Auteur à succès, scénariste, critique de cinéma, journaliste... Emmanuel Carrère sait jongler avec ses multiples casquettes. Il revient en 2016 avec Il est avantageux d'avoir où aller (POL), un livre de plus de 500 pages qui réunit la plupart de ses articles écrits depuis 25 ans dans la presse, du Nouvel Observateur à La Règle du jeu, en passant par Les Inrockuptibles ou XXI. Ces textes couvrent les sujets les plus divers : de l’amour à la politique, de la littérature au cinéma en passant par la société, les faits divers et l’intime. Une cartographie de l'imaginaire de l'écrivain, ainsi que son regard sur notre monde et le sien. Passionnant.
D'autres vies que la mienne (POL), titre d'un précédent livre d'Emmanuel Carrère. L'écrivain rentre dans ces autres vies imaginées et imaginaires. Lorsque l'écrivain se transforme en journaliste, il s'attache à la réalité à travers les individus et leurs histoires particulières en y mélant des éléments de sa propre vie. Dans Il est avantageux d'avoir où aller ( POL), qui regroupe la plupart des contributions d'Emmanuel Carrère dans la presse de puis 25 ans, du Nouvel Observateur à La Règle du jeu, en passant par Les Inrockuptibles ou XXI, l'auteur jongle lee réel et la fiction : de la Russie post-soviétique à la jeunesse junkie américaine, en passant par de grands forums économiques tel que le sommet de Davos, Emmanuel Carrère explore la société sous tous ses angles en y questionnant toujours la valeur humaine.
Si chacun de ces textes est important, chacun retrouve un caractère extraordinaire grâce à leur regroupement et leurs successions. Au travers de tous ces reportages divers et variés, on peut retracer l'itinéraire de l'auteur qui mêle toujours une part de sa vie dans ses articles. Il nous ouvre les portes des coulisses de ses enquêtes et ne cache pas l'influence des personnages qu'il rencontre dans sa réflexion et son style littéraire. Que ce soit via le choix dess textes ou grâce à ses commentaires dans son recueil, ce livre dresse, sur des dizaines d'années, une incroyable autobiographie de l'auteur. Le monde l'interroge et il interroge le monde.
En recevant le prix littéraire du Monde pour Le Royaume en 2014, Emmanuel Carrère a déclaré ne faire "presque pas la différence entre la littérature et le journalisme". Sans cesse tourmenté par la question de la relation entre réalité et fiction, on retrouve toujours ce clivage dans le regard de l'auteur même lorsqu'il quitte le terrain pour étudier l'histoire et rédiger son article sur la Russie post-soviétique. Il retrace à sa façon une histoire où selon lui "la fiction s'est imposée comme une réalité", et c'est d'ailleurs cet élément précisément qui a tant attiré l'intérêt du journaliste qu'il était et l'a poussé à dévorer l'histoire pour comprendre les dérives qui peuvent affecter l'humanité.
Son prochain sujet : la ville de Calais. En ce moment sur place pour prendre la température, rencontrer les habitants, les migrants et les acteurs de la ville. En collaboration avec la revue XXI, il aborde la terrible situation de manière particulière. Là où la plupart des journalistes abordent le thème des migrants et de la "jungle", lui, préfère déambuler dans la ville et s'immerger réellement pour connaître le ressenti de la population locale. Pour cette revue qui a une préférence pour les longs textes et le récit, les deux semaines que l'auteur à passées dans la ville de Calais ne suffiront pas à retranscrire à sa manière l'ambiance et le climat qui siège dans cette ville, il le dit d'ailleurs lui-même dans une entrevue accordée à La Voix Du Nord: "Quinze jours, c’est un peu dérisoire. Il va falloir que je revienne ». Le lecteur lui ausssi ne manquera de revenir lire les lignes d'Emmanuel Carrère qui sait si bien tracer l'étrange mystère des hommes.
> Il est avantageux d'avoir où aller, Emmanuel Carrère, (Editions P.O.L), 22,90 euros.
> Voir l'interview réalisée par La Grande Librairie :
> Lire l'extrait ici :
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