Dans son roman 2084, La fin du monde, Boualem Sansal nous expose un monde où les islamistes domineraient majoritairement le monde et où soumission et obéissance à un dieu unique serait de mise sauf pour un petit groupe qui se bat pour la démocratie...
Le lecteur suit le parcours d’Ati, le personnage principal qui réside dans l’empire mystérieux aux 60 provinces qu’est l’Abistan. Ce domaine tire son nom du prophète Abi, délégué de Yölah sur terre et ressemble à une dictature islamiste mondialement répendue. L’Abistan est fondé sur un système qui manie amnésie et soumission au dieu unique d’une main de maître. Une surveillance omniprésente permet aux dirigeants de cet empire d’empêcher tout acte déviant et toute rébellion. Alors que toute la population vit dans une existence sans pensée personnelle, Ati, va tout remettre en cause en enquêtant et en s’immisçant dans une troupe vivant dans des ghettos qui aurait renié la religion et ses principes.
A travers ce roman, Boualem Sansal met en scène, d’un côté une population retranchée et coupée de tout avec la pression et la constante présence des principes religieux mais qui n’a jamais connu autre que ce gouvernement et de l’autre cette petite minorité de personnes survivant dans l’ombre avec la démocratie comme lueur d’espoir. Deux histoires opposées que l’Abistan abrite. Boualem Sansal s’impose avec cet ouvrage comme un auteur majeur en vue des faits mondiaux qui se sont déroulés ces dernières années. Il appuie encore une fois sur ce sujet sensible qu’est la religion et blâme ses dérives qui pourraient faire de l’ombre à la liberté d’expression et à la démocratie.
Boualem Sansal est né le 15 octobre 1949. Il suit une formation d'ingénieur à l'École nationale polytechnique d'Alger puis à l’obtention d’un doctorat d'économie, il est devenu enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. Licencié en 2003 pour ses prises de position anti-gouvernementales et notamment pour sa critique de l'arabisation dans l'enseignement, Boualem Sansal est alors devenu romancier mais aussi essayiste. Algérien francophone, il est censuré dans son pays d'origine à cause de ses ouvrages controversés et désapprouvés par une majeure partie du pouvoir en place en Algérie. Malgré les menaces de mort qu’il a pu recevoir, Boualem Sansal y réside toujours afin de montrer la voie de la démocratie à tous les écrivains et artistes algériens. Peu connu dans son pays d’origine en raison de cette censure, il l’est beaucoup plus en Europe notamment en Allemagne et en France. Son but premier est de se faire entendre le plus largement possible et de pousser la réflexion sur l’islamisme.
Boualem Sansal est un auteur connu pour ses propos critiques envers toute forme de religion, et la place menaçante des islamistes. La plupart de ces romans sont tournés sur l’histoire de l’Algérie et les travers du pouvoir algérien avec la redistribution de l’argent qui découle du pétrole, la misère du pays et la fuite des jeunes qui souhaitent une vie meilleure et qui veulent se réaliser professionnellement. C’est avec un certain courage qu’il dénonce la vie dans son pays natal à travers ses romans. Il écrit des fables très sombres sur les dérives de l’islamisme et c’est pour cela que ses romans sont très demandés et ont reçu de nombreux prix.
En 1999, il publie son premier roman, Le Serment des barbares, qui reçoit le Prix du premier roman et le Prix Tropiques. S’en suit Petit éloge de la mémoire, le récit d’une aventure berbère. Puis, Dis-moi le paradis, qui procure une description précise de l'Algérie post-colonisation. En 2005, s'inspirant de son histoire personnelle, il écrit Harraga, et décrit à travers deux femmes la difficile traversée pour passer en Espagne depuis l’Algérie.
Nommé pour les prix les plus prestigieux, Goncourt, Renaudot, Médicis, Interallié, Femina, cité par Michel Houellebecq, 2084, la fin du monde est un roman audacieux inspiré par l’ouvrage de George Orwell, 1984 qui affronte un sujet chaud de l’actualité mondiale, les dérives de l’islam et leurs emprises sur l’Europe. Boualem Sansal aborde avec un humour acéré, une force inépuisable ce pour quoi il s’est toujours battu et pour qui il continuera à se battre : la religion.
>> Lire un extrait de 2084, la fin du monde de Boualem Sansal
>> Présentation du livre 2084, la fin du monde par son auteur, Boualem Sansal
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