Lesley Blanch (1904-2007), fait partie de ces créatures au destin brillant comme un collier de diamant, fascinante pour tous ceux qui la côtoyèrent. Surtout pour sa filleule, la journaliste Georgia de Chamberet, qui lui consacre une biographie particulièrement inspirée : « Lesley Blanch, une femme deux hommes » (Editions Herodios).
Il y a des femmes qui ressemblent à des personnages de fiction, tant leur vie semble épouser les ressorts du romanesque. Lesley Blanch (1904-2007), fait partie de ces créatures au destin brillant comme un collier de diamant, personnalité libre, inclassable, fascinante pour tous ceux qui la côtoyèrent. Surtout pour sa filleule, la journaliste et agent, Georgia de Chamberet, qui lui consacre une biographie particulièrement inspirée : « Lesley Blanch, une femme deux hommes » (Editions Herodios).
Et comme on la comprend. Lesley était autant une artiste, qu'une aventurière dans le sens noble du terme. Elle a traversé le XXe siècle et s'est éteinte en 2007 à plus de 100 ans. Un siècle pour briller, rêver, séduire, en un mot, vivre. Elle a écrit des livres, comme Les Sabres du paradis. Mais elle a été aussi journaliste, correspondante pour le Ministère de l'Information britannique, s'est passionnée pour Pierre Loti, est allée à Hollywood travailler avec George Cukor... Jamais là où on l'attendait, toujours fidèle à ses enthousiasmes.
Si elle a beaucoup voyagé, elle a également beaucoup aimé. Séductrice, passionnée, elle s'est donnée tout particulièrement à deux hommes : Théodore Kommissarzhevsky et Romain Gary. C'est ce versant intime de la vie de Lesley Blanch, qui sert de prisme au livre de Georgia de Chamberet. Il y a dans ces amours grandioses, un mélange de dévouement et d'engagement, parfois au détriment d'elle-même. La jeune Georgia évoque une vie audacieuse et dessine les contours d'une marraine autour de laquelle flottait les effluves de la séduction et le parfum des passions explosives. Au point de s'en enivrer. Comme nous à la lecture de cette biographie.
Lesley Blanch s'éprend d'abord de Théodore Kommissarzhevsky, célèbre metteur en scène, dont elle était tombée amoureuse lorsqu'elle avait seulement 4 ans, avant de le retrouver à l'âge adulte. Il a 25 ans de plus qu’elle. Elle va suivre aveuglément celui qui va l'arracher à son Angleterre bourgeoise. Quand il disparaît en Union soviétique, elle se lance sur ses traces, arpente la Russie de la Sibérie au Caucase en prenant des notes qu’elle développera plus tard dans ses mémoires publiées en 1968 : Voyages au cœur de l’esprit. Lesley Blanch écrit : « Je deviendrai à mon tour une voyageuse, féerie des féeries. J’irai dans tous les endroits qu’il dépeignait. Rien ne m’arrêterait. »
Pour Lesley, aimer rime avec don de soi, corps et âme. Qui voudrait d'une vie tiède ? Elle ne veut que se brûler à son désir, aspirer à ouvrir les champs de son esprit et du monde.
Puis vient sa rencontre avec Romain Gary. Presque cosmique. Prédestinée. Lorsqu'elle l'épouse, celui-ci n'est encore qu'un jeune aviateur russo-polonais de la France libre en 1945. Durant les dix huit années de leur mariage (et même après, car ils restèrent toujours amis), elle contribuera à être son double et son miroir. Son socle aussi, pour lui permettre d'écrire, muse et mentor, à la fois, partageant avec lui le goût de l'écriture et la passion des destins flamboyants. Ainsi que l'exaltation des voyages. Georgia de Chamberet écrit : « Au lendemain de la guerre, Lesley Blanch parcourt l’Europe avec son mari, le romancier et diplomate, Romain Gary. Quand ils arrivèrent à Hollywood en 1956, ils étaient au sommet de leurs carrières littéraires. Leurs livres devinrent des films, leurs amis comptèrent parmi l’élite culturelle. » Romain Gary doit beaucoup à Lesley Blanch. Qu'aurait-il écrit sans son soutien ? Nul ne le saura jamais.
Parfois, on se demande si le texte de Georgia de Chamberet a pris des libertés avec son personnage. Eh bien non. La biographe se fonde sur des éléments réels et documentés. C'est que toute la vie de Lesley Blanch ressemble à une fiction. Femme lumineuse, inclassable, magnifique.
Appliquant à la lettre ce mot de son compatriote Oscar Wilde : « Il faut mettre son génie dans sa vie et son talent dans ses œuvres. »
> Lesley Blanch, une femme, deux hommes de Georgia de Chamberet, Traduction Henri Bernard et Daphné Bernard, Herodios, 152 pages, 20 euros >> Pour acheter le livre, cliquer sur le lien
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