Italo Calvino (1923-1985) était un auteur italien, éclectique et poétique. Membre de l'Oulipo, il laisse une œuvre entre contes, fables, essais et récits construits en systèmes écrits avec esprit et poésie. Alors que nous célébrons le centenaire de sa naissance, découvrez son univers par quelques-unes de ses meilleures citations.
Nous célébrons le centenaire de la naissance de l'écrivain italien Italo Calvino (1923-1985). Un centenaire presque surprenant, tant ses livres aux multiples facettes n'ont pas pris une ride. Roland Barthes louait chez lui sa sensibilité :« Dans l’art de Calvino et dans ce qui transparaît de l’homme en ce qu’il écrit, il y a – employons le mot ancien, c’est un mot du XVIIIe siècle – une sensibilité. On pourrait dire aussi une humanité, je dirais presque une bonté, si le mot n’était pas trop lourd à porter : c’est-à-dire qu’il y a, à tout instant, dans les notations, une ironie qui n’est jamais blessante, jamais agressive, une distance, un sourire, une sympathie. »
Rattaché au réalisme italien, il n'en demeure pas moins aux yeux du grand public un fabuliste plein d'humour. Si sa trilogie Nos ancêtres, qui comprend Le Vicomte pourfendu (1952), Le Baron perché (1957) et Le Chevalier inexistant (1959), mêle fable et allégorie, il lui arrive de prendre pour cadre de ses récits la réalité quotidienne, tel qu'avec Marcovaldo, roman en deux parties paru en 1958 et 1963.
Membre de l'Oulipo officiellement en 1973, Italo Calvino se situe dans cette mouvance dès la fin des années 60. Il applique désormais à ses textes un « système combinatoire des récits et des destins humains ». Ainsi paraissent Le Château des destins croisés (1969), Les Villes invisibles (1972), Si par une nuit d'hiver un voyageur (1979).
Italo Calvino avait aussi le goût des digressions et des cultures improbables. C'est ainsi qu'il aima redécouvrir les textes classiques, parmi lesquels ceux d'Honoré de Balzac, Ludovico Ariosto, Dante, Cervantès, Shakespeare, Giacomo Leopardi. Cet éclectisme d'honnête homme le conduisit à s'intéresser aux sciences, naturelles et humaines, comme en témoigne ses contes fantastiques Cosmicomics (1965).
En hommage, voici quelques citations qui témoignent d'un style et d'un univers à nul autre pareil.
1. « Si bien à plaindre est l'amoureux qui soupire après des baisers dont il ne connut jamais la saveur, mille fois plus infortuné celui qui la goûta, cette saveur, juste un instant, et puis en fut à tout jamais privé. »
Le Chevalier inexistant (1959)
2. « L'art de faire un conte est là tout entier, dans ce don de tirer, du petit quelque chose qu'on a pu saisir de la vie, tout le reste: on noircit la page, puis on retourne à la vie, pour s'apercevoir que ce que l'on pouvait en connaître était au fond si peu que rien. »
Le Chevalier inexistant (1959)
3. « Nous non plus, nous ne savions pas que nous étions au monde. Même exister, cela s'apprend. »
Le Chevalier inexistant (1959)
4. « Il n’est pas dit qu’en écrivant, on assure le salut de son âme. On écrit, on écrit, et déjà notre âme est perdue. »
Le Chevalier inexistant (1959)
5. « La guerre durera jusqu’à la consommation des siècles, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu, nous resterons là, plantés les uns en face des autres, pour l’éternité. »
Le Chevalier inexistant (1959)
6. « Les îles ont un silence qu'on entend. »
Aventures, L'aventure d'un poète (1964)
7. « La photographie n'a de sens que si elle épuise toutes les images possibles. »
Aventures, L'aventure d'un photographe (1964)
8. « Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toute chose en cache une autre. »
Les Villes invisibles (1972)
9. « Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toute chose en cache une autre. »
Les Villes invisibles (1972)
10. « Je parle, je parle , mais celui qui m'écoute ne retient que les paroles qu'il attend. Ce qui commande au récit, ce n'est pas la voix, c'est l'oreille. »
Les Villes invisibles (1972)
11. « Mythes et mystères sont faits de grains impalpables, comme le pollen qui demeure collé aux pattes des papillons; celui seul qui a compris cela peut espérer surprises et illuminations. »
Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981)
12. « Lire, c'est aller à la rencontre d'une chose qui va exister. »
Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981)
12 . « Les auteurs, il vaut mieux ne jamais les connaître parce que leur personne réelle ne correspond jamais à l'image qu'on se fait en les lisant. »
Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981)
13. « Personne n'attache aujourd'hui autant de valeur à l'écriture que les régimes policiers. »
Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981)
14. « Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu'ils ont laissée dans la ou les cultures qu'ils ont traversées. »
Pourquoi lire les classiques (1991)
15 . « Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu'ils ont laissée dans la ou les cultures qu'ils ont traversées. »
Pourquoi lire les classiques (1991)
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