince de Saint Pétersbourg fuyant la violence de la révolution russe aux rives lumineuses de la Méditerranée ; de l'enfant orphelin au peintre fou d'amour, De Staël questionne.
Assoiffé d'absolu, tendu toujours vers la perfection de son art, il a vécu passionnément, désespérément, allant venant d'un lieu à l'autre, d'une femme à l'autre, pour finir sa vie sur ce rouge chavirant. Comme un point d'orgue. Comme un esprit qui chavire. Un texte qui pénètre un tableau et par cette fenêtre, lève un peu le voile sur son auteur. Magnifique.
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