Les États généraux du Livre francophone se tiennent les 23 et 24 septembre 2021 à Tunis. Deux jours qui rassemblent l’ensemble des acteurs du livre autour de sujets-clés : accès au livre et à la lecture pour tous les publics, renforcement de la création, diffusion des livres, des œuvres et des auteurs de langue française. Parallèlement, un congrès des écrivains se tiendra aussi à Tunis sous la houlette de Leila Slimani. Par ces initiatives, la France affirme son rôle moteur dans ce domaine avec des implications économiques, culturelles, politiques et éducatives.
Légende photo : Une des réunions de travail préparatoire avant les Etats généraux. DR.
Les 23 et 24 Septembre 2021, se tient à Tunis une rencontre internationale de premier plan pour le monde des livres : Les États Généraux du Livre francophone. Ces États généraux rassemblent l’ensemble des acteurs du livre du monde francophone. Il sera question de l’accès au livre et à la lecture pour tous les publics, du renforcement de la création, la diffusion et la circulation des livres, des œuvres et des auteurs de langue française...
Séquences de débats, ateliers, lieux de rencontres ou d’échanges professionnels, présentation des travaux réalisés dans le cadre de leur préparation... ces deux journées des États généraux permettront de souligner les enjeux du livre et de la lecture, de faire des propositions concrètes et d'ouvrir de nouvelles perspectives. Parmi les intervenants confirmés, plusieurs auteurs ou personnalités contribueront à la réussite de ces États généraux. Parmi eux : Djailli Amadou Amal (Cameroun), Ibrahima Aya (Mali), Kamel Daoud (Algérie), Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Leïla Slimani (France-Maroc), Aliou Sow (Guinée), Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire), Sami Tchak (Togo).
Les Ministres Jean-Yves Le Drian et Roselyne Bachelot-Narquin ont rappelé que ce sommet a été initié et annoncé dans le Plan pour la langue française et le plurilinguisme présenté par le Président de la République Emmanuel Macron dès mars 2018. "Ce grand rendez-vous international vise à donner un nouvel élan à la relation qui unit la France et ses partenaires francophones, en amont du Sommet de la Francophonie qui, pour la première fois, aura lieu en Afrique du Nord, en novembre 2021. Après un report d’un an imposé par la pandémie, ce sommet nous donnera l’occasion de célébrer - enfin – le cinquantième anniversaire de la Francophonie multilatérale. Nous mettrons ainsi à l’honneur ce qui fait la force de la francophonie aujourd’hui : sa capacité à dialoguer avec d’autres langues, en particulier l’arabe."
Saluons ici le rôle-clé, joué par l'Institut Français, en amont et en aval dans le futur, comme l'a rappelé Erol Ok, son directeur général par interim : "L’Institut français prendra toute sa part dans la mise en oeuvre des recommandations qui seront issues des Etats généraux. Renforcer la place du livre dans nos sociétés contemporaines, soutenir sa circulation et faciliter son accès, accompagner les professionnels dans leur développement, bâtir des coopérations au-delà des frontières et des cadres établis: ce sont là quelques-uns des axes forts autour desquels notre établissement peut se mobiliser, au service du plus grand nombre." On l'aura compris, le livre francophone est un enjeu très politique. La France joue son rôle de leader et de fédérateur.
Légende photo : La Cité de la Culture à Tunis où se tiennent les États Généraux du livre francophone. DR.
Aux côtés de la France, six États et gouvernements sont partenaires de l'événement : la Tunisie, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Québec, la Suisse, la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi que bien sûr l’Organisation internationale de la Francophonie.
Soulignons également l'effort de partage et de collaboration mutipolaire pendant les trois années de préparation de ce sommet. Plus de 20 rencontres ou ateliers professionnels multilatéraux ont été organisés à l'occasion de Salons du livre internationaux, à Beyrouth, Casablanca, Bamako, Bruxelles, Paris, Tunis, Genève, Abidjan, Montréal, illustrant ainsi la forte circulation du projet dans le monde francophone. Si bien qu'aujourd'hui 22 pays ont répondu présents au comité de pilotage. Et 400 participants sont attendus pendant ces États généraux.
Si l'on regarde la dimension économique du sujet, force est de constarer que le marché est totalement déséquilibré : une hypertrophie des pays du Nord et plus spécifiquement de la France, doublée d’une difficulté d’accès au marché français pour de nombreux éditeurs francophones. Plus précisément, selon l’étude économique prospective réalisée par le cabinet BearingPoint, les revenus globaux de ventes de livres francophones sont estimés à un peu plus de 5 milliards d’euros. L’Europe et l’Amérique du Nord représentent 95% de ces revenus et la France à elle seule en concentre 85%. Parmi les 5% restants, le plus gros marché du continent africain, celui de la Côte d’Ivoire, représenterait quant à lui, 1% de ces revenus.
Ces Etats généraux ont l'ambition de mettre en place des améliorations dans les flux d'échanges entre les différents pays francophones, qu'il s'agisse de la diffison des livres, de leur édition, de leur publication ou de leur mise en avant auprès du public. Un enjeu fondamental tant pour le monde des livres que pour la prééminence de la langue française. L'objectif : présenter des propositions concrètes, des initiatives ou des programmes s’inscrivant dans la durée.
Sous l’impulsion de sa Commissaire générale, Sylvie Marcé, et avec les équipes de l’Institut français, les principaux objectifs des États généraux sont de :
Stratégique aujourd'hui, le numérique est un dossier sur lequel les États Généraux se mobilisent. En effet, il n'existait pas jusqu'alors de référencement des acteurs du livre en langue française dans le monde, l’information concernant les différents acteurs du livre étant éclatée, et souvent parcellaire. Grâce à l'appui et l'engagement de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), a été créée une plateforme : Le Réseau numérique des acteurs du livre en langue française, qui répond à la nécessité de faciliter la mise en relation, stimuler les échanges professionnels et contribuer à fédérer un réseau dynamique des acteurs du livre. Destinée à tous les acteurs du livre, professionnels et institutions publiques, cette plateforme propose une carte immersive et un moteur de recherche présentant à ce jour près de 2 000 références regroupant plus de 16 000 acteurs à retrouver par catégories dans tous les pays du monde. Ouverte et accessible à tous, elle a vocation à permettre la recherche d’interlocuteurs afin de renforcer la collaboration et le partage d’informations au sein de l’espace éditorial francophone.
Dans la même impulsion, un Congrès mondial des écrivains de langue française se réunira, les 25 et 26 septembre 2021, également à Tunis. Il a été imaginé sous l’impulsion d’un comité littéraire initié avec feu Michel Le Bris et coordonné aujourd'hui par Leïla Slimani et rassemblera des écrivains prestigieux de langue française. Au programme notamment : questions d'identité, d'émancipation par le langage, de valeurs universelles qui seront débattues par des auteurs venus des cinq continents et qui ont tous, en partage, la langue française. Le programme du Congrès mondial des écrivains de langue française proposera également des grands entretiens avec certains des invités venus exposer le rapport qu'ils entretiennent avec leur langue d'écriture, et des rencontres plus sensibles pour entrer au coeur de la création littéraire en compagnie des auteurs.
Citons parmi les auteurs participant à ces deux journées, sur place ou en visioconférence : Leïla Slimani (France), Fawzia Zouari (Tunisie), Laurent Gaudé (France), Yanick Lahens (Haïti) et Felwine Sarr (Sénégal), membres du Comité littéraire du Congrès, ainsi que Djaïli Amadou Amal (Cameroun), Katerina Apostolopoulou (Grèce), Meryem Alaoui (Maroc), Abigail Assor (Maroc), Bessora (France), Maïssa Bey (Algérie), Shu Cai (Chine), Seyhmus Dagtekin (Kurdistan / France), Kamel Daoud (Algérie), Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Rachel Khan (France), Alain Mabanckou (Congo / France), Yamen Manaï (Tunisie), Achille Mbembe (Cameroun), Anna Moï (Vietnam / France), Néhémy Pierre-Dahomey (Haïti), Emmelie Prophète (Haïti), Boualem Sansal (Algérie), Beata Umubyeyi Mairesse (Rwanda / France)...
>En savoir plus et suivre le Sommet en allant sur le site dédié aux États généraux du livre francophone
>Suivre les rencontres du Congrès mondial des écrivains en direct sur le site Etonnants Voyageurs
Visionner la vidéo de présentation des Etats généraux
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